20.Labyrinthe horrifique

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SAINT

Je pénètre dans la cuisine, la charlotte dans la main, mes doigts effleurant doucement le plan de travail alors que je déambule dans la grande pièce. J'entends les bruits que fait Zee du côté de la salle, alors qu'il arrange les tables et passe un petit coup balai. Tout me parait si calme, Elouan n'est pas encore là puisqu'il vient peu avant l'ouverture, le soleil n'est toujours pas levé, les rues sont quasiment désertes.

Ces trois derniers jours, j'ai vécu ce silence comme une agonie, me rongeant les sangs quant à Zee, à la décision qu'il prendrait, à l'enfer qu'il était très certainement en train de vivre. Aujourd'hui j'ai l'impression de léviter au-dessus du sol, je m'imprègne de cet endroit comme si je le redécouvrais, parce que sans la présence de Zee, ce salon de thé perd toute son âme. Sans lui, je n'ai rien à faire ici.

 Sans lui, je n'ai rien à faire nulle part.

- Le filet c'est sur la tête quand on entre dans la cuisine, me susurre-t-il à l'oreille en m'enlaçant par surprise.

Ses mains se nouent sur mon ventre alors que son menton vient se poser délicatement sur mon épaule. La tendresse qui émane de chacun de ses gestes continue de me bouleverser, j'avais oublié à quel point Zee pouvait être doux et prévenant, surtout à mon égard. Le cœur à deux doigts d'exploser, je me retourne sans jamais quitter ses bras, et le serre contre moi, mon visage niché dans son cou au parfum à la fois si délicat et indubitablement masculin. Le parfum de Zee.

- Tu sais bien que j'ai une propension à ne pas t'écouter, je glousse en laissant trainer mes lèvres le long de sa nuque, jusqu'à sa mâchoire que je mordille effrontément.

- Tu finiras bien par suivre mes ordres tôt ou tard.

- Seulement le jour où nous serons dans un lit, nus et transpirants, et que tu seras en moi, je minaude en léchant son oreille avec amusement.

Le ronronnement absolument adorable et sexy en diable qui franchit ses lèvres me fait sourire contre sa tempe que j'embrasse tendrement. Depuis la veille, je ne cesse de le taquiner avec ça, j'ai bon espoir qu'il finisse par craquer très prochainement. Je sais que je devrais prendre mon temps, que notre relation a été bien trop conflictuelle par le passé pour accélérer et passer des étapes importantes, mais c'est trop dur.

J'ai envie de lui, chaque foutue fibre de mon corps le désire comme un malade, et bien que je comprenne son envie de ne pas se précipiter, je n'ai en réalité qu'un souhait, qu'il fonde sur moi, m'arrache mes fringues et me fasse sien durant des heures. Il ne peut pas se tenir en face de moi, beau comme un Dieu, nu comme un ver, et attendre de moi que je garde mon Saint gentiment dans mon pantalon.

- Tu m'obéirais ?

Sa voix est si rauque qu'elle fait courir une délicieuse chair de poule le long de mon échine. Ses larges paumes enveloppent mes fesses qu'il se met à masser sensuellement, son souffle légèrement plus erratique et son bassin davantage pressé contre mon aine. J'adore ça putain, j'adore sentir le désir qui monte tout doucement, percevoir l'éraillement dans son timbre, sentir son étreinte se renforcer. C'est un plaisir sans nom d'être celui qui détient un tel pouvoir sur un homme comme Zee, d'être celui qui contrôle ses envies, ses besoins.

- Je devrais peut-être te raconter tous les fantasmes que j'ai en tête depuis que je suis en âge d'être sexuellement attiré par toi, je fredonne à son oreille avant d'en sucer le lobe.

- Tu devrais oui... Mais pas maintenant ! ajoute-t-il brusquement en m'attrapant par les épaules pour me forcer à reculer. On doit commencer à bosser, on est déjà en retard.

- De cinq malheureuses minutes, je ronchonne en essayant d'enfiler la charlotte.

Mais il ne m'en lasse pas le temps et me la prends des mains avant de plaquer sa paume sur ma nuque et de fondre sur mes lèvres dans un baiser si puissant que je manque de m'écrouler contre lui. J'enroule mes bras autour de sa nuque alors que ses doigts fourrageant dans mes cheveux, des grognements gutturaux s'échappant de ses lippes tandis que nos langues se font lascivement l'amour, se caressant et s'enlaçant avec onctuosité et lascivité.

Hate Loving YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant