Les Gold-Blood : 2 - Les dix diadèmes

Prologue

Quelques siècles auparavant...

La belle jeune femme aux cheveux d'or avança d'un pas déterminée. Elle venait de franchir la grande salle de bal dans laquelle elle s'était mariée cinq ans auparavant. Les invités dansaient, ils portaient des costumes sur mesure et des robes mondaines valant toutes leurs économies. Des rires se faisaient entendre dans les rangs. Les gens buvaient du champagne et mangeaient des petits fours préparés par les serviteurs.

Le jeune femme se dirigea au milieu de la salle où dansait une autre femme. D'une robe rouge qu'elle faisait tournoyer, elle semblait attirer le coup d'œil de tous les hommes et femmes célibataires.

La blonde prit le bras de la brune qui dansait et l'emmena dans le couloir. La musique semblait s'être arrêtée quand la brune à la robe rouge avait quitté la piste de danse.

Une fois dans le couloir et à l'arrêt, loin des regards indiscrets des invités, la blonde prit la parole :

- Je crains que tu avais raison...

La brune lit dans le regard de la blonde que celle-ci avait de la tristesse, de la peine, de la colère et de la rage dans les yeux. Un beau mélange qui n'affectait aucunement son teint. La blonde montra sa main droite à la brune. Elle avait une entaille peu profonde. Dans son autre main se trouvait un cristal. La brune le reconnu, il s'agissait du cadeau que le mari de sa sœur, la blonde, lui avait fait pour leur cinq ans de mariage.

- Qu'as-tu fait ma sœur ? Demanda la brune.

Une larme coula sur la joue de la blonde. Elle se ressaisit immédiatement.

- J'ai fait ce que j'avais à faire. J'aurais dû t'écouter plus tôt...

La brune prit la blonde dans les bras puis pendant quelques secondes elles restèrent comme cela.

- Où est-il ?

- Dans notre suite parentale, avoua la blonde.

- Nous n'avons pas une minute à perdre !

Ce fut maintenant au tour de la brune de prendre la blonde par la main. Elles s'élancèrent dans une course contre la montre. Elles montèrent les escaliers à toute vitesse tout en faisant attention de ne pas abîmer leur robe. Arriver à l'étage, elles ralentirent lorsqu'elles virent un baron de bonne maison converser avec une riche dame.
Ils se saluèrent tous en se croisant, une façon d'être poli tout en restant hypocrite. Les deux sœurs continuèrent leur course et arrivèrent devant une double porte. C'est la brune qui l'ouvrit.

Une vingtaine de minutes plus tard, les deux sœurs sortirent de la suite et repartirent en courant. Elles avaient chacune un sac qu'elles dissimulaient sous une veste de soirée. La brune avait une bougie à la main. Elles dévalèrent les escaliers à la même vitesse à laquelle elles les avaient montés.

Cette fois-ci elles ne regagnèrent pas le couloir qui menait à la salle de balle mais elles empruntèrent un petit passage proche de l'une des tours qui donnait sur l'immense jardin en pente. Elles prirent un escalier en bois récemment construit. Il menait sur une roseraie. Elles continuaient de courir dans l'herbe mouillée éclairée par la bougie. Sans ça elles ne voyaient plus rien. Elles arrivèrent vers un petit chemin qui longe les rochers. Au loin se trouvait une table en pierre.

Une fois à la table en pierre, la brune posa la lampe et vida son sac, la blonde fit de même. Elles avaient devant elles dix diadèmes et un cristal avec un peu de sang dessus.

- Tu es prête à faire ça ? Demanda la brune.

- Oui, répondit la blonde, il faut qu'on en finisse une bonne fois pour de bon.

La blonde sortit une craie de son sac et dessina sur la table de pierre une étoile à dix branches. À chaque branche elle y déposa un diadème. Ces diadèmes-là viennent de sa suite, ce sont tous des cadeaux de son mari. La brune plaça le cristal en plein milieu de l'étoile à dix branches.

- Rappelle-moi déjà pourquoi on fait ça.

- Pour éviter une guerre, répondit sèchement la blonde.

La brune mit ses mains sur le cristal, et se plaça bien proche de la table de pierre. La blonde recula d'un pas et laissa la brune s'en charger.

La brune se concentra. Un vent frais parcourait le jardin. Au château on avait sans doute remarqué leur absence, il fallait faire vite.
La brune fit des gestes avec ses bras. Le vent souffla de plus en plus fort. La brune entama un chant fort étrange. Comme une incantation. La brune faiblit.

- Ivanna ! Fait attention ! Encouragea la blonde.

La brune se reconcentra et continua ce qu'elle était en train de faire. Les dix diadèmes face à elle se mirent à léviter doucement. Le cristal au centre, lui aussi, lévita. La brune, Ivanna, mit ses deux index sur les côtés du cristal. Elle leva soudainement ses deux bras et les diadèmes et le cristal suivirent ses bras jusque dans le ciel. Ivanna rabaissa ses bras et les diadèmes retombèrent à leur emplacement, sur les dix branches de l'étoile. Le cristal quant à lui avait disparu. Comme évaporé dans la nature.

Ivanna s'écroula à terre, épuisée. Sa sœur, la blonde, vint à sa rescousse. Ivanna se releva immédiatement, elle n'était pas du genre à laisser la fatigue s'emparer d'elle.

- C'est bon ?

- Oui, j'ai fait ce que j'avais à faire, c'est à toi maintenant.

La blonde s'empara alors d'un des diadèmes. De son autre main, elle fit un geste lent comme pour caresser quelque chose. Un portail apparut alors devant elle. Elle y jeta le diadème et referma le portail qu'elle venait de créer.

Ivanna prit les autres diadèmes dans son sac et sa sœur la rejoint.

- Lyudmila, n'oublie pas la bougie.

La blonde fit demi-tour et la récupéra. À présent les deux sœurs avançaient jusqu'au château.