1 - La vision de l'horreur

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Les flammes recouvraient chaque centimètre de terre. Elles grimpaient jusqu'au plafond et rampaient à même le sol. Un cercle se dessinait tout autour de moi. Mes pieds brûlaient de douleur, ma peau se décomposaient tellement la chaleur imprégnait mon corps. Les murs commençaient à brûler aussi. Les flammes gagnaient du terrain si bien leur bruit commençait à m'assourdir. Une lumière scintillait parmi les flammes. Quelque chose m'appelait derrière ce piège, ce brasier. Une étincelle blanche parmi les étincelles rouges que procurait ce feu. De l'espoir dans la fournaise. J'étais tentée de m'y diriger mais si jamais j'ose avancer, je mourrais brûler, mon corps en cendre. Ma respiration se bloqua et j'eus du mal à la retrouvée. J'étais comme bloquée ici, paralysée et menacée par la mort. Aucune échappatoire, aucune solution, rien. Je n'allais pas mourir brûlée, pas aujourd'hui pas maintenant. Tandis que je me mis à me concentrer pour puiser mon énergie et utiliser mon pouvoir de télékinésie, une main se posa sur mon épaule. Quelqu'un m'appela, me chuchota à l'oreille de me retourner. Je me tournai net et vit le visage sale d'une femme en piteux état. Une robe grise, des cheveux noirs et longs comme mal entretenus. C'est Libby Pfeiffer. Elle avait d'énormes bleus sur la peau. Elle était devant moi, les yeux fermés. Soudain elle hurla et s'avança tout près de moi, les deux bras tendus prêt à m'enlacer le cou pour m'étrangler. Je me mis à hurler à mon tour.

Je me réveillai en sursaut, apeurée par Libby Pfeiffer une fois de plus. Je faisais assez fréquemment ce genre de cauchemar. De quoi avais-je peur ? Qu'elle revienne une deuxième fois à la vie. Il était vrai qu'elle était morte aux Fosses de Saule poignardée par Wane avec l'épée de Stan, mon père. Normalement les morts ne reviennent pas à la vie, mais ces temps-ci je ne suis plus sûre de rien. Une question trottait toujours dans ma tête : George était resté en vie grâce au pouvoir d'immortalité de sa fille qu'elle a partagé mais comment Libby a-t-elle pu faire pour rester 24 ans sans manger ni boire dans sa tombe ? Ceci reste encore un mystère.

J'étais bouillonnante de fièvre. En cet été, les températures montaient jusqu'à 40 degrés. J'avais beau être à côté de la mer, rien n'y faisait. Cela faisait depuis un mois que nous étions en vacances. J'avais gagné le manoir Van de Klaus avec Penny et Amy à la fin de l'année scolaire. En un mois nous nous étions plutôt bien amusées toutes les trois. Le manoir de Penny était vide, seule Feruvia sa gouvernante errait au premier étage en quête de la moindre chose pour nous satisfaire. Le manoir est immense. Il contient plus d'une vingtaine de chambres, d'une dizaine de salles de bains, de cinq grands salons et de sept petits. Et un énorme jardin avec des hautes haies. En revanche le seul point négatif c'est le fait que ses voisins ne peuvent pas s'empêcher de jeter un coup d'œil par-dessus la clôture qui sépare les deux jardins.

Je décidai de me lever. Je logeai dans l'aile est du manoir, à côté de la chambre d'Amy et d'un salon d'invités prestigieux. Je m'étais déjà perdue plusieurs fois dans ce manoir. J'ouvrais ma porte de chambre et pris l'escalier au bout du couloir. Je le descendis et tombai sur une vaste pièce éclairée par les baies vitrées. La lumière du matin illuminait la pièce. Et dire que ce n'était que le lieu qui donne aux jardins de derrière le manoir. À ma gauche de trouvait la chambre et le bureau du père de Penny, Angus Van de Klaus. Elle nous avait interdit d'y entrer. J'avais remarqué la semaine dernière que Penny aimait bien s'y recueillir pour penser à son père qui l'avait abandonné. Dans un sens, Penny et moi étions les mêmes : notre mère est morte et notre père nous a abandonné pour rejoindre une secte qui se dit porteur d'égalité mais qui s'avère être des escrocs assoiffés de pouvoirs.
Je croisai Feruvia la servante dans le couloir. Elle courrait en directions de ma chambre pour aller faire mon lit. Dès qu'il y a quelque chose à faire elle se précipite. Je lui avais plusieurs fois dit de ne pas se préoccuper de mon lit mais elle m'avait répondu qu'elle voulait être rémunérée à la fin du mois donc elle devait encore travailler.

Les Gold-Blood : 2 - Les dix diadèmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant