Les Gold-Blood : 2 - Les dix diadèmes

13 - Insomnie

La nuit qui suivit nos péripéties dans le monde blanc fut mouvementée. Je réussis à dormir mais je me réveillai assez rapidement à cause des cauchemars que je fis. Je ne pus me rendormir. Je décidai de me lever, alors qu'il devait être une heure du matin, et je quittai la chambre. Je traversai le couloir, je ne les plus jamais comme avant depuis que je me suis allée dans les souvenirs de Penny et que ses parents ont essayé de nous tuer dedans. Je descendis les escaliers mais je fis face à un obstacle. Alicya était assise sur une marche. J'hésitai à la contourner ou à la pousser mais j'entendis des sanglots et je mis du temps avant de remarquer que c'était elle qui pleurait. Alicya avait un cœur ? Elle ressentait des sentiments ? Etrange. Je e rendis compte que mes dernières réflexions pouvaient être les mêmes que des harceleuses telle Lucyn alors je décidai de refaire surgir en moi mon côté gentille et sympathique.

Je m'assis discrètement à côté d'elle. Elle me remarqua et sécha immédiatement ses larmes mais se fut en vain, elle ne pouvait pas s'arrêter. Qu'est-ce qui avait bien pu la mettre dans cet état ?

- Ça ne va pas ? Demandai-je alors que je savais très bien qu'elle ne pleurait pas de joie à ce moment-là.

- Je vais bien, je vais y aller, répondit-elle en se levant.

Elle commençait à descendre quelques marches lorsque je fus envahi d'une vague de pitié à son égard. Alicya n'a pas d'amis, elle ne se confie à personne, je ferai mieux de la retenir.

- Attend, elle se tourna en ma direction, je suis désolée pour la fête de Lucyn, tu sais ce que j'ai dit sur toi...

Elle revint vers moi et attendit que je finisse.

- C'était vraiment méchant de ma part, continuai-je, je ne pensai pas ce que j'avais dit, tu n'es pas...

- Une fille coriace, acharnée, obsédé limite, qui fait peur, et que tu n'aimerais pas du tout me ressembler ?

- Ouais, voilà.

- On était tous sous l'emprise de la potion de vérité de Lucyn, donc forcément tu le pensais.

- Dans ce cas-là je m'excuse de le penser parce que je ne te connais pas c'était un jugement blessant que tu ne méritais pas de recevoir en pleine face lors d'une soirée où on était censé s'amuser.

- T'inquiètes pas, dit-elle en revenant s'assoir à côté de moi, ce genre de remarques j'en reçois depuis l'enfance. C'est juste que je pensais qu'en arrivant à l'Académie je prendrais un nouveau départ, qu'on serait tous pareils et qu'on se soutiendrait tous, que nos différences ne se remarqueraient plus puisqu'on a tous un pouvoir différent, mais non. Notre monde n'est pas ainsi, et ça craint.

- Je suis d'accord.

- Je m'excuse aussi pour ce que je t'ai dit en retour.

- Que je me crois supérieure parce que t'as un pouvoir ultime, que tu n'aimerais pas me ressembler, moi et mon pouvoir incontrôlable ?

- Oui, et que tu es comme une cocotte-minute, réglée pour exploser si bien que tout le monde veut te contrôler par peur des dégâts que tu pourrais commettre. J'étais vraiment en colère et un peu jalouse de ti je dois l'avouer.

- De moi ? Interrogeai-je surprise.

- Bah oui, tu as ton pouvoir, ton copain, la popularité, tu as tout devant toi, un brillant avenir, alors que moi je dois me raccrocher au combat pour que ma famille soit un minimum fière de moi.

- Ma mère est morte, me père veut me tuer, j'ai une bourse pour rester à l'Académie et donc je n'ai pas le droit à l'échec, et encore j'en passe.

Je ne sais pas si on essayait de faire une sorte de concours de celle qui a le plus de malchance et problèmes dans sa vie, mais en tout cas ça faisait du bien de parler à quelqu'un d'extérieure à mes problèmes.