L × Reader

Chapitre 18

La première soirée de mes vacances, je la passe aux côtés de Ryuzaki. Assise devant le piano, je continue de m'entraîner sans relâche, tandis qu'il lit un autre livre de ma petite bibliothèque personnelle. Un peu avant vingt trois heures, il pose l'ouvrage et m'interrompt poliment :

- Excusez-moi de vous déranger, [T/P]. Souhaiteriez-vous que je vous apprenne une musique japonaise ? Cela peut être une belle opportunité pour découvrir de nouvelles choses et de nouvelles techniques, ne trouvez-vous pas ?

- Oh ! Et bien .. oui, pourquoi pas !

Il m'offre un immense sourire adorable dont il a le secret, avant de s'approcher et de s'asseoir à côté de moi. Ses longs doigts fins plongent directement sur le clavier et produisent avec une telle élégance un son si pur que j'en ai presque les larmes aux yeux. Quand il termine, il me demande si j'aimerais savoir comment jouer ce qu'il m'a fait entendre. Mes yeux papillonnent encore, je réponds par l'affirmative, enthousiaste. Avant de commencer, il s'excuse en disant qu'il n'a pas les partitions sous la main, qu'il va devoir être obligé de répéter chaque partie indépendamment des autres pour un meilleur apprentissage. Il replace ses mains, je l'imite, et nous débutons.

Juste après minuit, nous nous arrêtons, complètement exténués. Nous rangeons l'endroit et allons dans ma chambre. C'est vraiment un très bon professeur, j'ai pleinement apprécié partager ce moment avec lui. Nous avons continué de discuter d'un peu tout et de rien, mais je me suis endormie sur place. Je l'ai senti me déplacer délicatement pour me mettre au lit et il a replacé la couverture sur moi. Comme hier soir, il a déposé un baiser sur mon front avant de partir, et mon ventre s'est encore affolé. Cette fois, je n'ai rien fait pour arrêter ces sensations au creux de mon corps, bien au contraire. En fait, je tentais de comprendre pourquoi cela m'arrivait. Est-ce que ça voulait dire quelque chose ? Je l'apprécie énormément, dire le contraire serait mentir ouvertement, mais je me suis peut-être plus attachée à lui que je ne le pensais. Je ne dirais pas non plus que je .. que je l'aime ... mais cela me perturbe. L'amour reste quelque chose d'assez étrange que je ne connais que trop mal. Et puis, si jamais tel était le cas, je ne sais pas si c'est réciproque. Quoi qu'il en soit, je m'endors avec Ryuzaki en tête. Je fais de beaux rêves et me réveille tard le lendemain.

On est vendredi, exceptionnellement tout le monde est à la maison. Avec Light et Ryuzaki, nous sommes censés aller faire les magasins pendant l'après-midi afin de nous trouver de beaux vêtements pour la soirée. Mais mon amie m'appelle juste après manger, je décroche sans plus attendre et file dans ma chambre.

- Oui ?

- [T/P], c'est tout bon, je suis sortie d'affaire ! Je vais mieux, mais j'ai dû y rester jusqu'à ce matin, quand même ! Et toi, comment tu te portes ?

- Oh, je suis ravie de l'apprendre ! De mon côté, je vais bien aussi, Light aussi.

- En parlant de lui ! C'est gentil qu'il t'ai défendu ainsi, mais je ne comprends pas pourquoi il était autant en colère ... J'étais encore dans les vapes à ce moment-là, mais ce sont les filles qui m'ont tout raconté. Tu penses qu'il t'aime bien ?

- En tant qu'amis uniquement, mais c'est tout. Je le sais, mais je ne saurais pas comment l'expliquer. Aussi bien de mon côté que du sien.

- Ah, d'accord ! Oh, d'ailleurs, toutes nos amies vont bien aussi, elles n'ont pas été touchées trop sévèrement et elles te transmettent toute la force possible pour ces prochains jours.

Je souris et la remercie. Je leur enverrai toutes un message individuel plus tard, et un autre dans notre groupe. Je laisse mon amie continuer :

- Bref, je t'appelle aussi pour les nouvelles croustillantes à propos de Paul, comme promis ! Tu vas voir, quand je vais te raconter, tu vas halluciner, il est vraiment complètement timbré celui-là ! Accroche-toi bien, assieds-toi, bref, n'importe quoi, mais tu vas tomber de haut !