- Bien, en tout cas je suis contente de savoir que nos rendez-vous portent leurs fruits et que vous vous sentez beaucoup mieux, me sourit la psychologue qui me suit depuis un bon moment.
- En effet, et je vous remercie. Ce n'est pas simple à surmonter, jamais je n'y serai arrivée seule, sans aide. Je ne dis pas que je passerai le cap pour toujours, disons simplement que ... je vais devoir continuer à apprendre à vivre avec ceci, en plus du trou béant au fond de la poitrine, je soupire, les yeux un peu humides.
- Je n'ai jamais dit que cela allait être simple, bien au contraire. Mais vous allez y arriver, vous êtes plus forte que vous ne le pensez ! Vous avez déjà passé le plus difficile, le reste n'en sera que plus simple, je vous assure. Avec le temps, tout ira mieux, je vous le promet. Si vous avez besoin de moi, vous savez que vous pouvez toujours prendre un nouveau rendez-vous, ce serait avec plaisir ! Bonne continuation !
Avant de quitter la salle pour la dernière fois, enfin je l'espère, elle m'interpelle de nouveau :
- Oh, un dernier conseil. Bon, j'imagine que je n'ai plus de soucis à me faire là-dessus, mais surtout, ne vous faites plus jamais mal comme cela a pu être le cas.
- Ah, ça ! Je l'ai bien retenu, celui-là ! Mais merci encore ! Au revoir !
Je retourne chez moi, un très léger sourire aux lèvres, mais un vrai cette fois. Quand était-ce la dernière fois que j'avais sincèrement souris ? Il y a bien trop longtemps ...
L'air froid du début de l'hiver rentre dans mes poumons, je respire enfin. Tout est rentré dans l'ordre, ou presque : elle ne reviendra pas, elle, elle est partie pour toujours et nous a abandonnés, papa, maman, et moi.
Non, je ne lui en veux pas. Je ne pourrais jamais lui en vouloir. En revanche, lui ... S'il croise ma route, il est mort. Comment s'appelle-t-il, déjà ? Zut alors, j'ai encore oublié. Mais de toute façon on s'en fiche, il doit n'en avoir rien à faire et vit sa meilleure vie, loin de nous.
Il n'empêche qu'elle méritait de vivre. Pas lui. Une légère colère s'empare de nouveau de moi pendant quelques secondes, mais je réussis aisément à me calmer. Cela ne sert à rien de s'énerver, rien ne changera.
En arrivant, l'appartement est presque vide, et mes parents sont absents, ils ne devraient pas tarder à revenir. Je pars dans ma chambre en regardant les notifications de mon téléphone. Paul, mon ami d'enfance et meilleur ami, m'a appelé deux fois pendant mon rendez-vous. Je décide de le rappeler, il décroche rapidement.
- Tes parents ont dit à ma mère que vous allez déménager pour venir habiter près de chez nous ! Enfin, dans la ville voisine quoi, mais c'est pareil.
- Oui, en effet. Nous avons déjà fait le tri dans nos affaires et fait les cartons, nous gardons uniquement le nécessaire pour ces derniers jours.
- Vous partez quand, rappelle moi ?
- En fin de semaine prochaine.
- Mais oui, c'est vrai ! Je suis bête !
Nous enchaînons sur d'autres sujets de discussion, puis nous raccrochons. Étant à l'université, je suis assez proche de celle-ci pour rester chez mes parents, mais relativement loin quand même et les heures de trajet à l'aller et au retour tous les jours commencent à revenir chers, à être fatigants et énervants. Ce déménagement me permettra de me rapprocher de mon établissement, ce sera plus pratique : je serai à peine à cinq petites minutes de l'université. En revanche, nous ne serons pas proches du centre mais ce n'est pas dérangeant pour autant.
Paul et sa mère habitent dans la ville voisine. Enfin, il y a tout de même une trentaine de minutes de trajet entre sa maison et le centre-ville de ma nouvelle commune, et encore une dizaine de minutes pour venir à l'université.
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Fanfiction[T/P] est au plus bas à cause d'un passé compliqué et remonte difficilement la pente. Mais lorsque des invités viennent vivre chez elle pendant quelque temps à cause d'une affaire criminelle mondiale, elle ne s'attendait pas à ce que sa vie soit aut...