Chapitre 28

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Nous n'avons pas relancé cette douloureuse pensée, mais ce n'est pas pour autant que nous avons continué à nous parler aussi régulièrement qu'avant. Nous avons complètement cessé de nous appeler et les SMS ont été réduit à un par jour, grand maximum. J'ai quand même reçu un texte de quelques lignes pour Noël, et un petit pavé pour la nouvelle année, auxquels j'ai répondu avec joie mais je ne sais même pas s'il a lu mes messages.

Cela me pèse encore plus qu'avant : nous n'avons pratiquement plus de nouvelles de l'autre et pourtant les sentiments persistent encore. Enfin, pour ma part. Lui, je n'en sais rien. Je n'ai presque plus aucun espoir quant à notre avenir ensemble et je suis honnêtement à deux doigts d'abandonner, je ne peux plus continuer à vivre ainsi, c'est inhumain de souffrir de la sorte sans savoir ce que l'autre pense.

Mon anniversaire approche à grands pas et je redoute ce moment, encore plus que la soirée de fin d'année l'an dernier, c'est pour dire. Ce jour tombe un vendredi et fait suite à une semaine catastrophique : les résultats des partiels du premier semestre tombent et ne sont pas à la hauteur de mes espérances. A vrai dire, comme je n'avais pas la tête à ça, c'est sûr que le bilan n'est pas terrible, mais ma moyenne générale n'excède pas dix ... Il va falloir que je m'y remette pour de bon pour le prochain semestre si je veux valider cette deuxième année ...

Ce vendredi, je suis sur le campus de huit heures du matin jusqu'à six heures du soir. Les cours étaient horribles : les profs nous ont donné plein de devoirs à rendre, en plus de tout ce que nous devons déjà faire, et j'ai vraiment peur de ne pas réussir à tout terminer à temps puisque j'ai également du retard à rattraper sur absolument tout le reste ...

Quand je sors de la salle après cette ultime heure, je suis à deux doigts de pleurer, je n'en peux plus et je suis à bout. Autour de moi, les autres étudiants ont l'air tellement heureux, j'ai l'impression d'être complètement à l'écart d'eux et ils ne perçoivent pas ma détresse. Mes amies voient que ça ne va pas trop, mais seule l'une d'entre elles s'inquiète réellement pour moi. C'est celle qui m'avait aidé, pour l'histoire avec Paul.

On s'est beaucoup rapprochés depuis et elle est au courant de tout ce qu'il s'est passé cet été, ainsi que le problème de distance avec Ryuzaki. Elle me réconforte très souvent à ce propos : ce n'est qu'une mauvaise passe, et même si c'est dur, si on s'aime vraiment tous les deux, on y arrivera. Il ne faut pas baisser les bras maintenant, loin de là, il faut toujours continuer le combat pour ceux qu'on aime, quoi qu'il arrive. Elle ajoute même que si ma sœur avait été là, elle m'aurait passé un savon. J'imagine bien Lily me crier dessus pour que je me batte pour mon couple jusqu'à la fin. Comme elle l'a fait, d'ailleurs ...

Quand j'arrive sur le parking, je vois directement la voiture de mes parents. Comme ils m'ont dit qu'ils viendraient me chercher, je me dirige vers le véhicule, essayant de cacher mon mal-être constant. Je ne suis plus qu'à quelques mètres lorsque la portière du conducteur s'ouvre. La personne sort, un magnifique et énorme bouquet de fleurs dans les mains. Je reconnais immédiatement l'individu devant moi, et je sens que mon cœur se remet à battre à un tel rythme, une telle vigueur que je ne soupçonnais pas.

Les larmes coulent enfin à flots, inarrêtables. Mon sac de cours tombe sur le bitume, je l'abandonne momentanément pour me jeter dans les bras de Ryuzaki en faisant attention aux fleurs. La chaleur de son corps, la douceur de ses lèvres, son odeur me font tout oublier. Nous restons un long moment ainsi. Il m'avait tellement manqué ... mais que fait-il ici ? Je balbutie, me reprends, ouvre de nouveau la bouche pour m'exprimer mais la sienne s'écrase encore contre la mienne, inépuisable. Après quelques secondes, il se recule un peu pour parler :

- Je te raccompagne chez toi, ma très chère [T/P] ?

Hein ? Comment ça ? Mais qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Je l'assaille de questions, en guise de réponse il ouvre la portière passager et me laisse m'installer. Il me donne le bouquet de fleurs, elles sont tellement belles et colorées ! Je le remercie encore et encore, il m'embrasse en retour pour la énième fois. Nous quittons le parking et arrivons rapidement à la maison. Mes parents nous attendent dehors et nous accueillent avec un grand sourire. Je m'énerve gentiment :

L × ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant