Chapitre 20

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Lorsque nous rentrons, mes parents nous harcèlent presque pour qu'on essaie nos tenues et qu'ils puissent prendre une photo pour se souvenir. Nous obéissons, plus ou moins de bonne grâce, mais nous rions beaucoup ce soir-là, ainsi que les jours suivants. L'année scolaire est finie, nos invités le ressentent bien avec l'amélioration de mon humeur et l'absence de stress, et mes parents sont vraiment très contents pour moi. Les journées passent sans que l'une d'entre elles ne se ressemblent : nous sortons nous promener avec Ryuzaki (certaines fois, Light nous accompagne mais il nous laisse la plupart du temps en tête à tête), nous lisons, nous jouons du piano, bref, nous trouvons toujours quelque chose à faire pour ne pas nous ennuyer. Je reste très peu de temps sur mon téléphone et je ressens aussi une nette différence dans mon comportement ou encore mes habitudes.

Nous nous sommes beaucoup rapprochés, Ryuzaki et moi. Nous avons discuté de plein de sujets différents : sa vie au Japon, la mienne ici, mes amies, nos loisirs ... Il évite de parler de Lily, il préfère que ce soit moi qui prenne les devants pour tout lui expliquer. On débat souvent sur l'enquête en cours, et il me demande ce que j'en pense. Je ne sais pas trop, je n'aime pas trop les énigmes et autres, ça me casse vite la tête et j'essaie de passer rapidement à autre chose, mais pour l'affaire Kira ce n'est pas possible d'agir ainsi et de le laisser faire.

Nous nous sommes rapprochés physiquement, aussi. Nous nous asseyons toujours à côté lorsque nous passons à table, nous restons très souvent ensemble, nos mains se cherchent de plus en plus, tous les soirs avant de dormir il m'embrasse le front, pendant la journée il m'a déjà embrassé sur la joue sans contexte. Ce qui ne me déplait pas, bien au contraire ! C'est juste ... c'est si soudain, je ne veux pas me tromper sur la nature de mes sentiments. Les siens, quant à lui, sont presque clairement définis, j'en suis pratiquement sûre. Malgré mes hésitations, j'aimerais quand même passer à l'étape supérieure et que nos lèvres se touchent, mais je n'oserais jamais prendre les devants, je suis terrifiée, je n'ai jamais embrassé personne. Peut-être que la fête de fin d'année nous permettra de franchir le cap ? Nous verrons bien.

Quoi qu'il en soit, je n'ai pas pu m'ennuyer ces derniers temps, nous avons fait tant de choses, je n'ai pas vu les jours passer et cette fichue soirée est déjà ce soir. Nous sommes attendu pour dix-neuf heures trente et quelques, d'après le dernier message des organisateurs. Je commence à me préparer à partir de dix sept trente heures, je file rapidement sous la douche et en ressors une trentaine de minutes plus tard pour m'enfermer momentanément dans ma chambre.

Les cheveux encore humides, je les enroule dans une serviette pour entamer ma préparation sans mouiller ma tenue. Justement, je me sèche rapidement le corps et enfile ma jolie robe rouge. Elle tombe parfaitement sur mes courbes et je me trouve encore plus belle que le jour où on l'a acheté. Je sors mes talons de la boîte pour qu'elles soient à portée de main, et hésite à prendre une autre paire de chaussure si j'ai mal aux pieds. Je continue de penser à ce plan de secours tandis que je me maquille légèrement les yeux et que je prends le temps de boucler mes cheveux.

Je suis en train de terminer de styliser les mèches de devant quand on toque à ma porte (que je n'avais pas fermé à clé). Je hausse la voix pour que la personne entre, ce qu'elle fait. Le reflet du miroir de ma chambre donne directement sur l'entrée de la pièce, et je reste quelques secondes ébahie en voyant mon cavalier.

Oh, wow !

Il s'approche de moi, très fier de l'effet qu'il produit sur moi. Une larme discrète coule le long de sa joie, sous le coup de l'émotion, mais ce n'est peut-être que le fruit de mon imagination. Nous nous sourions, émus. Il est tellement beau, habillé ainsi ! J'ai hâte de voir la réaction des autres quand ils nous verront ! J'ai un peu peur de Paul, quand même. Mon cavalier a dû ressentir mon trouble, car il pose ses mains sur mes épaules et m'embrasse les cheveux pour me rassurer. Comme pour me dire : tout va bien se passer, tu verras, je suis là pour te protéger.

L × ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant