Chapitre 24

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Je suis à l'hôpital. Mon corps se porte à merveille mais pas mon coeur. On m'a fait passer des examens pour vérifier que tout allait bien à part ça, et les résultats sont positifs. Il n'empêche que j'aurais préféré me réveiller de l'autre côté, avec elle, plutôt qu'ici, où la réalité m'a bien vite rattrapée. Et ça, je l'avais toujours dit depuis le début, mais je n'ai rien fait pour m'en aller, j'avais peut-être trop peur de passer le cap définitivement. Je revois rapidement mes parents, nous sommes de nouveau endeuillés et on se sent surtout trahis. Je revois la psychologue qui m'avait accompagnée depuis sa mort, elle est maintenant au courant de toute l'histoire. Mes parents sont également suivis par elle, comme pour la première fois, mais ils ne restent pas à l'hôpital comme moi. Ils ont le droit de rentrer chez nous, pourtant, je doute qu'ils en aient l'envie.

Je n'ai aucune nouvelle de Ryuzaki. Je n'ai aucune idée de ce qu'il devient, ce qu'il fait, pourquoi il ne vient pas me rendre visite, pourquoi il s'appelle L et pas Ryuzaki comme il me l'a toujours dit, et je me rends vraiment compte que je ne sais rien de lui. Quelle idée stupide d'être tombée amoureuse du meilleur détective du monde. Evidemment qu'il cache sa réelle identité à tout le monde, même ses proches, même à sa ... Je ne veux surtout plus y penser. Mon cerveau est décidé à passer à autre chose, mais pas mon coeur.

Surtout lorsqu'il revient, après deux mois d'absence sans laisser de nouvelles.

Sa présence me fait tellement de mal mais m'apaise comme autrefois. J'essaie de le rejeter, de lui dire de s'en aller, mais il reste. Il a un bouquet de fleurs dans la main, il le dépose dans un vase sur la table près de moi. Je tente de me lever pour lui jeter les fleurs à la figure, dévastée, mais je perds l'équilibre et il me rattrape. Encore une fois. Et mon cœur s'emballe de nouveau, comme avant. En réalité, il n'a jamais cessé de s'emballer dès que je pensais à Ryuzaki, ou L, ou n'importe quel autre nom pour le désigner.

- Je savais que tu allais réagir comme ça.

- Qu'est-ce que tu me veux ?

Ma voix est rauque, j'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas parlé à quelqu'un.

- Te raconter ce qu'il s'est passé depuis ce jour-là.

- Non. Tu crois vraiment que j'ai la force nécessaire pour t'écouter à propos de ça ? Et je ne veux rien entendre, surtout.

- S'il te plaît, attends ...

Mon cœur me hurle de l'écouter mais mon cerveau refuse tout. Sans me laisser le temps de protester davantage, Ryuzaki m'aide à m'asseoir dans le lit froid. Il s'éloigne momentanément pour chercher une chaise et revient près de moi. Il me prend la main et me regarde droit dans les yeux. Sa présence et la chaleur de sa paume me réconfortent, pourtant, je continue de souffrir. Je reste muette, attendant un signal ou une parole, qui tarde à venir.

- Tu dois te demander pourquoi on m'appelle par différents prénoms. Ryuzaki, L, et tant d'autres identités doivent te perturber. A cause de l'affaire, maintenant close, je devais rester prudent et divulguer le moins de choses possible sur ma réelle identité. Quand on s'est rencontrés pour la première fois, je t'ai donné l'un de mes surnoms. Comme je ne savais pas qui tu étais réellement, il était préférable d'agir de la sorte. Mais Light m'a appelé autrement la dernière fois : L, par exemple, qui est mon véritable prénom. En revanche, si tu souhaites continuer à m'appeler Ryuzaki, il n'y a aucun problème. Est-ce que c'est clair pour toi ?

Je murmure un oui à peine audible, il continue :

- Puisque l'affaire est terminée et que je n'ai plus à courir de dangers aussi importants, enfin, jusqu'à ce qu'on fasse de nouveau appel à moi, je peux te donner ma vraie identité. Tu veux savoir ?

L × ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant