Chapitre 27

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Le trajet jusqu'à l'hôtel se fait dans le silence le plus complet.

Je repense à tout ce que j'ai appris aujourd'hui et soupire : la situation a été tellement complexe du début à la fin ... Avant que je ne sache que Light était le copain de ma sœur, je souhaitais la mort de son petit-ami car je pensais qu'il l'avait éliminée. Puis j'ai rencontré le jeune homme, sans me rendre compte de rien. Je l'ai beaucoup apprécié, il était vraiment quelqu'un de bien, enfin, si l'on oublie qu'il a tué des gens. Il m'a quand même été d'une aide précieuse pour l'histoire avec Paul. A présent que je connais la vérité et qu'il est mort lui aussi, ça me fait si mal ... En fait, j'en voulais à la mauvaise personne : techniquement parlant, c'est à cause de ses harceleurs qu'elle est venue au Japon, mais en même temps c'est grâce à ça qu'elle a pu faire la rencontre de son copain ...

Je me sens vide, horriblement vide ... Pire encore : je n'ai plus goût à ma propre vie. Ryuzaki fait des efforts immenses pour me réconforter, mais rien n'y fait. Il me prend dans ses bras, m'embrasse le visage, il s'occupe même de faire à manger et de tout le reste pour me laisser tranquille, nous restons dans l'appartement pour que je puisse me reposer, mais ma manière d'être ne s'améliore pas pour autant. Je passe par toutes les émotions possibles et imaginables en moins d'une minute. Non, je n'ai pas mes règles et je suis encore moins enceinte, merci de demander. J'en ai marre ...

La veille de mon départ, quelques jours avant la rentrée scolaire, je termine difficilement de ranger mes affaires. Je me sens toujours aussi vaseuse comme si j'avais trop bu, je tiens à peine debout alors que je n'ai pas touché à une goutte d'alcool depuis notre arrivée. Je suis dans la chambre, Ryuzaki est dans la pièce d'à côté, il prépare le repas. Je m'assois sur le lit le temps de faire une petite pause, complètement étourdie, et prends ma tête entre mes mains. Il débarque à ce moment-là et se précipite vers moi, visiblement très inquiet.

- [T/P] ...

Il dépose un baiser délicat sur mon front, je ferme les yeux à ce contact. Il m'attrape doucement les poignets pour me calmer : j'étais en train de me craquer les doigts tellement fort que la peur de me les briser véritablement m'a presque traversé l'esprit.

- [T/P]. Tu n'es pas en mesure de reprendre les cours dans cet état. Reste ici avec moi, au Japon. Je prendrais soin de toi.

- Non. Je dois repartir, mes parents m'attendent, surtout que j'ai des études à réussir ainsi qu'un diplôme à obtenir. Le travail avant les sentiments, pas vrai ? Alors voilà.

- [T/P], tu ne t'entends pas parler, c'est de la folie ...

- Au contraire, je sais pertinemment ce qui sort de ma bouche. Si ça peut te rassurer, je retournerais voir ma psy, ça me fera du bien de toute façon.

- Mais ...

- Ainsi ai-je parlé.

Mon chéri continue d'être réticent à l'idée de me laisser retourner chez moi mais il m'accompagne tout de même à l'aéroport le lendemain. Nous sommes venus en avance pour profiter encore un peu tous les deux, nos mains ne se quittent pas un seul instant. Il me prend dans ses bras pendant des minutes qui me paraissent si courtes. Mon nez se retrouve dans son cou et je respire doucement son odeur si particulière que j'aime tant. Avant de passer le portique, nous nous embrassons tristement et longtemps : nous n'avons aucune idée de quand nous nous reverrons, il va me manquer et je vais lui manquer.

- Quoi qu'il arrive, [T/P], n'oublie pas que je t'aime.

- Je t'aime tellement Ryuzaki, je suis désolée d'avoir été chiante les heures précédentes, à cause de ...

- Tu n'as pas à t'excuser, c'est tout à fait compréhensible vu la situation !

- Mais quand même ! J'ai l'impression d'avoir gâché nos derniers moments ensemble ...

L × ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant