Chapitre 8

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Les derniers mots de Light tournent dans ma tête toute la nuit jusqu'au petit matin, tant et si bien que je ne sais même pas si j'ai réellement dormi cette nuit, mais pas pour la même raison que cette satanée soirée. Je me suis traînée dans la cuisine comme j'ai pu et je me suis fait couler le café le plus long et le plus fort que je n'ai jamais bu de toute ma vie. Mon père m'a suivi du regard, légèrement inquiet. Je bois rarement du café le matin, ce n'est pas dans mes habitudes, ou alors j'en prends au distributeur sur le campus mais il y a trop de sucre et cela ne m'aide pas à me maintenir éveillée.

Après m'être préparée en vitesse, je sors de la maison et me stoppe net. J'avais déjà oublié cette petite contrainte : Paul m'attend, comme prévu malgré mon refus, accoudé à sa voiture, bel et bien devant chez moi. J'inspire profondément et marche lentement jusqu'à lui. Au dernier moment, je contourne le véhicule et marche plus vite pour le fuir. Je prie intérieurement pour qu'il ne me rattrape pas, malheureusement pour moi ma joie est de courte durée. Il me prend par le bras avec force et me rapproche de lui pour me faire un câlin. Je proteste :

- Tu n'es pas obligé de jouer la comédie devant mes parents, alors arrête.

Il me libère quelques secondes plus tard seulement, profitant de l'instant. Non mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Je lui tourne le dos et jette à œil vers ma maison, irritée. Je remarque une silhouette à l'une des fenêtres, puis le rideau bouge et la personne s'éloigne. Je suis persuadée qu'on nous a vu. Quelle horreur ... Que vont croire mes parents ?

- Bon, allez princesse, on bouge de là. Monte.

Les dents serrées, je prends place dans sa voiture. Une fois arrivée, je ne le remercie même pas et m'empresse de rejoindre mes amies. Il faut absolument que j'en parle à quelqu'un, cette situation ne peut pas durer éternellement. Il ne me faut pas plus de temps pour en trouver une, à l'angle d'un bâtiment de logement du Crous. Sans plus d'explications, je l'emmène avec moi, loin des regards.

- Pourquoi as-tu l'air si inquiète ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Tu étais là avec moi, à cette soirée étudiante. Quand je suis partie, un groupe de mecs m'a agressé en me frappant. Paul m'a sorti de là, sauf qu'ils veulent recommencer, et Paul les a prévenu de ne pas me toucher.

- Je suis désolée que la soirée se soit aussi mal finie pour toi ... Tu vas bien ? Rien de cassé, rien de grave ?

- Physiquement, tout va bien. Moralement, je risque de craquer très rapidement.

- Pas de bêtises, hein ! Dis m'en plus, comment Paul t'a défendu ? Est-ce que ça a un lien avec ce que tu viens de me dire ?

Les larmes me montent aux yeux. La situation est tellement ridicule mais elle me pèse énormément, j'ai hâte que tout se termine.

- Je suis vraiment étonnée que tu ne sois pas au courant, puisque cet imbécile n'a rien trouvé de mieux pour me défendre que de dire à ces abrutis que nous sortons ensemble ...

- Oh, félicitations ! Bonheur à vous deux ! On en était sûre, avec les autres filles ! Mais pourquoi tu as mis autant de temps à nous l'avouer ?

- Non, non et non ! Nous ne sortons pas ensemble ! Il raconte à tout le monde que c'est le cas alors que ce n'est pas vrai ! Je ne l'aime pas !

- Hein ? Attends, je ne comprends pas !

Je lui explique une nouvelle fois ma situation sans perdre patience, ses yeux s'agrandissent quand elle comprend le problème.

- Oh, je vois mieux. Je suis désolée d'avoir agi comme ça, déjà de une c'est stupide, et de deux c'est déplacé ...

Je la rassure d'un sourire, avant qu'elle ne prenne le temps de réfléchir à une solution. J'ai alors ajouté que Light me propose son aide.

L × ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant