La chaleur émanant de la personne me faisant face s'estompe, laissant place à un froid surprenant. Je n'entends rien d'autre que mon cœur affolé, le souffle coupé, avant que Light ne reprenne la parole :
- Je t'ai vu partir pendant la soirée, je me suis inquiété. Rien de grave, j'espère ?
Il a dû sentir mon trouble car il s'est placé devant moi. Je le sens, sa chaleur corporelle est différente de celle de l'autre personne. Moins intense, surtout. Je ne comprends pas, mon cerveau tourne au ralenti. J'inspire un grand coup et m'arrête net : une odeur étrangère me chatouille les narines. Et ce n'est pas celle de Light, je la connais bien, à force de traîner avec lui. Je me racle enfin la gorge, doucement, avant de m'exprimer, perturbée :
- Ça va, merci ... Je commençais à être un peu fatiguée, ce n'est rien ... Je vais aller me coucher de toute façon, ne t'inquiète pas pour moi, c'est gentil.
- S'il s'est passé quoi que ce soit et que tu n'oserais pas le dire à tes parents, je suis là, si jamais. Pour n'importe quelle situation. D'accord ?
J'acquiesce, mais dans le noir cela ne sert à rien, alors je le remercie une nouvelle fois et retourne dans ma chambre, à tâtons, la lumière toujours éteinte. Il est vraiment gentil, il a un grand cœur ... Ses mots m'ont touchés, il est adorable, et plus je le connais plus je me dis qu'elle l'aurait apprécié autant que moi, si ce n'est davantage.
L'odeur de tout à l'heure me suit, je la sens encore. J'essaie de comprendre de quoi il s'agit, mais j'abandonne vite : je ne suis pas aussi experte que l'une de mes amies de la fac qui réussit à nous donner le menu du self avant que nous n'arrivions. J'arrive tout de même à déceler des notes sucrées, comme des bonbons ou quelque chose dans ce genre. Je secoue la tête, cela n'a pas de sens ! Je laisse définitivement tomber et m'endors comme une masse. Tant pis pour les cours magistraux demain matin, de toute façon il y a peu de monde dans l'amphi les vendredis à huit heures ! Mon absence passera sans problème.
Après cette fin de soirée désastreuse, les jours passent, puis les semaines. Cela fait un mois et demi que je n'ai rien dit à personne, surtout par peur d'être mal jugée. Pourtant, la scène tourne en boucle dans ma tête dès que je ferme les yeux pour dormir. Cela me hante et je n'en peux plus. Même si ce n'était pas si grave que ça (restons positifs, j'aurais pu être forcée ...), je me sens terriblement peu à l'aise.
Je n'ai pas réussi à me reposer cette nuit, je suis de mauvaise humeur, et cela s'accentue lorsqu'on se met à frapper à la porte de ma chambre. Je grogne, énervée et surtout fatiguée, avant de regarder l'heure. Neuf heures, c'est encore trop tôt, laissez-moi essayer de dormir ! Mais la personne insiste, alors je me lève et ouvre rageusement la porte. Light est là, avec un grand sourire. Je le toise, avant de lui claquer la porte au nez mais il la rattrape et me nargue gentiment :
- Bah alors, miss, on sèche ?
- Et alors ? Tu es encore ici toi aussi, tu es mal placé pour parler. Alors maintenant, sors de là et laisse moi faire ma nuit.
Il se marre et va ouvrir les volets de ma chambre. Je rouspète encore plus fort, il ignore mon mécontentement.
- Contrairement à toi, miss, je peux me permettre de sécher les cours car ce n'est pas mon activité principale. On doit rejoindre ton père au commissariat, et plus vite tu pars plus vite on pourra partir, nous aussi, vois-tu. Désolé de te presser comme ça, mais là, je n'ai pas le choix, c'est vraiment important.
Oh, je comprends mieux. Je grimace, avant de ranger mes affaires de cours, mes chargeurs de téléphone et d'ordinateur portable et un livre dans mon sac. Je passe rapidement à la salle de bains, et quitte l'appartement un quart d'heure plus tard, mon sac négligemment posé sur l'épaule droite, une pomme dans la main gauche en guise de petit déjeuner.
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L × Reader
Fanfiction[T/P] est au plus bas à cause d'un passé compliqué et remonte difficilement la pente. Mais lorsque des invités viennent vivre chez elle pendant quelque temps à cause d'une affaire criminelle mondiale, elle ne s'attendait pas à ce que sa vie soit aut...