𝟏𝟎. 𝐓𝐡𝐞 𝐏𝐞𝐫𝐟𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧

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Montcerrat Caballé - O mio babbino caro

Amado mio - Pink Martini

Enemy - Tommee Profitt

(nda : je vous conseille de laisser couler les musiques une à une)


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L'Opéra était l'opéra, la symphonie était la symphonie, mais ce qu'il aimait par-dessus-tout, c'était de voir danser tout l'orchestre.

S'il devait décrire la vie de façon métaphorique, le jeune homme l'aurait certainement décrite en la comparant à la magie de ce qu'était l'Opéra. Puisque l'Opéra commence toujours bien avant le levé de rideau, et se termine toujours longtemps après sa chute.

Oui, pour lui, l'Opéra était une belle métaphore de la vie.

Qu'était un chanteur d'Opéra, s'il n'était pas que le reflet d'une âme meurtrie ayant reçu d'innombrables couteaux dans le dos, et qui, au lieu de saigner, se mettrait plutôt à chanter.

L'Opéra, c'était la grâce. L'Opéra, c'était l'élégance. La personnalisation de la perfection, celle qu'on ne pouvait mettre en mot.

Et pour rendre l'Opéra supportable, il suffisait d'allonger les ballets et les jupes des danseuses. Tout comme il fallait, selon lui, écourter les missions en raccourcissant les têtes de ceux qui pensaient tout savoir, afin de supporter la vie.

L'Opéra, c'était lui.

Profitant de la douce et chaude voix de cette femme dont il connaissait bien le nom, le jeune homme laissait ses pensées s'évader de son crâne, les yeux clos. Le vent maritime, à l'odeur et au goût salé, frôlait ses joues et ses cheveux, qu'il avait soigneusement relevé sur son crâne à l'aide d'un bandeau couleur crème.

C'était reposant, comme atmosphère.

Et au fond de lui, une petite voix lui disait qu'il pourrait tout aussi bien finir sa vie ici. Dans cette immense demeure au bord de l'eau. Dans cette immense demeure aux pièces infinies, dont certaines qu'il même n'utilisait jamais.

Le paysage était à couper le souffle.

En grand amateur de belles choses, le jeune homme aimait cette maison du plus profond de son cœur. Ce pays sonnait comme une résurrection. Ce pays sonnait comme sa libération.

De fabuleux temples grecs, des châteaux et des cathédrales érigés en empruntant au roman, des jardins orientaux, des palais et des églises au baroque tardif hispanisant. Des artistes avec leurs traditions propres. Après tout, on ne pouvait que tomber amoureux de la Sicile. Le jeune homme avait cédé son cœur à ce pays, tout comme ce dernier lui avait cédé son havre de paix.

Debout au bord de la jetée, on lui avait placé à sa demande, un grand chevalet de bois, sur lequel il avait déposé une toile vierge. Peindre était un de ses passe-temps favoris. Cela lui permettait de mettre le monde sur pause, de renouer avec ses émotions et de vider son esprit. Il s'y trouvait depuis plus d'une heure et demie, depuis qu'il avait fini son repas au bord de la piscine.

Avec cette chaleur, il aurait tout aussi bien pu piquer une tête, mais le jeune homme avait préféré dépeindre ce paysage incroyable sur sa toile, tant qu'il était encore temps.

𝐇𝐎𝐒𝐄𝐊𝐈 ᵗᵏᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant