Je suis comme plongée dans une immensité d'eau dont je n'arrive pas à mesurer l'étendue tellement elle est grande. Tout est flou, mes oreilles bourdonnent malgré le fait que je me concentre pour entendre mieux les bruissements qui se pressent à côté de moi. Tous mes efforts sont en vains jusqu'à ce que je discerne mieux ce qui m'entoure et les voix qui se démarquent dans tout ce brouhaha.
— Elle commence à se réveiller, ça y est, putain !
— Arrête de jurer Alexia.
— Roh ça va, papa, j'ai bien le droit, je l'ai vu s'évanouir je te rappelle.
— Et tu ne sais même pas pourquoi ?
Elle n'a pas besoin de répondre ; mon gémissement passe la barrière de mes lèvres pour s'élever dans l'air de la forêt. Aussitôt, je prends conscience qu'Alexia est à ma gauche, le visage plissée par une grande inquiétude qui déforme son visage. Pourtant, d'autres mains m'entourent.
Ce n'est qu'après, quand je vois vraiment les visages qui sont juste à côtés de moi que je comprends qu'Alex est juste derrière moi. Il me tient doucement, son torse contre mon dos et je sens mon cœur rater un battement, puis partir à toute vitesse, conscient de l'infime espace qui sépare nos deux cœurs, bientôt mangé. Puis tout me revient. La rage qui m'a envahit quand je l'ai vu avec cette fille qui n'est autre que devant moi, tantôt souriante et complètement niaise à ses paroles. Son sourire à lui qui m'a brisé le cœur alors que j'ai pris tellement de temps à le gagner, à gagner son amitié, sa confiance et cette intimité qui nous relie.
Rodric m'observe avec les sourcils froncés, mue par l'inquiétude mais je n'en n'ai que faire. Mon cœur me fait déjà mal, mal, si mal. Je me tends entièrement maintenant que j'ai retrouvé l'esprit clair, que ma tête me tourne un peu moins mais peu importe, je ne peux pas et je ne veux pas rester ici.
La fille, quant à elle, me regarde sans comprendre ce qui s'est passé mais se mord la lèvre. Je retiens un rire amer en voyant qu'elle s'inquiète elle aussi. La bonne blague ! Je le sais, je suis injuste, doublée d'une méchanceté mais je ne peux pas retenir la fureur qui a pris possession de mon cœur.
Ja-mais, me souffle la voix venimeuse de Léo.
Je bouillonne. Je fulmine. En quelques secondes, le poison vicieux et perfide de la jalousie sillonne mes veines pour rejoindre mon corps déjà débordant de haine. Je ne peux pas rester là, à sentir la respiration d'Alex et de savoir qu'il a sourit à la jeune femme devant moi tantôt. Je ne peux pas supporter leurs regards ; ils me brûlent, m'étouffent, je veux sortir.
Sans même lui jeter un coup d'œil, malgré le fait que je sens ses yeux sur moi, je me relève et rejette toute aide pour me relever. Le visage stoïque, je les dépasse non sans forcer un peu le passage auprès de la jeune femme qui se décale avec un hoquet de stupeur. Je mentirais si je disais que son air outré ne me booste pas, me donnant le goût d'une satisfaction sans précédent mais je la dépasse, les poings serrés.
J'ignore les appels de mes amis, et en sentant l'envie de disparaître, je me mets à courir. L'adrénaline se déverse dans mes membres inférieurs et je cours, je cours jusqu'à m'épuiser, face à la porte de la maison. Cependant, au moment d'y rentrer, le cœur qui bat aussi qu'un vite marathon, j'entends des pas retentirent derrière moi et quelqu'un prononcer mon nom.
— Léa.
Alex.
Je ne dis rien et feins de ne pas l'avoir entendu mais il n'est pas idiot. Je rentre dans la maison avec la ferme intention de l'ignorer jusqu'à ce que je puisse lui faire face sans sentir mon cœur se désagréger à la manière du sable glissant entre les doigts. En refermant la porte derrière moi, je prends mon élan pour me pénétrer dans le salon pour me ruer dans les escaliers mais le fils de l'Alpha va plus vite que moi. Il a déjà ouvert la porte qu'il a la main sur mon bras et me retourne vers lui pour le regarder yeux dans les yeux.
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La Malédiction de La Luna (S1)
WerewolfSAISON 1 ✓ (Pas encore réécrit, merci pour votre compréhension quant au premiers chapitres qui peuvent être mal écrits). Plongez dans un univers où les rêves sont la clé du mystère. Enfermée chez elle depuis quatorze ans, Léana n'a rien : pas d'amis...