Chapitre 4

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149 jours

Le jour est levé et mes yeux prennent du temps avant de s'habituer à la lumière du jour. Je gémis et désire me recoucher tout de suite. J'enfouis ma tête dans mon coussin pour ne pas voir la lumière pointant à travers les volets mi-ouverts.

Malheureusement, un moment en particulier hier me revient en mémoire. Sentant la peur me coincer, j'inspire profondément. Un loup. Un loup se tenait juste devant ma fenêtre et j'ai pu l'apercevoir. Je les crains depuis que j'ai écouté les informations.

Ils sont dangereux. Ma salive se bloque dans ma gorge et je sens la peur me coincer. Je me redresse et saute du lit. Hors de question de perdre mon temps ! Je traverse ma chambre et vais fureter dans mon armoire à la recherche d'une tenue confortable.

Une fois habillée, je décide de sortir de mon trou en descendant peu à peu l'escalier. Souriante, ma mère me repère et me salut. Une bonne journée qui commence bien !

Je prends mon petit déjeuner, cette fois-ci sans regarder les médias pour ne pas me mettre la pression. En mangeant calmement, mes yeux sont attirés par du mouvement derrière la baie vitrée. Quand je le vois, le loup de la veille, je m'étouffe avec ma tartine. Au passage, mon bol de lait de renverse intégralement sur mon haut.

—Merde, je jure.

Ma mère observe sans rien dire mon haut et sans plus attendre, je range la nourriture avant de monter en quatrième vitesse. Une fois en haut, ma respiration se fait erratique. Mes bras commencent à trembler et bientôt, c'est tout mon corps qui suit le mouvement.

Sans me décourager, je me déshabille pour mettre des vêtements propres. La peur qui me terrasse empêche la curiosité de prendre le dessus pour aller voir par-dessus la fenêtre. Je m'arrête un instant pour réfléchir. Après tout, c'est mon jardin, je le connais.

Si il y a un bien un loup, il aurait déjà fait qu'une bouchée de moi si il l'avait voulu. Alors il ne me fera rien. En déglutissant, je me rends bien compte que ma logique est bizarre et insensée mais je dois tout de même tenter. Le voir de mes propres yeux.

Je redescends les escaliers à toute allure et ouvre la baie vitrée. Ma tête se tourne de droite à gauche mais je ne remarque rien. Le jardin est calme. Le soleil éclaire les habits étendues et les insectes ne semblent pas se soucier d'un quelconque danger. J'avance en espérant le trouver.

Je dois avoir perdue la tête.  Qui sain d'esprit irait courir dans son jardin en espérant trouver un loup, capable de l'avaler tout cru ? Moi, évidemment. Je suis différente, je l'ai toujours su. Mais tarée n'a jamais fait partie de mon vocabulaire ni de ma personnalité.

Contre le mur, je presse mon dos et me laisser aller le long pour me retrouver assise. Le vent commence à souffler et au milieu de tout ça, je crois entendre un léger bruissement. Des oreilles apparaissent derrière un buisson et j'écarquille des yeux. Mon cœur, qui battait il y a un instant, s'est arrêté.

Le loup majestueux sort de sa cachette. Son pelage est gris et il a des yeux marrons. Il est magnifique. Pas à pas, il s'approche de moi. J'essaye de mon mieux pour ne pas trembler ni transpirer la peur. Il semble l'avoir senti quand il met son museau en face de moi. Je tends ma main tremblante vers sa tête, sur le quai-vive.

J'espère garder ma main intacte et non me retrouver avec un membre en moins. Le loup réduit la distance avec ma main et je sens ses poils sous ma paume. C'est tellement doux. Je commence à tracer de légers cercles de la main et l'animal ferme les yeux, appréciant la caresse. Malgré ça, ma main tremble toujours. Je n'arrive toujours à croire que je touche, un loup, un vrai. Puis soudain, il se recule.

Il referme ses paupières et puis son corps commence à se déformer. Mon cœur bondit dans ma cage thoracique. Je n'en crois pas mes yeux. Mon organe rouge, toujours vivant, cogne aussi fort qu'il le peut. Tétanisée, je me plaque contre le mur. Bientôt, un humain gît la tête contre le sol. Je respire difficilement. La dénommée personne se redresse et me fait face de toute sa longueur.

Ce n'est autre que lui, l'inconnu de hier.

Léo Pen.

La Malédiction de La Luna (S1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant