Chapitre 13

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Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à pleurer sans pouvoir m'arrêter après le départ de ma mère. Mais quand j'ai senti une main puissante mais tout aussi douce, je me suis calmée. C'est Rodric. Même après autant de temps, ni lui ni ses loups ne sont partis.

— Viens, il est temps de rentrer, me fait-il le plus doucement.

Je hoche la tête, plongée dans mes mains. Je n'ose pas émerger ma tête, j'aurais bien trop honte des larmes qui mouillent mon visage. Je le suis sans vraiment savoir où je vais mais ce n'est pas si important pour moi.

Quand je relève la tête, nous entrons dans le dôme transparent qui protège la meute de toute menace. La porte devant moi ondule et je vois les loups la traverser. Rodric lui, reste derrière moi avec les derniers loups. Le cœur battant aussi vite qu'un tambour, je traverse la porte imaginaire et quand je lève les yeux, tout a changé.

Je suis littéralement époustouflée. Les arbres montent jusqu'au ciel, bien immenses. Les fleurs décorent les maisons et le sol, des tapis de couleurs par milliers. Les maisons font plusieurs étages et du monde afflue.

Des femmes, des enfants, des hommes, tout le monde est réuni à ce qui semble être un marché. Des loups — sûrement les gardiens de la porte — sont postés juste derrière moi, à chaque côté de l'ouverture.

Une présence vient se mettre juste à côté de moi. Je me retourne si vite que j'en prends peur mais je remarque que ce n'est que Rodric. Il est d'ailleurs entrain de me sourir.

— Bienvenue dans la meute du sud. J'espère que tu te sentiras bien ici. N'aie pas peur, personne ne te fera du mal. Nous te considérons comme l'une des nôtres. Tu es prédestinée à être soit une louve soit une magicienne. Ici, les magiciens sont les guérisseurs de la meute et nous vivons avec eux dans la paix.

— Je vois, dis-je simplement.

N'ayant aucune opinion sur ce sujet, je ne préfère pas me prononcer. Néanmoins, je suis rassurée d'être ici, en sécurité. Je ne sais pas quoi faire ici, et je n'y connais absolument rien. Je regarde les alentours dans l'espoir de faire passer le temps, vainement.

— Je vais te faire visiter, m'annonce Rodric.

S'annonce une longue marche à ses côtés. Il me montre le marché dans toute sa splendeur, là où l'on peut acheter ce que l'on souhaite. De l'autre côté, il n'y a que des maisons. Elles regroupent à elles seules une famille nombreuse. Je n'arrive pas à le croire de mes yeux. C'est si grand, si...beau.

Quand nous revenons au point de départ, Rodric m'explique que leur maison est juste quelques pâtés plus loin, juste en face du dôme. La plus proche en cas de danger imminent. C'est avant tout le devoir de l'Alpha et ses bêtas de défendre la meute.

Quand je m'apprête à demander où je vais pouvoir dormir, un cri m'arrête. Il provient de la porte.

— Papa !

Une voix féminine retentit, des pas pressants battent contre la terre, des cris s'élèvent. Je ne comprends plus rien.

Je me retourne et vois des loups gris, menaçants. Ils courent à toute vitesse vers la porte ouverte dans le but de pénétrer la meute. Mes pieds reculent d'eux-mêmes. Ces loups semblent vouloir m'attraper pour m'emmener je ne sais où.

— FERMEZ LA PORTE ! VITE ! crie une jeune fille.

Ils redoublent d'effort et la ferme aussitôt. Trois garçons — ce qui semble être des jumeaux et un garçon plus vieux — ainsi qu'un homme sous le choc, sacrément plus vieux, ont réussi à se glisser. Rodric, pressé et affolé se jette sur eux, le regard dur.

La Malédiction de La Luna (S1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant