Alexander
Nous courons aussi vite que nous le pouvons. Chaque pas qui nous éloigne du lieu nous éloigne de la mort prématurée que nous pourrions subir. Mais ces pourritures de loups n'en démordent pas : ils veulent nous tuer, sous ordre du « grand Léo » et ne s'arrêteront pas tant qu'ils n'auront pas eu ce qu'ils veulent.
Mes pattes tapent durement contre le sol et à chaque fois que je sens la terre racler sous moi, la présence du livre dans ma gueule me revient à l'esprit. J'aimerais pouvoir maudire Nëta de m'avoir demandé de le prendre mais on ne se met pas une déesse à dos. Qui sait ce qu'elle pourrait me faire si je l'insultais.
Surtout parce que c'est la sœur de Léana, hein.
Je voudrais rugir de frustration face à cette petite voix qui me déstabilise mais le livre me gène plus que je ne voudrais l'admettre. À mes côtés, ma sœur Alexia maintient le rythme sous sa forme humaine et je sais qu'en ce moment elle a peur. Elle n'a aucune raison, car mon secret pourrait tous nous sauver mais je ne suis pas certain d'être prêt à le montrer, surtout devant l'Ancien qui nous accompagne, Balek. Malgré le fait qu'il ait le double de notre âge, la jeunesse ne l'a pas quitté et il est bientôt plus rapide que moi.
Des hurlements résonnent derrière nous et je sais que si nous nous n'atteignons pas rapidement la barrière qui protège notre meute des scélérats comme Léo, je devrais les renvoyer ; sanglants.
Mais un espoir surgit devant moi quand la barrière n'est plus qu'à quelques mètres. Alexia n'a pas besoin que je l'interpelle, elle agit bien plus vite que moi.
- Papa ! crie-t-elle désespérément.
La voix de ma sœur jumelle retentit comme un glas dans toute la meute. Mon père comprend, en un clin d'œil, l'urgence de la situation. Les gardes qui surveillent l'entrée l'ouvrent précipitamment, par peur que nous ne puissions franchir cette barrière invisible. Des cris étouffés s'élèvent parmi la population qui peuple notre communauté et en un éclair, nous sommes déjà là. Transpirant et la respiration saccadée, je m'arrête en même temps que l'Ancien, une fois dedans.
- FERMEZ LA PORTE ! VITE ! crie ma jumelle.
Ils obéissent tout de suite et je grogne en voyant les hommes de Léo bientôt au pas de la porte qui n'est toujours pas complètement fermée. Ils pourraient encore passer et je montre les dents, prêt à cette éventualité malgré l'appréhension qui vient mordre violemment ma gorge. Heureusement, ils ne viennent que s'écraser sur la porte et repartent la queue entre les jambes, la seconde d'avant menaçants et bourrés de fureur.*
Je peux enfin respirer et aussitôt, je cours derrière l'arbre où j'ai mis mes affaires plus tôt pour me changer convenablement. Il est hors de question que tout le monde me voit nu, j'aurais bien trop honte. Mon museau s'applatit, mes poils disparaissent, mes membres deviennent des bras et des jambes et je recouvre instantanément forme humaine. Je soupire avant d'enfiler tout de suite tous mes vêtements sans plus tarder avant de rejoindre le reste de ma famille.
En sortant, je remarque que l'Ancien s'est changé lui aussi, sûrement peu enthousiaste à l'idée que tout le monde l'observe dans son plus simple appareil. Je cache le grimoire sous mon tee-shirt discrètement et fais comme si de rien n'était. Mais je n'ai même pas le temps de faire un pas que mon père se jette sur moi, ma sœur juste à côté.
- Que s'est-il passé ?
Alexia grimace et semble sur le choc mais la situation ne lui laisse pas le temps de s'en remettre. Elle se passe la main sur le visage tout en se mordant la lèvre. Quant à moi, je baisse la tête avec une envie de jurer tout haut. Je reconnais très bien cela chez ma sœur : son stress. Elle ne sait pas ce qu'elle doit dire ni faire devant tout le monde qui scrute chacun de nos pas, de nos mots, de nos gestes, dans l'attente d'une simple erreur pour la critiquer avec plaisir.
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La Malédiction de La Luna (S1)
WerewolfSAISON 1 ✓ (Pas encore réécrit, merci pour votre compréhension quant au premiers chapitres qui peuvent être mal écrits). Plongez dans un univers où les rêves sont la clé du mystère. Enfermée chez elle depuis quatorze ans, Léana n'a rien : pas d'amis...