Chapitre 24

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La vision d'Arnaud en boxer devant moi est presque un rêve, je l'ai évidemment déjà vu comme ça dès le premier jour de notre rencontre, mais il n'avait pas autant envie de moi. Il s'avance sur le lit comme un félin et se place au-dessus de moi.

- Éva ?

- Oui.

- Si tu ne le veux pas, on peut s'arrêter là.

Ses yeux de braise me rendent fébrile et je caresse nerveusement ma bouche de mon index droit.

Mais j'en ai envie, je le veux, c'est évident.

Aussi, je fais glisser ma main vers le bas de ma robe et commence à dégrafer la fermeture éclair.

Son visage s'illumine et il ne tarde pas à m'aider à la retirer.

Mon petit ensemble rouge fait sensation dans cette chambre de la même couleur, à croire qu'il avait tout prévu. Mais quand il libère délicatement ma poitrine, je place mes paumes sur mes seins comme pour les dissimuler à ses yeux. Il se love tout contre moi et murmure à mon oreille.

-Ne te cache pas, tu es si belle et si désirable.

Son corps est brulant contre le mien, il descend alors sa main vers ma cuisse et la remonte en effleurant chaque partie de ma peau. Je frissonne et il aime ça.

Puis il possède à nouveau ma bouche tout en retirant les derniers morceaux de tissus qu'il y a entre nous.

Je gémis contre ses lèvres, je suis totalement à sa merci.

Il récupère un petit sachet dans la table de nuit et place ce qu'il contient sur sa virilité avant de tout doucement venir en moi.

J'accompagne alors son mouvement d'un long soupir, et inconsciemment j'enfonce mes ongles dans son dos.

On dirait que ses muscles sont faits de bétons et d'acier. Je l'accueille avec une envie non dissimulée et il me fait découvrir l'amour, cet amour que je n'ai jamais ressenti auparavant. Et je me rends compte à quel point j'en ai manqué. Je ne pouvais pas imaginer tant de plaisir, c'est inouï, grisant, dévorant. Je découvre des plaisirs absolus dans ses bras, il est indubitablement un amant exceptionnel.

Chaque fois que mon corps lui parle, il lui répond en le faisant frémir au centuple. Nos fluides se mélangent, nos gestes sont en parfaites osmoses, et je me donne totalement à lui.

Je ne sais pas combien de temps nous avons fait l'amour, mais je suis certaine de n'avoir jamais éprouvé autant de jouissance. Et lorsque nous libérons nos orgasmes au même instant, je suis complètement ivre de lui.

Ne sachant plus qui je suis et avec qui je suis, mon corps se détache du sien dans cette souffrance du manque.

Il place alors les draps sur nous et je me colle tout contre lui.

Nous reprenons peu à peu nos souffles et nous nous assoupissons dans les bras l'un de l'autre.

***

Je ne sais pas l'heure qu'il est, mais à l'évidence nous avons dormi une bonne partie de la nuit, voire peut-être, même de la journée. Je me retourne contre son buste chaud et me blottis.

Mon amant est réveillé et m'accueille dans ses bras en me faisant des myriades de baisers sur mes cheveux.

- Bien dormie ?

- Magnifiquement bien...

C'est si bon de passer la nuit en compagnie de quelqu'un et surtout de s'éveiller à ses côtés.

Je contemple les yeux mi-clos cette incroyable chambre rouge. C'est une chambre fatalement dédiée au jeu de l'amour, tout est en adéquation avec Éros, le dieu de l'amour justement. Il y a même quelques gravures érotiques sur les murs, un biscuit d'un couple en pleine action.

Sans aucun doute, je me retrouve nue dans un lit qui a dû servir à de nombreuses reprises aux jeux de l'amour... J'ai une boule qui se forme dans ma gorge. L'idée d'être une parmi tant d'autres me rend terriblement triste même s'il n'y a rien de nouveau sous le soleil finalement. Arnaud est un escort, et c'est tout à fait normal qu'il ait pu avoir pas mal de conquêtes et qu'il ait pu les amener ici. Maintenant, je regretterais presque ce qui s'est passé cette nuit, alors qu'elle fut nettement la plus intense et la plus merveilleuse de toute ma vie.

Et soudain, je me rends compte de mon attitude désastreuse de la veille.

Fais chier ! Je lui ai sauté dessus ! Mais qu'est-ce qu'il va penser de moi ? Je lui ai littéralement forcé la main. Éva la pauvre nonne qui a finalement couché avec son escort parce qu'elle avait envie de se la faire cette fameuse partie de jambe en l'air à 2000 euros.

Pitié, j'ai honte...

Il faut que je m'explique tout de suite...

- Je ne sais pas ce qu'il m'a pris... désolée.

- Quoi ?

- Oui, tu vois, je suis désolée de t'avoir obligé à le faire.

Il se redresse pour qu'on puisse se regarder dans le blanc des yeux.

Il est sublime, viril et terriblement séduisant. Aussi, ma honte redouble d'intensité.

- Éva, tu m'as obligé à faire quoi au juste ?

- Oui enfin, tu vois. Je t'ai sauté dessus derrière la porte dérobée.

- Heu, oui et alors ?

- Je voyais bien que ça ne t'enchantait pas, j'aurais dû te prévenir avant.

- Pardon... tu penses pour moi, maintenant ?

- Ne cherche pas à me contredire, tu sais bien que j'ai abusé de ma position vis-à-vis de toi et c'est inacceptable.

- Position ? À quel moment cette nuit tu as abusé d'une position en particulier quand on faisait l'amour ?

- Arnaud, ne prends pas les choses à la légère, s'il te plait. C'est grave et j'ai honte de moi. Mais rassure-toi, j'ai totalement conscience que c'était purement égoïste de ma part et je vais arranger ça.

Il étire un sourire presque insolent.

- Arranger, mais qu'est-ce que tu veux arranger au juste ! Merde !

Il est en colère et il ne s'en cache pas, je savais qu'il allait le prendre mal, mais à ce point...

- Pourquoi réagis-tu comme ça ? Je viens de t'avouer que c'est entièrement de ma faute !

- Éva, tu es en train de me dire un tissu d'âneries depuis deux minutes ! Alors oui je réagis comme ça.

- Ce ne sont pas des âneries, je le pense vraiment.

Il plisse ses yeux et me regarde avec une froideur que je ne lui ai jamais connue.

- Viens-en aux faits, Éva !

- Je ne veux pas que tu me rendes mon argent, et je vais te payer l'erreur que j'ai faite cette nuit.

Le silence pèse lourd dans cette pièce et il ne bouge pas, puis au bout d'un certain temps, il se lève, sa nudité me fait si mal que je baisse les yeux pour ne pas le voir. Il se rhabille sans un mot et me demande de faire pareil.

Puis nous quittons le boudoir et rejoignons le monde réel.

MB MORGANE - Mon escort est un pauvre #%@$ ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant