Chapitre 33

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Je rase les murs et pourtant il faudra bien que j'affronte un jour ou l'autre Rose.

Il fallait que ça tombe sur elle. Ce n'est franchement pas de bol quand même.

Enfin, bref.

Arnaud est toujours en plein shooting et de mon côté je revoie le planning avec la responsable marketing. Notre dernière collection va être un carton, et cette idée de l'associer au château est définitivement parfaite. L'équipe de communication a fait un super travail.

Tout roule, c'est absolument génial.

Les sœurs d'Arnaud sont des hôtes tout à fait professionnelles, elles s'occupent de toute l'intendance et la journée touche déjà à sa fin.

Vers 18h, je tombe nez à nez avec Max qui cherche Mia dans un des couloirs du château. Nous sommes seuls.

- Éva, comment vas-tu ?

- Très bien et toi. Et ce mariage ? Comment ça s'est passé ?

OK, je ne devrais pas lui en parler, mais bon, c'est plus fort que moi.

- Superbe. Mia était ravie.

- Ha ben, tant mieux alors. Je vous souhaite beaucoup de bonheur tous les deux.

Mon pauvre si tu savais tout ce que je sais...

Je m'apprête à partir quand il enchaine :

- Excuse-moi, Éva, de te le dire directement, mais Arnaud et toi c'est du sérieux ?

- Bien entendu, pourquoi ?

- J'ai comme une intuition.

- Et bien, l'intuition n'a jamais été ton fort, alors je ne m'y fierais pas si j'étais toi.

- Super. Pourquoi tu prends la mouche ?

- Je ne prends pas la mouche, comme tu dis, je réponds naturellement à ton indiscrétion.

- OK, désolé, très bien. N'en parlons plus.

Mais j'ai bien envie d'en apprendre plus tout à coup, de connaitre le fond de sa pensée.

- Qu'est-ce qui cloche dans notre couple ?

- Je ne veux pas te faire de la peine, mais, comment dire ?

- Ben, vas-y, raconte !

- Je ne sais pas, toi et ce mec, c'est assez surréaliste.

Une colère sourde monte en moi et je sers les poings pour continuer un ton plus haut.

- C'est-à-dire ? Étaye ta putain de pensée. Il est trop beau pour moi, c'est ça ? On est mal assorti ? Je suis un thon et lui c'est un canon ?

Il met ses mains devant lui comme pour me calmer.

- Non, non, pas du tout... C'est juste qu'il a plus l'air d'être un mec à conquêtes plutôt qu'un mec fidèle...

Alors je n'en peux plus, je me rapproche de son visage, plus énervée que jamais pour lui balancer en pleine tronche :

- Si j'étais toi, je la fermerais ! Toi tu avais bien l'air d'être un mec fidèle et pourtant, regarde ce que tu m'as fait !

C'est la première fois que j'ose lui parler comme ça. C'est vrai que j'ai toujours tout accepté comme une gentille petite fille, mais là, c'est terminé, qu'il mène sa putain de vie comme il l'entend et qu'il lâche la mienne !

Max est complètement ahuri, il reste sans voix et vient de blêmir.

J'en profite pour vider mon sac jusqu'au bout, tant qu'à faire, une occasion comme celle-là risque de ne pas se représenter de si tôt.

- Si personne n'est au courant de ce que tu m'as fait, c'est juste parce que tu m'as persuadé que l'entreprise était plus importante que notre couple. Tout le monde croit que nous avons divorcé d'un commun accord et tu sais très bien que c'est faux, alors fais pas chier avec tes beaux discours ! Un conseil, oublie ma vie privée et contente-toi de faire ton boulot comme il faut !

- OK, OK, ça va. Je disais ça pour toi, Éva, parce que tu as compté pour moi et je ne veux pas que tu retrouves à faire des erreurs.

- Les erreurs ne peuvent pas être pires que celles que j'ai faites jusqu'à présent, avec toi par exemple.

Je suis folle de rage et ne maitrise plus mes tremblements nerveux.

- Éva, tu es comme ma meilleure amie...

Quoi, il n'a pas osé dire une chose pareille, quel connard ! Et là, je n'en peux plus, les mots sortent de ma bouche sans que je puisse les contrôler :

- Une amie que tu n'hésites pas à manipuler et à voler !

Il s'interroge tout à coup.

- Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes enfin ?

Trop tard, je suis allée bien trop loin pour retourner en arrière, autant vider mon sac comme il faut.

- Oui, nous sommes au courant que tu as volé des centaines de milliers d'euros à Mode&Gliani ! Tu pourrais partir en taule d'un simple claquement de doigts !

Pourtant, il semble réellement surpris.

Vraiment quel escroc, je vous jure, tellement doué pour faire passer des vessies pour des lanternes !

- Je ne comprends pas...

Mais, mon téléphone se met à sonner.

C'est Lisa, aussi je réponds et décide de le laisser en plan dans le couloir.

- Éva !

- Oui, Lisa, c'est la folie ici.

- Tout va bien, tu as l'air tendue.

- Non, c'est bon, juste un truc que je viens de mettre au point.

- Ha, OK, OK.

Un silence s'installe puis elle continue plus guillerette que jamais.

- Rappelle-moi l'adresse du château.

Je lui communique, mais qu'est ce que ça cache encore ?

- Ha, ben c'est bon alors.

- C'est bon, quoi ?

J'entends une voix d'homme à côté d'elle.

- C'est qui ?

- C'est Marc, il est en train de conduire.

Non, mais, ne me dites pas que...

-On arrive dans une demi-heure ! Surprise !

Ho putain, il ne manquait plus que ça...

MB MORGANE - Mon escort est un pauvre #%@$ ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant