MB MORGANE - Mon escort est un pauvre #%@$ ! [Terminé]

Chapitre 42

Je suis toujours allongée dans la ruelle et je regarde le réverbère qui est au-dessus de moi. Soudain, je me mets à pleurer. Je ne sais pas si c'est de rage ou de tristesse.

- C'est pas vrai, comment on a pu se planter comme ça ! C'est mort, on a perdu toutes nos chances de réussite !

Mon téléphone se met à sonner.

Je décroche sans regarder l'appelant.

- Éva ! Tu es où ?

- Arnaud, c'est la merde, elle s'est enfuie. Je n'ai pas pu récupérer les preuves, elle va s'en prendre à nous. Nous sommes totalement foutus...

- Merde !

Je me redresse et commence à l'incendier.

- Mais pourquoi vous ne m'avez pas suivi, j'avais besoin de vous !

- Si tu te souviens bien, on était en joue, on ne pouvait rien faire. Il a fallu expliquer les choses calmement aux membres du personnel de l'hôtel, qui avaient franchement du mal à nous croire. Bon, mais maintenant, on est sorti, où es-tu ?

- J'en sais rien. Attends.

Je me lève et retourne sur le boulevard pour lire à voix haute le nom de la rue.

- OK, on arrive...

***

Nous avons passé une nuit blanche. Max et Arnaud n'ont pas arrêté de chercher une solution, solution totalement introuvable par ailleurs. Et j'ai fini par m'assoupir vers 6h du matin sur le canapé.

Une sonnerie me sort d'un coup de mon sommeil et je me redresse comme un polichinelle. Il est 14h, le soleil tape sur mon visage à travers les rideaux.

- Allo, Papa ?

Arnaud et Max se sont eux aussi réveillés et tentent d'écouter la conversation en se rapprochant de part et d'autre du téléphone.

- Éva, faut que tu viennes tout de suite, Mia est ici avec des avocats ! C'est quoi, encore toutes ces conneries ?

Je mords ma joue intérieure.

Putain, elle n'a pas chaumé la garce !

- Ou est Max, je ne parviens pas à le joindre !

L'intéressé retire immédiatement le téléphone de mon oreille pour parler à mon père.

- Je suis là, on arrive tout de suite.

- Vous êtes ensemble ? Tant mieux, et ne trainez pas !

- On va tout vous expliquer ! Laissez-nous le temps d'arriver !

Puis il raccroche au nez de mon père.

Je regarde Max qui se frotte le visage nerveusement avant d'ajouter.

- OK, OK, on ne perd pas de contrôle de la situation. Faut impérativement rester confiant.

- Mon cul ! C'est mort !

Je viens de lui hurler dessus et il se recule par la surprise.

Arnaud me prend alors dans ses bras.

- Je peux peut-être venir pour expliquer les comptes ?

Max se laisse tomber sur le fauteuil.

- De toute façon, au point où l'on en est, ça ne peut pas être pire.

Nous voici donc, quelques minutes plus tard sur le chemin du bureau, silencieux et anxieux.

Et c'est bien, tous les trois, que nous montons voir mon père.