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Mercredi 7 avril :

Les talons d'une élégante femme résonnent d'une façon bruyante et persistante dans les longs couloirs éclairés de cette magnifique demeure au cœur de la capitale coréenne. À chaque fois que cette femme croise un garde, ces derniers s'inclinent avec respect. Au vu du regard pincé de la belle quinquagénaire, cette dernière ne doit pas être de bonne humeur. Sa marche assurée et déterminée n'assure aucun bon présage pour la personne qui l'a recevra dans quelques secondes.

Son corps droit, parfaitement proportionné et moulé dans une ravissante robe rouge, s'arrête devant l'une des portes de ce loft hors de prix. La fausse blonde ne prend même pas la peine de toquer, elle ouvre la pièce sans y avoir été autorisée et s'engouffre dedans sans réfréner sa colère.

Désormais dans la chambre sombre de son jeune fils, elle pose un mauvais regard à l'adolescent allongé en simple sous-vêtement dans ses draps gris taupe.

— Renvoyer ! Encore !

Ses doigts lancent sur le grand lit, la lettre blanchâtre qui avait qu'une seule utilité : l'informer que son fils ne fera plus partie du prestigieux lycée d'art moderne de Séoul.

— Que cherches-tu à la fin ? Désires-tu me rendre folle ?

Le jeune brun se redresse légèrement de son oreiller et répond à sa mère d'un ton morose et désolé :

— Je suis sincèrement désolé. Ça ne se reproduira plus.

— Il s'agit de la troisième école qui ne veut plus de toi ! Quand cesseras-tu de faire l'enfant ?

Les mots de sa mère ne le touchent pas. À vrai dire, Yoongi connaît par cœur ce genre de discussion, il en a souvent avec sa famille, surtout avec sa mère.

— Je vais faire des efforts, tu peux me croire.

— C'est bien ça le problème, je n'arrive plus à te croire.

Une grande inspiration sort des lèvres légèrement rosée de la femme mûre, alors que ses doigts vernis d'un blanc immaculé touche son front de désespoir. Voir sa mère dans cet état ne plaît pas réellement à Yoongi, mais il ne peut s'en prendre qu'à lui-même.

— J'en parlerais avec ton père, tâche de trouver des bons arguments face à lui.

La porte de sa chambre se referme bruyamment derrière sa génitrice toujours aussi agacée. Le calme a désormais repris dans cette grande chambre d'adolescents et sans même prendre en comptes les dernières paroles de sa mère, Yoongi souffle légèrement avant de dire :

— Elle est partie, tu peux sortir.

Un homme un peu plus âgé que le propriétaire des lieux, caché plutôt sous son lit, ressort de sa cachette, encore nue.

— J'ai bien cru qu'elle nous verrait.

— Si c'était le cas, je serais sûrement entre quatre planches de bois.

Le corps du jeune homme se pose aussitôt sur celui de Yoongi, ce dernier est déjà prêt à continuer ce qu'ils avaient entrepris un peu avant l'arrivée de la marâtre.

— Comment as-tu su qu'elle arrivait, je n'ai pourtant rien entendu ?

— J'ai l'habitude de ce genre de situation.

— Ça veut dire que plusieurs hommes sont venus ici avant moi ?

— Oui.

C'est ainsi que Yoongi marche, il est sans attache. Il est un peu antipathique, mais c'est surtout un profond anti romantique. À l'âge de seize ans, il n'est jamais tombé amoureux et n'a jamais ressenti de quelconque sentiment envers quelqu'un. Et il est convaincu que ça ne changera pas.

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