The prey

14.

Yoongi arrive légèrement essoufflé devant l'arrêt de bus et il a à peine le temps de se remettre de sa course que le véhicule collectif arrive. Plusieurs élèves externes attendent, eux aussi, le bus, mais Yoongi n'a aucun mal à trouver une place à l'intérieur.

Il passe le voyage légèrement stressé, il est anxieux face à l'idée que quelqu'un le reconnaisse dans la petite ville voisine, mais il a surtout peur que Jimin ne veuille pas lui parler. Il appréhende leur discussion, mais il ne compte pas rebrousser chemin.

Alors quand il se retrouve devant cette maison qu'il connaît par cœur, il ne sait que faire. Il est assez tôt, alors devrait-il sonné à la porte d'entrée, mais prendre le risque de tomber sur l'un de ces parents ou bien de faire comme la dernière fois et lui lancer des cailloux à sa fenêtre.

Il choisit la deuxième option sans regret, au pied de la fenêtre du jeune adolescent, Yoongi balance plusieurs petits caillou et attend une réaction du propriétaire de la pièce, mais rien ne lui vient sur le moment.

Alors après plusieurs tentatives, il décide de prendre son courage à deux mains et de sonner à la porte d'entrée. Il tombe finalement sur une femme d'un certain âge qui ressemble énormément à son ami. Il en déduit aussitôt un lien de parenté.

Yoongi s'incline par politesse et demande d'une voix légèrement fébrile :

— Bonjour. Excusez-moi de vous déranger, mais je voudrais parler à Jimin. Je suis un ami à lui.

La dernière phrase surprend aussitôt la dame légèrement ronde qui ne s'attendait pas à ce que quelqu'un à l'allure respectable se présente à elle comme un ami de son fils.

— Jimin, il y a un ami pour toi !

Le roux, posé devant la télé, comprend assez vite à qui il va avoir affaire. À vrai dire, il ne connaît qu'un seul abruti qui pourrait se présenter à sa mère. Il se dépêche de rejoindre sa génitrice sur le palier de sa modeste maison, et il y découvre sans grande surprise Yoongi, emmitouflée sous son masque et une casquette hors de prix.

La dame s'évapore de la scène naturellement alors que Jimin, légèrement accoudée contre la poignée de la porte, demande d'un ton presque froid :

— Qu'est-ce que tu viens faire là ?

— Je voulais m'assurer que tu étais bien rentré.

— C'est tout ?

— Oui- enfin- je souhaitais aussi savoir si tu m'en voulais pour mon comportement à l'infirmerie.

Jimin n'en revient pas, il est toujours étonné de voir à quel point le noiraud peut faire des choses insensées pour si peu. Un léger sourire se fait remarquer du côté du roux alors qu'il répond à son ami :

— Je ne t'en veux pas. Je n'avais juste pas la tête à te répondre ce soir.

— Je comprends. Je suis rassuré de savoir que tu n'es pas en colère.

— Et tu as fait tout ce chemin pour si peu ?

— Oui.

Un léger rire résonne des lèvres pulpeuses du propriétaire de la maison alors qu'il ajoute par la suite :

— Je trouve que ça fait pitié.