5 - She's My Collar

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/!\Trigger warning : ce chapitre aborde le thème de la mutilation. Pour public averti./!\


She's my collar - Gorillaz




Y a eu un temps où j'adorais prendre des douches.

J'aimais le contact de l'eau sur ma peau, l'odeur du gel douche moussant qui dégouline le long de mon corps, et puis la buée qui se forme sur les vitres de la cabine transparente. Je pouvais y rester des plombes, dans cet espèce d'état de transe et d'apaisement que l'eau brûlante arrivait à me plonger.

Ça rendait les autres dingues, surtout la peluche, qui lui aussi adorait les longues douches.

On finissait souvent par s'engueuler pour savoir qui aurait le luxe d'y aller en premier. Le môme nous faisait trancher en jouant à pierre-feuille-ciseau, et c'était moi qui gagnais, en général.

Désormais, la peluche n'est plus là. Je devrais m'en réjouir, au moins pour ce plaisir de ne plus me prendre la tête avec lui.

Problème : je me suis mis à détester les douches.

Sentir ce mélange de savon et d'eau sur moi, sur mon corps, ça suffit à me faire perdre le self-control que je prends pourtant soin d'avoir au quotidien. Le simple fait d'être dans la salle de bain peut me déclencher une montée d'angoisse que j'arrive pas à maîtriser.

C'est le cas ce soir.

Accroupi sur le carrelage bleu, la chemise tout juste déboutonnée, je lutte pour faire ralentir ma respiration saccadée. Mes mains tremblent, comme tout le reste de mon corps.

Le stress brouille ma vision, à moins qu'il s'agisse de larmes que je ne sens pas couler. J'en sais rien. Je m'en branle.

La seule chose qui compte, c'est d'essayer de retrouver un semblant de calme et de prendre cette putain de douche.

Je rassemble mes forces pour faire glisser ma chemise le long de mes bras, et un frisson dégoûté me secoue lorsque le tissu noir caresse mon dos en s'enlevant.

Putain. Putain. Putain.

Quelques coups sont frappés à la porte.


"Gros, tout va bien ? Ca fait un moment que t'es là."


Nan, Hippie, ça va pas, nan.

J'aimerais bien pouvoir le prévenir, lui qui attend une réponse depuis l'autre côté de la porte fermée, mais j'arrive pas à formuler de phrase cohérente.

Respirer. Juste respirer.

Nouveaux coups.


"Gros ? Est-ce que tu m'entends ?"


Je me traîne jusqu'à la porte dans une plainte étouffée, incapable de me relever ou de répondre à mon pauvre pote qui continue de s'inquiéter. Je me redresse pour déverrouiller la porte avant de me mettre un peu à l'écart, pour pas me prendre de coup lorsqu'Hippie entrera.

Entrée qui se fait d'ailleurs dans la seconde.


"Gros, tu... Oh."

𝐎ù 𝐦𝐞𝐮𝐫𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐫𝐛𝐞𝐚𝐮𝐱 - 𝐒𝐋𝐆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant