Hey, j'espère que vous allez bien !
Très contente de vous retrouver pour ce long chapitre (3400 mots), j'espère qu'il vous plaira ^^
Passez un très bon week-end, et bonne lecture ! <3
Middle of the night - Elley Duhé
C'est l'odeur des draps qui me réveille en premier. Un mélange de parfum, de lessive et d'huile pour le corps qui m'a longtemps fait tourner la tête.
Je revois des étreintes passionnées, des clopes fumées en silence, des rires et des disputes légères qui s'apaisaient le plus souvent sur l'oreiller. Je sens à nouveau le goût des baisers langoureux, d'une peau aussi pâle que douce, et de la sueur précédée par le plaisir ou par les chaudes nuits d'été.
Tatiana.
Tatiana qui sourit. Qui s'agace. Qui rêve. Qui pleure.
Je sens encore ses doigts tracer des motifs sur ma peau, le long de cicatrices qui zèbrent mes bras, et sa façon de froncer les sourcils pour cacher l'inquiétude brillant dans ses yeux.
"Pourquoi tu fais ça ?"
Cette question, elle l'a répétée plusieurs fois, jusqu'à ce que j'avoue à demi-mot l'origine des plaies que j'avais creusées.
Je revois son menton tremblant. Son visage triste. Et puis les larmes qui brillaient dans ses yeux gris.
Elle m'a pris dans ses bras, ce jour-là. C'était la première fois que j'avais la nausée à son contact. Je me suis reculé trop vite. On s'est dévisagés, elle et moi, avant que je ne m'excuse en bredouillant. Elle n'a rien dit.
Le chagrin et la pitié dans ses prunelles parlaient pour elle.
Ce regard, je l'ai longtemps craint lors de ses tentatives pour se rapprocher. Il suffisait que je tressaille ou que je me fige pour que cette lueur apitoyée revienne hanter ses yeux.
Peut-être que si elle m'avait regardé autrement, si elle ne m'avait pas considéré comme une silhouette brisée, alors j'aurais osé en parler à Math.
Je ne l'ai jamais fait.
De mes tourments, il ne connaît que des angoisses dont je le tiens à l'écart, des traits tirés et des silences plus pesants que l'orage.
Même maintenant... S'il me restait encore une once d'hésitation pour me confier à lui, la réalité de la situation revient me frapper en pleine gueule : non, il n'a pas la patience pour ça.
Pour moi. Mes démons. Mes terreurs.
Autrement, il ne serait pas allé embrasser l'autre peluche en douce, sans oser me l'avouer.
Mais je comprends. L'autre enfoiré donne vachement plus envie que moi, avec ses yeux à la couleur de pierres précieuses, sa voix mélodieuse et ses sourires désarmants qu'il n'adresse qu'à Math.
Ce dernier doit se sentir spécial, avec lui. Assez pour vouloir tenter quelque chose avec lui – même si sa manière de fuir la peluche ces derniers jours me laisse perplexe sur ses vraies intentions.
Après tout, qu'importe. Je me vois très mal construire quoi que ce soit avec Math, maintenant qu'il est parvenu à trahir la confiance que j'avais placée en lui.
J'étouffe quelques larmes dans l'oreiller qui me soutient, inspirant à nouveau le parfum de Tatiana, avant de rouvrir les yeux.
Tatiana n'est pas là.

VOUS LISEZ
𝐎ù 𝐦𝐞𝐮𝐫𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐫𝐛𝐞𝐚𝐮𝐱 - 𝐒𝐋𝐆
FanfictionParce que toutes les histoires ne se terminent pas bien. Couverture par @Mad_Dreamer_