Chapitre 8

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Cinq minutes plus tard, nous étions dans son immense 4X4 en direction de chez moi.

A pied nous étions qu'à dix minutes seulement, mais en voiture cela pouvait prendre plus de temps, c'est ce qu'était en train de me dire.. merde, comment il s'appelle ?

- Je suis navrée, j'ai oublié votre prénom, vous êtes M. ?

- C'est normal je ne te l'ai pas dit.

- Ah d'accord...

Et du coup.. t'es qui putain ?

Je le regardais en attendant qu'il daigne me donner une réponse, nous étions arrêtés à un feu rouge.

C'était très honnêtement un bel homme, mais il semblait jeune, un peu trop pour être juste professeur.
Il n'y avait aucune trace du temps sur son visage, il n'avait pas de ride, pas de vieillissement, rien, un très bel homme.

Un peu pâle, mais c'était à cause du climat de Portland, je finirais moi aussi par l'être autant que lui.
Seul, sur son visage, ressortait ses lèvres roses, si rose que c'était presque irréel, je n'en avais jamais vu avec une telle couleur, du baume à lèvre peut-être ? 

Il tourna la tête vers moi, me regarda de haut en bas et me dit :

- Je sens les problèmes arriver à vitesse grand V avec ta venue ici, je m'appelle Marcus je suis professeur d'histoire.

Il me ramena jusque devant chez moi, me demandant de bien me reposer, et de fermer ma porte d'entrée à double tour.

Il m'avait à nouveau sommé de ne plus parler à Aleph, décidément, c'était la bête noire de cette université.

L'après-midi ? je l'avais passé à dormir.

J'avais fait le bilan de ma première journée, comment la décrire ? disons, simplement que ce n'était pas glorieux.

Un numéro inconnu m'avait appelé, il s'agissait d'Alicia, une fille de ma classe qui allait venir chez moi pour me donner les cours, c'était très gentil de sa part, je l'avais mal jugée, je pensais qu'elle n'était bonne qu'à colporter des rumeurs.

J'étais en train de ranger mon appartement quand la sonnerie de ma porte retentit.

Elle avait fait drôlement vite.

J'ouvris la porte, personne.

J'allais refermer la porte lorsque j'entendis mon prénom dans la rue.

J'étais à présent sur le perron de ma porte, en simple jogging et pull : 

personne.

Un frisson m'envahit, je me tournai instinctivement vers la lisière de l'immense forêt, qui à présent que l'heure passait, devenait de plus en plus sombre. 

Rien.

Le vent me caressait doucement le visage, je sentais mes cheveux se lever avec la force du vent en direction de la forêt.

C'était étrange, tout me ramenait à la forêt, je n'avais qu'une envie c'était d'y rentrer, comme si, elle était en train de m'appeler pour que je vienne à elle.

Une ombre passa devant moi je poussai un cri strident

- Coucou ! C'est moi Alicia !

- Mon dieu ! Alicia ! j'ai eu tellement peur dis-je en rigolant, tu as fait vite, rentre il fait super froid dehors.

Je jetais un dernier coup d'œil à l'entrée de la forêt.. étonnant.

Alicia semblait être une jeune fille plutôt avenante et sociable, elle me racontait toutes les histoires qu'elle pouvait me raconter de l'université, comment était son quotidien dans cette petite ville.

Nous discutions depuis près d'une heure lorsqu'elle me posa une question.

- Alors, tu ne vas pas me dire qu'Aleph est passé chez toi ? il est encore chez toi, où tu l'as caché ? dit-elle en rigolant et en tournant la tête à droite et à gauche.

- Je ne vois pas de quoi tu parles ? personne n'est venu ici ?

- Sérieusement ? bizarre, je ne veux pas t'inquiéter mais quand je suis passée à l'administration avant de venir chez toi j'y ai vu Aleph qui demandait à la secrétaire ton adresse pour t'amener les cours...

- Je t'assure que personne n'est passé à part toi, pour tout te dire depuis le professeur Marcus je n'ai vu personne.

- Le professeur Marcus ? qui c'est ?

- Un prof d'histoire, il m'a ramené chez moi en voiture. 

Elle me regarda un long moment sans rien dire, elle me fixait, sûrement pour savoir si je disais la vérité, ou bien pour essayer de comprendre ce que je disais.

A vrai dire, elle n'avait pas un visage expressif, je n'en savais rien.

Après un moment qui me sembla être une éternité, elle prétexta devoir rentrer chez elle et me laissa seule, assise sur le canapé de mon salon à réfléchir.

Je me suis demandé ce que j'avais pu lui dire pour qu'elle parte aussi vite, c'était dommage, je suis nouvelle et ce n'était pas de refus d'avoir une nouvelle amie à mes cotés.

Je repensais à cette histoire, pourquoi Aleph aurait prétexté venir m'apporter les cours, pour avoir mon adresse.

Allait-il venir chez moi ? aucune idée.

Et pourquoi elle ne semblait pas connaître le professeur Marcus ? aucune idée aussi. 

Devais-je redoubler de vigilance ? probablement. 

Quelque chose me perturbait, je ne savais pas quoi, mais je sentais que quelque chose n'allait pas. 

Comme si, j'avais oublié une chose importante. 

Mais impossible de m'en souvenir.

ALEPHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant