Chapitre 24

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Cela faisait maintenant près d'une semaine que j'étais enfermée dans cette chambre.

Chaque soir, Vesemir passait à la même heure, il me mordait, tantôt le cou, tantôt le bras, tantôt la jambe.

Je n'avais pas choisi la voie la plus facile, je n'allais pas obéir.

Jamais.

Je ne m'étais pas enfui de mon ancienne vie, pour être une esclave dans la nouvelle.

Chaque soir, je l'attendais, chaque journée, je tentais une nouvelle chose, un nouveau plan.

Un soir, alors que je venais de repousser pour la énième fois mon repas dont je n'avais rien touché, il ouvrit la porte.

Il était furieux, j'avais arrêté de me nourrir, volontairement, si je ne me nourrissais pas et qu'il buvait mon sang j'allais mourir.

Et comme apparemment, j'étais bien trop importante pour mourir, il ne me touchait plus.

Son visage était plus blanc qu'avant, il avait perdu tout son charme, ses cheveux semblaient blanchir un peu plus chaque seconde qui passait, il avait des cernes, le visage creusé, les yeux rouges qui sortaient de leur orbite, il semblait fatigué, à tel point qu'il pouvait s'écrouler à tout moment.

Deux jours.

Seulement deux jours que j'avais arrêté de me nourrir, et il ressemblait déjà à ça, mon sang lui faisait l'effet d'une drogue, à présent, on pouvait dire qu'il était accro et qu'il avait besoin de sa dose.

Dose, que je ne lui fournirais jamais, il n'avait qu'à se démerder, rien à foutre.

Il me regardait, droit dans les yeux.

Il essaya une nouvelle fois.

Échec.

Il essayait de m'avoir avec son pouvoir d'hypnose.

Encore une fois.

Échec.

Pourquoi ? les idées claires,

Ne pas être naïve,

Voir la réalité en face,

Tel qu'elle se présente,

Ne jamais changer d'avis,

Voilà ce qui faisait barrage à son pouvoir.

J'étais, selon lui, la seule à arriver à me défaire de son emprise.

Tant mieux, cela me faisait un problème en moins.

Une nouvelle fois, encore une fois, une fois de plus, il émit un cri à percer mes tympans, je fermai mes yeux, fronçai les sourcils et mis mes mains sur mes oreilles, c'était un cri de rage, un cri impuissant, qui sortait de ses entrailles.

Il s'avança vers moi, et me dit dans un ton qu'il essayait de contrôler, il avait l'air d'un fou furieux, ses doigts bougeaient seul :

- Tu es sûr Mei, tu ne veux plus manger ? tu sais que je vais devoir me nourrir ailleurs, tu le sais ... hein ?

Il me regardait avec les yeux rond, grands ouverts et ses sourcils relevés, il avait un sourire, un sourire qu'il n'arrivait pas à tenir, sa bouche était déformée, ses lèvres s'ouvraient et se refermer sur ses dents, sur ses dents de vampire.

Tel un mantra, tel une incantation, je me répétai ses mots, ses mots qui me sauvaient de ce monstre.

Ne pas être naïve,

Voir la réalité en face,

Tel qu'elle se présente,

Ne jamais changer d'avis.



Bordel où-es-tu ALEPH ?????

ALEPHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant