Chapitre 9

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Je ne sais pas pour quelle raison, mais une voix intérieure m'a dit d'aller vérifier la porte de mon appartement.

Et dieu merci, je me suis écoutée, parce qu'elle n'était pas fermée, enfin, pas entièrement, il fallait seulement la claquer pour qu'elle se ferme.

J'imagine que dans la précipitation d'Alicia je n'avais pas fait attention.

Bon, je ne risquais pas grand-chose dans cette ville, mais on n'est pas à l'abri d'un cambriolage ou d'un détraqué de nos jours, encore plus quand on est une femme qui vit seule.

J'avais fini de préparer mon repas, je regardai l'heure sur mon téléphone : 20h.

J'avais mis un film sur netflix, un film d'action et je mangeais en même temps.

Le genre de film hyper prévisible, au début tous se passent bien, puis l'intrigue fait que c'est la merde, la fin du monde, et qui se termine par « tout le monde est sauvés, hourra » prévisible de ouf.

Ce qui m'a conduit à finir ma soirée sur instagram, à dérouler les réels, à voir à travers une fenêtre virtuelle, la vie parfaite d'illustre inconnus, des couples s'aimant pour la vie, des familles heureuses bref des situations qui te rappellent que toi, tu as une vie de merde.

C'est pour ça que je ne suis pas sur les réseaux à part Instagram, je m'en sers pour publier des paysages sous un faux nom.

A Los Angeles j'allais souvent sur la plage le matin voir le lever du soleil, j'immortalisais ce moment en le prenant en photo.

Alors, après avoir près de 200 photos de plages, j'ai décidé de me créer un compte, j'ai craqué, je n'aurais pas tenu longtemps de toute manière dans cette génération hyper connectée.


Comment pouvait-il connaître mon adresse ? 


J'avais lâché mon téléphone.

Comment ce professeur pouvait connaitre mon adresse ? je ne lui avait pas donné, et comment pouvait-il savoir que je vivais seule ? 

Mon cœur s'accéléra. 

De plus en plus vite.

Mon cerveau à la vitesse de la lumière explorait toutes les pistes logiques. 

Peut-être avait-il regardé dans mon dossier universitaire ? c'était probable, bizarre mais probable.

Il fallait que je fasse attention à lui, c'était devenu une évidence. 

Je devais me méfier de lui. 

__________

Je courais, je courais à vive allure, à n'en plus finir, à en perdre le souffle, à travers cette immense forêt je ne voyais rien au loin, tout était sombre, noir, mais j'entendais la bête derrière moi, qui me suivait, une bête qui détruisait tout sur son passage.

Je l'entendais, j'entendais ces pattes qui craquaient sur les feuilles, sur la terre, j'entendais sa respiration, bien meilleure que la mienne.

Je courais dans l'inconnu, je ne voyais rien, je mettais mes mains devant moi pour me protéger dans le cas où j'avançais droit sur un arbre.

Les branches me griffaient le visage, les mains, les bras, les jambes, aucune partie de mon corps n'était épargné par cette forêt monstrueuse, maudite.

Mais, dans l'élan, dans la panique et sous la pression, j'étais tombée, à bout de force, épuisée par cette course qui allait finir par m'être fatale.

ALEPHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant