Chapitre 28

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Vesemir lui, m'avait laissé occuper tout le dernier étage de sa demeure pour que je m'y sente bien, à l'aise.

Je ne l'avais plus revu depuis l'instant où il avait prétexté effectuer des recherches.

Je ne sortais pas beaucoup de ma chambre, la lumière, les bruits environnants, tout n'était qu'un combat pour moi, je devais me forcer à sortir dehors pour m'y habituer.

La bonne nouvelle dans toute cette histoire était le fait qu'apparemment, je n'avais pas besoin de sang pour me nourrir, la nourriture humaine me suffisait, et je n'avais plus d'envie meurtrière, comme si, mon corps s'était habitué, et avait évolué.

En revanche, j'avais une pulsion.

La nuit, dans mes rêves, je me voyais dans la forêt, sous ma forme humaine, et l'instant d'après j'étais un loup, mon corps entier se transformait.

J'étais un loup, un loup noir plus exactement.

Je courais encore et encore dans la forêt, des milliers d'odeurs venaient à mon museau, je traversais les cours d'eau, je sautais de rocher en rocher, j'étais heureuse.

Une nuit, j'ai refait ce rêve.

Je me voyais me lever, ouvrir la fenêtre, et sauter dans le jardin.

La chute aurait dû me tuer, ou du moins me blesser.

Mais j'atterrissais sur mes deux pieds, en pleine forme, et je me mettais à courir, si vite, tellement vite que je craignais de tomber.

Mais ce n'était pas le cas, c'était même tout le contraire, je voyais chaque détails dans ma course, je voyais une goutte d'eau tomber sur une plante, je voyais une limace remonter le long de la feuille, je voyais un écureuil sur un arbre à un vingtaines de mètre de moi, j'aurais pu dire exactement de quels couleurs était ses yeux.

Je voyais tout, et j'entendais tout, mais au moment où je pensais en avoir fini, et où je voulais rentrer une partie de mon corps m'avait forcé à rester, comme si, elle n'avait pas encore eu ce qu'elle voulait, comme si mon corps était divisé en deux personnes distinctes.

J'avais eu ce que je voulais et à présent, elle voulait faire quelque chose, contre mon gré, et alors dans une effroyable transformation ou absolument tous mes os s'étaient craqués, une transformation courte mais intense, j'atterrissais sur mes quatre pattes, le loup noir était de sortie, et j'allais d'autant plus vite, d'autant plus haut, d'autant plus loin.

Le moment où j'ai compris, que cette fois-ci je ne rêvais pas, mais que j'étais dans la réalité, c'est quand j'ai vu Aleph devant moi, sous sa forme loup.

Je savais que c'était lui, je ressentais que c'était lui, je le sentais heureux, heureux de me voir transformer.

Je ressentais ses émotions en moi, absolument toutes, notamment une, plus forte que les autres, il me désirait, il me voulait maintenant et de suite. 

ALEPHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant