Chapitre 17

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Perdue j'étais perdue.

A tel point que je n'ai rien pu dire de plus, rien plus faire non plus lorsqu'il m'a dit :

- J'aurais aimé t'expliquer ça à ton réveil Mei, je te jure, j'aurais aimé faire bien les choses, mais nous n'avons plus le temps, tu me fais confiance ?

J'étais tombé sur un fou, je n'aurais jamais dû lui adresser la parole, jamais, je ne comprenais plus rien.

- Alors, tu me fais confiance ? Il répéta plusieurs fois cette interrogation qui n'avait aucun sens pour moi.

- Non, bien sûr que non ! lui dis-je, droit dans les yeux.

- Tu vas devoir pourtant parce-qu..

Il fut interrompu par l'éclat de toute les vitres de la demeure, elles ont toutes explosés dans un bruit si aiguë que je me suis protégé les oreilles en mettant mes mains dessus et en me recroquevillant et lorsque j'ai ouvert les yeux j'avais Aleph qui m'encerclent pour me protéger des éclats.

Il avait les bras en sang, moi je n'avais rien.

Je reportai mon attention sur les autres mais ce que je vis ce jour-là, était tout droit sorti d'un recueil des Frères Grimm.

En une fraction de seconde j'avais compris.

Insensé,

irréel.

C'était impossible, et pourtant, c'était devant mes yeux.

Impossible et irréel, voici les seuls mots que j'ai trouvé pour définir mon ressenti.

Les autres du groupe n'étaient plus là, mais à la place il y avait ces gigantesques loups, des putains de loup à moins de cinq mètres de moi.

Il y en avait de toutes les couleurs, des noirs, auburn, roux, blanc, à chaque endroit où mon regard se posait, il y avait une bête.

A cause du bruit aigue que j'avais subie je n'entendais plus rien d'autre qu'un bourdonnement, ma vision semblait aussi s'affaiblir, à vrai dire je voyais flou, comme si j'avais trop bu et que j'étais sous l'emprise de l'alcool, non pire que ça, sous l'emprise d'une drogue, la plus puissante qui soit.

Je tombai au sol, je ne savais pas où était Aleph, mais je sentais qu'il n'était pas loin de moi, et rien que ça, suffisait à me rassurer pour l'instant.

Les loups face à moi ne m'attaquaient pas, bien au contraire, ils étaient en position de défense, ils voulaient protéger Aleph, coûte que coûte.

Le groupe qui était avec nous il y a quelques instants s'était, je crois, transformé en loup.

IMPOSSIBLE ET IRRÉEL JE VOUS VOUS DIS.

Un homme imposant, éblouissant, éclatant, près de un mètre quatre-vingt-dix, vint atterrir sur le rebord d'une des fenêtres du hall en hauteur.

Il était tout vêtu de noir, pantalon en cuir noir, tee-shirt noir et des bottes noires.

Dire qu'il était quelconque serait un péché, il était d'une beauté sans égal, chaque centimètre de son corps était musclé, il n'y avait aucun défaut, sa mâchoire carrée, sa barbe de quelques jours, ses cheveux noirs attachés et réunit en un chignon, ses yeux marron clair, si clairs, si envoûtant, si captivant.

Il sauta de son perchoir pour atterrir dans le hall de la demeure dans une grâce sans équivoque mais révélatrice de sa puissance, il était viril, sérieux, c'était le chef, l'Alpha, lui aussi ?

Encore une question sans réponse.

C'était le genre de personne à qui on ne parlait pas, dont on ne pouvait même pas prononcer le nom sans craindre les conséquences.

Il fut suivi par une dizaine d'hommes qui vinrent se poster derrière lui, dont un que je reconnut immédiatement : Marcus.

Le fils de P. c'est quoi ce BORDEL.

Ils étaient tous habillés pareils, tous armés jusqu'au dent, tous imposant, tout grand, tous beau, je sentais mon cœur s'emballer, et comme si Aleph l'avait senti il posa une main sur ma tête qu'il essayait de caresser, non ce n'est pas ça, il cherchait mes yeux, il voulait me cacher la vue pour une raison que je ne comprenais pas, je lui enlevait automatiquement sa main de mes yeux je devais absolument voir ça.

Je le devais.

Il s'avança dans ma direction, la plupart des loups avaient leur crocs sortis prêt à attaquer mais il passa devant eux sans aucun problème, aucun loup n'attaquait.

En y regardant de plus près, les loups semblaient perdre leur contrôle, comme s'ils n'étaient plus maître de leur propre corps, mon regard se posta sur cet homme qui s'avançait toujours plus vite dans ma direction, quelque chose flottait autour de lui, une aura, une poussière noire, malsaine, sombre.

J'ai vite compris, aussi surréaliste que cela puisse être, qu'il pouvait contrôler les loups, mais pas tout, seuls deux loups étaient toujours en position d'attaque.

Un premier rugit sur l'homme et attaqua, d'un mouvement de main sans même toucher la bête il envoya valser le loup contre un angle du hall, un gémissement se fit entendre, j'eus mal au cœur pour cette pauvre bête.

ALEPHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant