C'est idiot je sais, c'est drôlement bête mais à cet instant j'étais sûre que c'était la meilleure décision, vous auriez pu me mettre les meilleurs orateurs devant moi, avec les meilleurs arguments j'aurais maintenu ma version, je me serais battu, j'étais certaine de faire le bon choix, non même, le meilleur choix possible.
Je pris le premier vêtement que j'avais sous la main, un tee-shirt oversized et je claquais la porte de mon appartement.
J'étais en train de courir vers la bête qui n'avait pas bougé d'un pouce quand j'ai senti le froid glacial sous mes pieds, en voulant comprendre pourquoi et en baissant ma tête j'ai trébuché et je suis tombée par terre.
J'avais la paume de mes mains arrachées et du sang commençait doucement à s'échapper, mes genoux étaient écorchés mais je ne sentais rien, j'étais comment vous dire, en transe totale, je n'ai jamais pris de drogue (du moins pas volontairement, merci maman) de toute ma vie mais j'étais sûre que c'était l'effet de la drogue, j'étais excitée, hors de mon corps.
J'étais arrivée à la lisière la forêt, à mesure que j'avançais les yeux rouges reculaient, comme si depuis le début, j'avais le sentiment que cette bête était tout proche mais qu'en réalité elle était si loin que je devais m'enfoncer dans la forêt.
Était-ce intentionnel de sa part ?
Aucune idée.
Voulait-elle que je vienne à sa rencontre ?
Irréel.
Était-ce une bonne idée, finalement ?
Putain.
Je n'en savais rien, tous ce que je savais sur le moment, c'est que je n'étais pas folle, j'avais froid, je mourrais littéralement de froid, je ne sentais plus mon corps, je ne savais même pas comment je faisais pour continuer à avancer, mais ce n'était pas grave, parce-que, je n'étais pas folle, je n'étais pas comme elle, comme ma mère.
Je ne prêtais pas attention aux bruits aux alentours, j'entendais seulement ma propre respiration, on aurait dit un chien mort, je n'avais aucune endurance et un faible système immunitaire j'étais littéralement épuisée, excitée mais épuisée et de plus en plus.
A tel point que je me suis écroulé par terre, fesses contre terre pour reprendre mon souffle.
C'est là que j'ai réalisé que je n'étais pas seule, enfin que nous n'étions pas seulement deux.
Au moment où je suis tombé à terre, c'est comme si, la bulle qui était autour de moi était restée en l'air, j'ai eu le sentiment de m'en être libéré, et de faire face à la réalité, la véritable réalité.
J'ai regardé à droite, à gauche, il devait y avoir 10 autres bêtes autour de moi, j'avais 11 paires d'yeux qui me fixaient sans osciller.
J'entendais des bruits inhumains, des bruits qui n'étaient même pas ceux des animaux, on aurait dit qu'ils communiquaient entre eux, comme si, ils étaient tous liés, la question qu'il devait se poser était de savoir ce qu'il allait faire de moi.
La question à un million.
Allaient-ils me dévorer ?
Me déchiqueter ?
Etait-ce un comportement typique de ces bêtes ?
Je veux dire, je n'y connaissais pas grand chose en comportement animalier, mais de ce que j'avais pu voir dans les reportages télévisés le dimanche, assis sur le sofa jaune vieillot de ma mère, était tout autre.
Les animaux communiquent entre eux, mais ils ne réfléchissent pas, seul le leader, l'alpha a le pouvoir décisionnel sur les autres membres de la meute.
Ce qui veut dire que je devais trouver l'alpha parmi eux, pour pouvoir prévoir mon futur.
Les autres ne bougeraient pas tant que lui n'aura pas bougé.
Enfin, c'est ce qui était dit dans le reportage.
J'espérai que ce soit vrai.
Ils étaient en rond autour de moi, ce paysage était aussi beau qu'effroyable, la lune, la pleine lune vengeresse nous éclairait de toute sa beauté, je voyais des brides seulement de ces bêtes, c'était des loups, j'en étais sûre.
Mais il ne ressemblait pas aux loups que j'avais pu voir dans des parcs animaliers, ou des espaces protégés, ceux-là étaient bien plus grand, bien plus imposant et donc, bien plus dangereux.
Depuis quand Portland abritait de tels monstres ? je n'en n'avais jamais entendu parler!.
Je ne savais pas comment réagir, je crois que, face à un loup on devait jamais détourner le regard ?
Ou peut-être que si, justement, on ne doit surtout pas croiser son regard ?
À moins que ce soit valable que pour les ours ?
Putain, dans tous les cas j'étais morte.
Je ne trouverai jamais l'alpha.
Je ne disposais que d'un bref instant avant qu'il se décide.
Je ne comprenais pas vraiment, comment j'avais choisi de partir de chez moi pour venir dans cette forêt en pleine nuit, seule, j'avais l'impression de ne pas avoir été décisionnaire de mon propre choix, l'impression d'avoir été forcé.
Mais, ce genre de chose n'existe pas ?
J'ai réalisé que j'étais sous une emprise, véritable, réelle, je ne sais pas de quelle sorte mais je sais qu'à ce moment-là, j'ai compris, ce genre de chose existe, je l'ai compris dans cette forêt sombre, dans cette forêt noire, maudite.
A cet instant précis, j'adressais mes dernières prières à ma mère, un enfant ne devrait pas mourir avant un parent.
Je voyais déjà les gros titres le lendemain dans la presse :
"une étudiante dévorée par les loups"
"les loups sont de retour à Portland"
"couvre-feu obligatoire"
"Permis de chasse accordé"
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ALEPH
WerewolfSi un jour on vous dit que les loups existent, que les vampires aussi, et que le slender man est réel ? comment réagirez-vous, quels seront vos choix, vos décisions ? Accepter, ou mourir? Ne pas être naïve, Voir la réalité en face, Tel qu'elle s...