Nous sommes rentrés à la demeure, nu.
Avant de le rejoindre dans mon lit, je m'étais arrêté à la cuisine pour boire un verre.
J'étais toujours nue, mais j'avais ce sentiment de liberté, je ne me sentais pas gênée de me promener comme ça.
Comme si, le fait de m'être transformé, m'avait enlevé toute pudeur.
J'étais en train de boire lorsque je remarquai une ombre dans la cuisine en face de moi.
Je n'avais pas peur, si j'avais eu peur Aleph l'aurait senti dans la seconde.
C'était Vesemir, il était là, il me regardait, il avait le regard brillant.
Il s'avança vers moi, me dévisageant de bas en haut, puis de haut en bas.
Il ne s'arrêta d'avancer que lorsque ma tête buta contre son torse.
- Alors, vous l'avez fait ? tu l'as choisi lui finalement, me dit-il en mettant ses bras autour de mon bassin.
Il me serra fermement de sorte que mon corps, que mes seins soient collé à lui, ne faisant plus qu'un, il était tors nu.
Je lui faisais de l'effet, beaucoup d'effet à en juger par la bosse présente dans son jogging.
Il m'avait posé une question mais il en connaissait la réponse, il le savait, c'est pour cela que sa voix était tremblante.
Le regard brillant n'était autre que des larmes, il avait pleuré.
Je savais qu'il me cachait quelque chose.
Alors je l'avais à mon tour pris entre mes bras,
- Dis-moi ce que tu sais Vesemir, dis-moi la vérité.
Alors que je n'attendais rien de lui, alors que je pensais qu'il allait opérer un demi-tour et repartir, il prit une grande inspiration et me dit :
- Je vais mourir si je n'ai pas ton amour.
Et dans un silence de mort, un silence qui traduisait pour ma part une totale incompréhension, il me dit :
- C'est le fruit de mes recherches, YUNI, accordant la puissance seulement qu'à une espèce, l'autre, doit inévitablement périr.
En choisissant Aleph, ce soir, tu m'as condamné, dès les premières lueurs du jours demain, personne ne le sait à part moi, à part toi, que nous deux, le premier et le dernier secret que nous partagerons, j'ai une faveur à te demander.
J'avais écouté attentivement sa demande, je l'avais laissé dans la cuisine, pour remonter voir Aleph.
J'avais longtemps discuté avec lui, essayant de lui expliquer mon choix.
Il était parti dans une fureur effroyable, cassant tout sur son passage, puis, ne voulant plus me voir, ne voulant plus me parler, il avait fui pas la fenêtre, se transformant en loup, disparaissant sous les rayons de la lune, caché par l'épaisse forêt, hurlant à la mort.
J'étais descendu au rez de chaussée.
J'avais rejoint Vesemir, dans sa chambre.
Tel était sa dernière demande, son dernier service.
Il était là, étendu sur le lit à m'attendre, je l'avais rejoint.
Nous avions discuté une bonne parti de la nuit, il me parlait de sa vie d'avant, de sa vie avant qu'il soit vampire et de toutes les vies qu'il avait vécues en tant que vampire.
Et, avant les premières lueurs du jour, il m'avait embrassé, fougueusement, tendrement, je n'avais pas refusé, je l'avais laissé faire, pire encore j'avais prolongé le baisé en lui ouvrant ma bouche, alors, il y avait inséré sa langue, et dans l'élan, dans la fougue du moment, il s'était mis sur moi, sur mon corps encore nu, et il avait enlevé ses habits, voulant coller son corps sur le mien, une dernière fois.
Il n'avait pas été plus loin, je ne l'aurais pas laissé faire.
Le jour s'était levé à présent.
Mais il était toujours là, toujours devant moi, toujours sur moi.
Les semaines avaient passé, et il était toujours ici.
Nous avions appris à nos dépends, que YUNI, dans sa grande générosité, pouvait accorder le pardon.
En embrassant Vesemir, avant les premières lueur de l'aube, je l'avais sauvé, lui et sa race ainsi que toutes les races qui puissent exister dont je ne connais pas l'existence.
Aleph avait fini par me pardonner au bout d'une énième discussion que j'avais eu avec lui.
Le sentiment d'âme sœur était puissant, si puissant qu'Aleph avait beaucoup souffert.
Il l'avait senti, il l'avait vécu à travers moi, lorsque Vesemir m'avait embrassé, c'était pour cette raison qu'il avait mit du temps à me pardonner.
Je le comprenais, cela pouvait être dur, terriblement dur pour lui.
Nous étions partis quelques temps, seul, que nous deux, en voyage, nous avions tous laissé derrière nous, ma mère, mes études, lui son groupe.
Nous avions besoin de nous construire ensemble, de s'habituer l'un à l'autre et de nous connaitre plus en profondeur.
A notre retour, deux mois après, nous étions trois.
Aleph, moi, et Joyce.
J'étais enceinte.
Une nouvelle race allait voir le jour.
Une race plus forte,
plus puissante.
Au commencement il n'était question que d'amour, de bienveillance et d'indulgence.
Au commencement il n'était question que d'apprentissage, d'épanouissement et d'expérience.
Au commencement, tout était à faire, tout était nouveau, n'en déplaise à la Bible, au Coran ou au Tanakh.
Au commencement, il n'y avait pas de péché, il n'y avait pas d'orgueil, de vol ou de luxure.
Au commencement tout était parfait.
Nous sommes aujourd'hui au commencement du premier jour, et je le jure sur ma vie, qu'il n'y aura pas de fin.
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ALEPH
WerewolfSi un jour on vous dit que les loups existent, que les vampires aussi, et que le slender man est réel ? comment réagirez-vous, quels seront vos choix, vos décisions ? Accepter, ou mourir? Ne pas être naïve, Voir la réalité en face, Tel qu'elle s...