Chapitre 16

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La réalité me frappa en plein cœur.

Je ne savais pas où j'étais.

Je ne savais pas quel jour on était.

Tout ce que je savais c'est que je devais fuir cet endroit, fuir le plus vite possible.


Mon regard se déposa sur la porte de ma chambre, elle était toujours ouverte, c'était le moment ou jamais je devais partir par-là, je ne voulais pas risquer de me blesser en passant par la fenêtre, j'étais trop haut du sol pour atterrir en sécurité.

Je passai l'encadrement de la porte, jetai un coup d'œil à gauche, puis à droite : personne.

Je pris une direction au hasard, celle de gauche, je tendis l'oreille : aucun bruit, j'avança doucement, prudemment, pas à pas essayant d'être la plus invisible possible, collée au long couloir, j'essayais de me fondre avec celui-ci.

Au bout de ce qui me semblait être une éternité, j'atteignis un escalier immense, qui semblait ne pas finir. J'entrepris de le dévaler lorsqu'une main m'attrapa par la taille, je poussai un cri strident.

- Ne me touche pas putain !!!

- C'est Aleph, on a plus le temps de jouer, on doit partir tout de suite.

Il était tendu, il semblait lui aussi stressé.

- Aleph dis-je en réfléchissant, putain mais c'est quoi ce putain de borde..

Il mit une main sur mes yeux, ce qui interrompu la fin de ma phrase, et une main sur mon dos pour me mettre sur son épaule, et lorsqu'il l'enleva on était déjà en bas de l'escalier, il me reposa à terre, encore choquée de cet enchaînement de situation.

On avait sauté, on avait sauté du haut des escaliers jusqu'en bas, il n'avait rien, aucune blessure, aucune séquelle, c'était un jeu d'enfant pour lui.

Comment c'était possible ?

Aucun humain ne pourrait faire ça et s'en sortir indemne.

- Comment tu as fait ? j'ai pris le temps de bien articuler entre chacun de mes mots, histoire qu'il comprenne bien à quel point j'était choquée de toute cette situation.

Il me regarda longtemps, je sentais qu'il était pressé par le temps et que je n'étais qu'une gêne pour lui à l'heure actuelle.

Devant mon empressement d'avoir des réponses, il me dit de la plus sérieuse des façons qu'il répondra seulement qu'à une seule question.

Avant même que je puisse réfléchir ma bouche parla pour moi :

On est où ici ?

Tu me veux quoi toi ? 

Aleph bordel ! je ne te connais même pas !

Je comprends  R I E N  à ce qu'il se passe ici ! 

 Et quel jour nous sommes ?

Je finis ma phrase rouge, essoufflé et d'une colère sans nom, je le regardai droit dans les yeux je ne voyais que lui, je ne prêtais même pas attention à ce qu'il y avait autour de moi, jusqu'à ce que j'entende un raclement de gorge.

Je me retournai et j'ai compris qu'être abasourdie de manière irrégulière dans des situations anormales allait devenir mon lot quotidien.

Nous étions entourés de jeunes, les mêmes que j'avais vu quelques heures plus tôt par la fenêtre de ma chambre.

Ils avaient tous un genou à terre, et la tête baissée contre le sol.

Des grands sacs étaient disposés à tous les recoins du gigantesque hall d'entrée, accompagnés de caisses militaires.

Je reconnus presque immédiatement le charmant jeune homme qui avait fait irruption quelques heures plus tôt, il était là, genou au sol, tête baissée, cachant ainsi au reste du monde sa beauté dévastatrice.

Ils s'inclinent pour moi ?

- C'est quoi ce putain de..

Je fus interrompu par une femme qui se leva et dit :

- Alpha, excusez-moi, il est l'heure, il ne faut pas perdre une seule seconde de plus ici.

Je me retournai vers elle, sourcils froncés, elle venait vraiment de me couper la parole ? mais elle était complètement folle, j'étais dans une rage telle que j'allais me diriger vers elle pour m'expliquer avec cette fille, lorsque qu'une voix se fit entendre dans ma tête : « alpha », elle a dit alpha.

En une fraction de seconde j'avais compris, l'alpha était Aleph, ok, mais comment ça ? c'était comme chez les loups ? c' était une sorte de maître pour eux ?

Alors je fis demi-tour, j'essayais d'être invisible mais difficile quand tout le monde reste à terre, je dépassai Aleph et m'apprêta à tourner la poignée de l'immense porte de ce putain d'immense hall, décidément tout est immense ici, lorsqu'il m'attrapa le bras pour me faire revenir contre lui.

J'avais la tête contre son torse, qui était plus dur que du béton armé, lorsque j'entendis un

« Oui Alpha » collectif.

Quoi ? il leur avait signé dans mon dos ? un truc genre un pouce levé en l'air ?

J'avais cru comprendre mais à présent je ne comprenais plus rien.

Qui était-il ?

Où sommes-nous ? 

ALEPHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant