Chapitre 7

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Elle resta sur le sol sans rien n'y comprendre, il l'avait poussé si fort, que dans sa chute, elle s'était cogné le front contre le sol, et à présent elle avait une coupure où du sang commençait à sortir.

Elle mit la main à son front, toujours ahurie de la situation, ses doigts étaient à présent recouverts de sang.

La sonnerie de la fin des cours retentit, et l'instant d'après, telle une série américaine, les portes des classes s'ouvrirent en synchronisation et un flot d'élèves envahirent en moins d'une seconde les longs couloirs scolaires.

Les étudiants passaient à côté d'elle l'ignorant, comme si le fait qu'elle soit assise par terre avec la main et le sang en front était habituel dans cette université.

Elle vit certains regards d'incompréhension, mais aucun putain d'élèves ne s'était arrêté pour lui demander si elle allait bien, non, ils continuaient tous, comme des putains de robots pour aller à la cafétéria.

Puis, elle vit au loin, vraiment très loin devant elle, un homme qui s'avançait droit dans sa direction, il la regardait profondément, mais il n'avait  aucune expression sur son visage, a tel point qu'elle n'était plus sûre qu'il était vraiment en train de la regarder.

Peut-être était-il dans ses pensées ? 

En moins de cinq secondes, il était déjà planté devant elle.

Des baskets noire aux pieds, deux immenses longues jambes qui n'en finissaient jamais, il était si imposant qu'elle eut peur l'espace de quelques secondes.

Elle se décala sur le côté en gesticulant afin de ne pas le gêner dans son marathon vers l'autre bout du couloir, mais au moment où elle commença à onduler ses fesses contre le sol tout en s'aidant de sa main dénuée de sang, elle vit une main descendre pour attraper son bras.

La seconde d'après, son bras était en l'air emportant son corps avec, elle était à présent sur ses deux pieds, en vie, Mei voulue remercier l'inconnu mais, elle fut projeté en avant, il la tenait par le bras pour l'emmener seul dieu sait où.

Elle se cogna plusieurs fois contre des étudiants, mais il n'y prêta aucune attention, il continuait d'avancer, finalement leur destination fut une porte où il y était inscrit « salle de repos professeur ».

Il l'ouvrit, et invita Mei à s'asseoir sur une chaise, chose qu'elle fit.

Elle le regardait, Mei était toujours un peu sous le choc, perdue dans ses pensées, lui, il était en train de farfouiller parmi les placards de cette salle à la recherche de quelque chose.

Pourquoi je lui aurais donné envie de vomir ? je sentais mauvais ? mes règles sont déjà là ? 

- J'imagine que c'est Aleph qui t'a fait ça ?

Mei était encore ahurie de cet enchaînement de choses incongrues.

- On a le droit d'être ici ? c'est réservé aux professeurs, c'était inscrit sur la porte.

- Et tu penses que je suis quoi ? dit-il en se retournant vers elle avec une boite de premier secours entre les mains, il avait rabattu sa chemise jusqu'à ses coudes, laissant voir ses avant- bras terriblement musclés.

- Vous êtes un professeur ? excusez-moi je pensais que vous étiez un étudiant, vous avez l'air jeune, du coup je ne me suis pas posé la question, je suis nouvelle.

- Je sais qui tu es, tu es arrivé ce matin je t'ai vu dans le hall en compagnie de Mac, tu es Mei et tu arrives de LA.

Il semblait être plutôt bien renseigné.

- Comment vous la savez ? et par la même occasion, comment vous pouvez savoir que c'est Aleph qui m'a fait ça ?

Il était en train de me nettoyer la plaie sur mon front, qui à en juger par son regard consterné, était assez superficielle.

Il prit une inspiration et me dit : 

- Mei, je suis professeur donc je sais tout ce qu'il y a à savoir sur mes étudiants.

Il me regardait droit dans les yeux.

De plus, tu dénotes pas mal avec ton style Californien, on te remarque de loin tu sais.

Tu doit être la blonde la plus bronzée de toute la ville ! ensuite quand j'ai vu que tu étais dans le groupe d'Aleph j'ai su qu'il s'en prendrait à toi, il est comme ça, il ne peut pas s'en empêcher, dès qu'il voit une jolie fille il s'en prend à elle.

Il  continuait à débiter son flot assez limite pour un discours d'un professeur, on peut considérer ça comme une tentative de drague raté ? mais j'était déjà partie dans mes pensées, je pue vraiment ? j'avais peut-être une mauvaise haleine et lorsque nos bouches se sont touchés, il à senti l'odeur ? 

Une douleur au front me fit revenir au présent, je levais les yeux vers le professeur qui me regardait avec un drôle de rictus, il avait appuyé plus fort sur ma plaie en me mettant le pansement pour que je revienne à lui.

- Tu as eu une commotion ou quoi ? je t'ai demandé ce qu'il s'était passé dit-il toujours avec cet affreux sourire en coin.

Je lui avais expliqué la situation, sans trop rentré dans les détails, si c'était un professeur je n'allais pas risquer de me faire mal voir dès mon premier jour.

Mon objectif était de rester la plus discrète possible, bon c'était raté pour ce jour, mais ce n'était que partie remise.

- Je vais discuter avec lui, en attendant ne t'approche plus de lui, je vais parler à tes professeurs pour qu'ils ne te remettent pas à côté de lui.

... vraiment un sale...

Quoi ? impossible d'entendre le chuchotement du professeur, mais mon intuition me disais de passer à autre chose.

- Vous êtes sûr ? je ne veux pas créer de tension, comme vous l'avez dit auparavant, je suis nouvelle et je ne veux pas de problème. Je ne veux pas non plus qu'il se fasse punir, comme je vous l'ai dit c'était ma faute, j'ai trébuché sur ses pieds.

- Ce n'est pas ta faute Mei dit-il en passant son pouce sur mon front.

Il avait finit de "prendre soin de moi" et m'avait mit à la porte de l'université pour que je puisse me reposer.

- Donne-moi le numéro de l'un de tes parents pour qu'ils viennent te chercher... ah merde ! il mit sa main à son front j'ai oublié tu n'as personne ici, va chercher tes affaires dans la classe je te ramène en voiture.

J'avais insisté sur le fait que ce n'était pas nécessaire de me ramener mais je n'avais pas eu le dernier mot.

Sur le chemin pour récupérer mes affaires une chose m'interpellait, comment pouvais-t' il savoir que je vivais seule ici ? 

J'étais étudiante, il n'y avait donc pas besoin d'inscrire le numéro de notre famille, seulement le notre. 

Je n'avais dit à personne que j'étais seule ici.  

Pas même au propriétaire de mon appartement.

Personne.


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--> Coucou la team ! n'hésitez pas à me laisser des commentaires afin que j'améliore les chapitres :)

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