Chapitre 11

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Alors que mon destin semblait se sceller de seconde en seconde, une bête se dressait sur un rocher.

C'était celle de mon rêve.

Je ne la discernais pas vraiment dans la noirceur de la nuit, mais je savais au plus profond de moi, que c'était elle.

Elle grogna fort, plus fort que toutes les autres bêtes, et la seconde d'après les autres se reculèrent.

C'état un ordre. 

C'était lui, le leader, l'alpha, le plus puissant parmi les autres. 

Je mis ma main à ma tête en me disant que finalement j'étais devenu folle, j'étais en train de résonner sur le comportement de ces bêtes alors que j'allais mourir d'une seconde à l'autre.

Mais finalement, tout dépendait de lui, de l'alpha, j'allais me focaliser sur lui, et faire abstraction des autres. 

Ce serait le premier à vouloir me dévorer, alors je devrais me battre avec lui en premier lieu, enfin, me battre non, mais fuir, lui échapper.

Elle sauta du rocher ce qui me coupa dans mes pensées, et s'avança vers moi, doucement, lentement, d'une langueur majestueuse.

Ses yeux rouges me fixaient sans osciller.

L'instant d'après j'avais une gueule colossale offrant une vision sur les canines acérées et énormes de la bête.

Mais à ma grande surprise, et par une chance infinie, elle ne m'arracha pas la tête comme dans mon rêve.

Du moins je ne lui en donnai pas le temps, j'avais attrapé un caillou enfin, ce qui me semblait être un gros caillou et la seconde d'après j'avais retrouvé ma vitalité.

Je m'étais levée pour agir vite !

 Ignorant ma perte d'équilibre soudaine et ma forte migraine et dans cette action, j'avais lancé le caillou sur cette bête, c'était le moment où jamais, je devais m'enfuir en courant et vite retourner en sécurité dans mon appartement, l'unique chance de pouvoir...

« poc » est le bruit qu'a fait le caillou lorsqu'il est tombé sur ce qui semblait être le museau de la bête.

Merde dis-je à haute voix.

Sans perdre une seule seconde de plus, je repris la direction de l'entrée de la forêt, je courais à vive allure, comme si ma survie en dépendait, et c'était, malheureusement pour moi, bel et bien le cas.

Une voix dans ma tête m'avertissait de tous les dangers, comme le fait que je ne disposais que de deux pattes et qu'ils en avaient tous quatre.

Ou encore, le fait que le bruit de leur souffle se faisaient ressentir de plus en plus près de moi, je sentais qu'ils allaient m'attraper (me déchiqueter ?) d'une seconde à l'autre.

Je pouvais presque sentir l'haleine provenant du plus profond de leurs entrailles.

Je savais, que la bête derrière moi était l'alpha, le leader d'une meute était toujours le membre le plus puissant sur tous les points, je savais que la seule mâchoire qui m'attraperait en premier ce sera la sienne. 

Je devais redoubler d'efforts, je devais aller au-delà des limites de mon corps, c'était une question de survie.

J'ai souvent entendu que lorsqu'on est confronté à une situation dangereuse, le corps se met en mode survie, et c'était vrai, je courais à vive allure dans la forêt à moitié nue, luttant contre le froid, et poursuivis par des loups. 

J'étais en mode survie, mais jusqu'à quand ? 

Je savais que d'une seconde à l'autre j'allais me faire rattraper, c'était joué d'avance et pourtant mon corps continuait de lutter, il ne se laissait pas faire, peut-être croyait-il qu'il y avait une chance aussi infime soit-elle ? 

Je n'ai pas senti de suite la douleur que m'a donné la bête qui m'a déchiqueté m'entrainant à terre, non, je l'ai ressenti quelques secondes plus tard, à cet instant précis, j'ai ressenti l'air froid qui parcourait la totalité de mon corps me donnant d'incessant frissons, et inévitablement, j'ai senti un liquide couler le long de mon cou, ils m'avaient touché à la nuque, j'en étais certaine.

J'avais froid, si froid.

Et puis, j'ai commencé à ressentir des douleurs aigues provenant de mes genoux, qui devaient être sûrement écorchés, et ma cheville me faisait affreusement souffrir, mais ce n'était rien comparé à la vive douleur dans ma nuque me donnant l'impression d'avoir la tête en feu, prête à exploser.

Étalé sur le ventre, 

tête contre terre, 

mon seul réflexe avant de sombrer dans les ténèbres, dans la noirceur, a été d'attraper la terre avec mes mains.

Comme si, je cherchais un moyen de me rattacher à quelque chose, comme si je voulais être sûre d'être réveillée, et non pas endormie dans ma chambre, au chaud, sous ma couette.

Je voulais être certaine de ne pas être coincé dans un mauvais rêve.

Et lorsque j'ai senti les fins grains de terre m'échapper entre mes doigts, j'ai su, que c'était véritablement la réalité. 

ALEPHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant