Vous venez de Paris ???

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Fréquente des personnes heureuses, optimistes et chanceuses. C'est contagieux

Aéroport de Boston, 16h30, heure locale

- Ok pas de panique, on va trouver une solution. Et Anouck, arrête de me regarder d'un air aussi despéré !

Cela fait déjà une demi-heure que nous avons atterrit à Boston. Nous avons toutes récupéré nos valises, ... sauf Anouck. Au début, on était pas spécialement inquiètes, vu qu'il y a toujours du monde et beaucoup de valises. Mais là, tout l'avion était pratiquement partit, et les seules valises qui tournaient encore sur le tapis n'était pas celles d'Anouck. On s'était regardées, sans oser annoncer la fatale vérité. Soit la valise s'était paumée, soit elle n'est jamais partit de Paris. Bref, dans tous les cas possibles, c'était pas bon, mais alors pas bon du tout.

En plus, il faisait une chaleur à crever. On transpirait toutes comme des phoques ( ça transpire, un phoque ? ), et on commençait sérieusement à paniquer. Du coup, armées de nos valises respectives ( sauf celle d'Anouck, évidemment ), nous nous sommes lancées à la recherche d'un guichet Air France, dans l'espoir d'avoir un renseignement. Clara et Mathilde parlent couramment l'anglais, Inès et Anouck pratiquement ( vive les années à Londres hein ), ainsi que moi aussi.

Donc forcément, quand les filles ont commencé à parler avec la meuf de l'agence, rien qu'en anglais s'il vous plait, ben moi, je me suis retrouvée un peu larguée à cause de l'accent américain prononcé de la guichetière. Cette même meuf nous regarda, et nous dit, un peu énervée de se répéter pour la quatrième fois :

- Donc pour résumé, il vous fait le numéro du billet .

- Anouck, tu es sensée l'avoir collé derrière la carte d'embarquement !

Anouck, complètement stressée, devient aussi blanche que moi ( si ce n'est pire ), et nous regarde, livide :

- Je sais plus où je l'ai mise ...

Puis, elle s'essaya par terre, et commença, fébrile, à déverser toutes les affaires de son sac à dos par terre. Je n'aurais jamais cru qu'Anouck avait autant de truc dans son sac sérieux ! Et puis en plus, je ne suis pas sûre qu'un pinceau soit TOTALEMENT nécessaire comme matériel de survie. Et des crayons de couleur non plus d'ailleurs. Sans parler des tubes de peinture, des carnets aussi différents les uns que les autres, des pots de colle ( hein ?! ) et des multitudes de rouges à lèvres, sa grande passion. Bon ben je vois que le débriefing que j'avais pu faire avant de partir n'a pas servi à grand chose. C'était peut-être trois semaines avant le départ, nous étions toutes assises sur le tapis du salon pour faire l'inventaire de ce qu'on allait prendre. Moi, j'étais en train d'écrire, quand je me suis mise à lever la tête et à m'écrier :

- Je vous préviens. Pas plus d'une valise chacune et UN SEUL sac à main par personne plus un sac à dos obligatoire.

Silence de mort. J'avais l'impression d'avoir lâché une bombe. Et puis, Inès fut la première à crier.

- Quoi !? Nan mais ça va dans ta tête en ce moment ? C'est hors de question que je prenne qu'une seule valise alors que j'ai déjà du mal à y contenir mes affaires !

Et voyant que personne ne réagissait, elle se leva et commença à s'écrier :

- Nan mais sérieux quoi ! On a qu'à rajouter les chaussures de marche tant qu'à faire !

- Ça pourrait être une bonne idée ça ! Charlotte, tu notes ?

Et nous partîmes toutes dans un grand fou rire. Inès se renfrogna, et s'adressa à Clara, sa grande camarade de shopping.

- Et toi, tu vas pouvoir survivre avec quatre paires de chaussures ?!

Et là, Clara lui a répondu, à la grande surprise générale :

- Ben s'il le faut, je le ferai oui.

Inès, voyant qu'elle était finalement toute seule, se rassis en boudant, et nota sur son carnet en marmonnant des paroles qu'elle-même devait connaitre la signification.

Pourtant, tout le monde ( sauf Inès, mais ça, vous l'avez compris ) avait approuvé le fait que nous n'allions pas à un défilé, et qu'il fallait que l'on emporte que le strict minimum. 

Alors forcément, quand on a vu tous ces trucs de dessin sortir du sac d'Anouck, on était un peu étonnées, et elle, un peu gênée.

- Oui, bon, je sais que ça fait beaucoup, mais j'en ai besoin pour immortaliser tous les paysages qu'on va voir ! Et puis d'abord, Clara aussi elle a pris pleins de paires de chaussures ! Et Mathilde, elle, elle a pris au moins trois de ses peluches !

Bon. Maintenant, on est passé à la phase révélations . Bienvenue sur les Feux de l'Amour mesdames et messieurs ! Nan mais sérieux. Pendant qu'elles commençaient à se battre, j'ai vu un truc dépasser d'un de ses carnets. Je me penche pour le ramasser, trouve le billet, et le tend à la dame, qui regarde, hallucinée, les quatre folles se battre comme des cinglées.

- Tenez, j'espère que ça ira ! Oh, et, excusez-les, les Français sont des sauvages.

Elle me sourit, et tout en vérifiant le numéro d'enregistrement de la valise, me dit, d'un accent à coupé le couteau :

- Vous venez de Paris ?

- Oui, enfin à la base quoi.

- J'adore cette ville ! J'y suis allée avec mon mari pour mon voyage de noces, c'était fabuleux !

- J'imagine ... Paris, la ville de l'amour comme on dit  ...

Je suis un tantinet gênée quand même. Bon je suis heureuse pour elle mais c'est pas vraiment une raison de me raconter sa vie.

- Gagné ! J'ai retrouvé votre valise, elle a été envoyé sur un autre tapis.

Mes quatre pingouins tournent la tête en même temps et se ruent au guichet pour écouter l'hôtesse.

- Tapis 8 vol en provenance de Bratislava ! Et en me tendant la carte d'embarquement, elle nous fit un éblouissant sourire en rajoutant : Et bienvenue aux Etats-Unis ! Ce n'est pas forcément le pays de l'amour, mais le pays de tous les possibles, sans aucun doute ! 

Et elle ajouta en se tournant vers moi, avec un clin d'oeil, s'il vous plait :

- Et bonne chance !

Je lui souris, déjà fatiguée. Nan mais quelle cruche je vous jure. Je n'ai même pas le temps de me retourner qu'Anouck et Inès sont déjà parties à la recherche de la valise perdue. Avec Mathilde et Clara, soulagées, nous les suivons, pouvant enfin profiter de notre arrivée aux States. 

Après avoir trouvé la valise ( enfin ! ), il nous fallait aller chercher le van Volkswagen que nous avions loué sur internet, pour deux mois. Car oui, nous faisons les Etats-Unis en voiture ! Je vous raconte le prix de l'essence, mais passons ... C'est la joie des road-trip non ? L'agence de voiture est dans l'aéroport mais je ne vous raconte pas non plus la galère qu'il nous a fallut pour la trouver, et surtout, pour comprendre le mec qui était au guichet. Il avait un accent du Texas, vous savez, cet accent bien blédard comme celui du Nord de la France, bien traînant bizarre ( excusez moi les gens du Nord, mais vous le comprendrez, j'en suis sûre ! ), et ben là, c'était la même chose, mais en anglais. 

Alors pour nous faire comprendre, ce fut l'horreur incarnée. Et en plus, il faisait du rentre-dedans à Mathilde tellement flagrant qu'on s'est bien foutue de sa gueule après.

Mais par miracle, nous avions les clés du van, et il ne nous manquait plus qu'à mettre les valises dans le coffre, et enfin à décoller parce que là, j'en pouvais déjà plus ! En route vers le centre de Boston, où nous passerons trois jours avant de reprendre la route vers Chicago, avec un arrêt dans cette fameuse ville que tout le monde craint, Detroit !!

Une part de moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant