Une part de moi-même

PDV Anouck : Les Amants d'Un Jour

(en multimédia : Anouck)

"Une simple chanson a le pouvoir de réveiller en vous les souvenirs les plus enfouis de ressusciter des ambiances, un état d'esprit. La musique ponctue notre existence, rythme notre mémoire. Une mélodie symbolisera plus tard pour nous toute une époque. Une époque où vivre semblait tellement plus simple."

21 juillet, Bascon's bar, 20h44

J'y crois pas. Non mais sérieux, dans quoi je me suis embarquée, encore ? La salle se remplit de gens, mes mains commencent à devenir moites. Cela fait un bon quart d'heure que je suis arrivée pour m'entraîner. J'ai rencontré Gordon, le propriétaire du bar.

- Alors c'est vous, Anouck ? Enchanté, Gordon Trevoy, gérant du Bascon's bar.

J'ai souri, anxieuse. Il m'a fait un clin d'oeil.

- Ne vous inquiétez pas, ça va aller ! Surtout que d'après ce que nous a dit votre amie, vous êtes une excellente chanteuse !

Je fusille Inès du regard, qui examine ses ongles, comme si de rien n'était.

- Haha, non, elle a exagéré. Mais je ferai de mon mieux, ça, vous pouvez en être certain!

- Parfait alors. Pour le règlement, je vous propose 150 dollars pour la soirée. Sachant que vous débutez à 21h00, mettons que vous chantez jusqu'à 22h00, avec une pause d'un quart d'heure, cela vous convient-il ?

Je hoche la tête en souriant.

- Bien sûr ! Il n'y a pas de problème. Dîtes moi juste où m'installer.

Je laisse les filles et les gars, qui se sont installés à une grande table, juste en face de la scène. C'est une scène comme on en voit dans les films américains, vous savez, ces bars tout mignons, avec une estrade, un micro et un amplificateur de son. Sauf que là, il y a un piano. Suivant mon regard, Gordon me précise :

- Il y aura Mike, ici présent, qui pourra, si vous le souhaitez, vous accompagner au piano. Vous avez des idées de chansons ?

- Oui, j'ai pensé à du Piaf en début de soirée, et pour la fin, pourquoi chanter un peu d'Aznavour ?

- Ah oui, entièrement frenchy alors.

- C'est bien le thème, n'est-ce pas ?

- Oui, oui, s'empresse-t-il d'ajouter, ne vous en faîtes pas, c'est parfait. Marie va vous conduire dans la pièce qui vous servira de "loge", si je puis dire. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, faîtes nous signe. A tout à l'heure!

J'ai le traque. Dans quelques minutes, je dois monter sur cette "terrasse" en bois, attraper le micro, et me mettre à chanter, comme ça.

- Alors, pas trop stressée ?

Apparaissent dans mon champ de vision la tête de Mathilde, de Clara, d'Inès et de Charlotte.

- Tu vas tout défoncer ! m'encourage Charlotte en passant un bras autour de mes épaules.

- Mais oui, t'inquiète pas. Après tout, y a pas mort d'homme hein! Tu chantes comme d'habitude et tout se passera très bien, assure Clara.

- Tu sais ce qu'on dit en Corée? demande Mathilde. Fighting ! Ça veut dire bats-toi.

- Merci Mathilde, rié-je, pour cette traduction utile.

Inès s'avance vers moi et me prend ses deux joues.

- Allez, tu vas être magnifaïque, ma chériie, dit-elle en tapotant mon visage.

- Arrête Inès, pouffé-je.