Oser, c'est perdre l'équilibre un instant. Ne pas oser, c'est perdre la vie
- Courez !!!!
Je regarde derrière mon épaule pour voir si les filles me suivent, et je vois Mathilde juste derrière moi, suivie d'Inès, de Clara et d'Anouck, qui me semble assez loin d'ailleurs. J'arrive à la fin de la rue, et forcément, je n'ai pas d'autre choix que de tourner à droite. Merde ... Avec la chance que nous avons, c'est un cul-de-sac. Un mur de brique et c'est tout. Les autres arrivent, me regardent, et nous tournons la tête au même moment. Ils nous ont bien suivis. Ils nous bloquent l'accès d'ailleurs. Ils nous regardent, victorieux, et leur chef (si on peut appeler ça comme ça) s'avance, un sourire sadique aux lèvres :
- On va pouvoir enfin s'amuser, bande de salopes .
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4h00 avant, arrivée à Détroit
- Ouah, c'est vachement sinistre ici !!
Je regarde derrière la vitre, un peu inquiète. Effectivement, Mathilde a raison, le centre-ville de détroit est carrément sinistre, c'est le cas de le dire. Tout semble abandonné, délaissé. Les immeubles sont complètement décrépis, il n'y a, à tout casser, que 6 personnes dans les rues, et on a vraiment l'impression que tout est mort. La ville porte bien son nom en fait, c'est une ville-fantôme ...
Clara conduit, et nous demande, perplexe :
- Bon je vais où moi ?
Nous nous regardons, et Anouck propose :
- On trouve un motel, un resto, une place où se garer, et on va se promener ??
Mathilde la regarde, et lui dit, ironique :
- Oui, c'est ça, et on va s'acheter une glace aussi ! Moi je veux pas rester, on va se faire tuer .
Je leur souris, et leur dis pour apaiser les tensions :
- On se calme ok ! Je propose qu'on dorme dans le van pour éviter de se faire dégommer !
Inès se retourne, me regarde en levant un sourcil :
- Dégommer ? C'est un autre mot de ton dialecte sudiste ?
Et sans que je puisse ouvrir ma bouche, voyant une place libre, elle dit à Clara :
- Tiens, gare- toi là, ça devrait passer.
Elle nous fait un superbe créneau, et dès le moment où elle arrêta le moteur, il n'y avait plus un bruit dans la voiture. Alors, m'armant de courage, je leur dis, en descendant :
- Allez, on va passer deux jours à se marrer !!
Nous voilà donc dans les fameuses rues de Detroit. Les gens nous regardent un peu bizarrement. Effectivement, on détonne un peu avec nos habits de couleurs, d'été quoi, et notre façon d'être. Comparé aux gens d'ici, on a carrément l'impression de venir de Poney Land . Mathilde n'a pas sortit son Ipad, Anouck non plus d'ailleurs, Clara tient son sac comme si c'était sa vie ... Il n'y a qu'Inès, fidèle à elle - même, qui sort sa Go Pro et nous dit, en tendant le bras :
- Chease les fiiilles !!
J'ai hâte de voir cette photo. Je dois avoir un air constipé, les filles aussi d'ailleurs. Nous voyons une sorte de restaurant vieux sûrement de 35 ans, et comme il est 12h00 et qu'on a toujours pas déjeuné, un seul regard suffit pour que nous soyons toutes d'accord pour nous arrêter.
Dès que nous franchîmes le pas de la porte, silence de mort. Le bistrot est assez grand, composé d'une vingtaine de tables. La peinture du bar, une sorte de marron écaillé, est la seule couleur " joyeuse "de la pièce. Assis au fond à une table, un groupe de mecs nous regarde comme s'ils allaient nous sauter dessus. C'est pas franchement agréable de se sentir comme du bétail, si vous voyez ce que je veux dire ... Doit y avoir trois vieux assis au bar, vous voyez, ce genre de vieux qui sont nés sur ce bar, comme s'ils allaient y mourir aussi. Ils ont leurs habitudes, leur boisson, leurs mêmes blagues depuis des années.
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Une part de moi-même
Teen FictionQuand elles ont organisé ce fameux road-trip aux Etats-Unis, à l'âge de 15 ans, jamais Charlotte et ses quatre meilleures potes n'auraient imaginé le faire réellement un jour. Elles ont maintenant 21 ans, des rêves pleins la tête, et ont vraiment pr...