Where the sky's the limit : Los Angeles

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Être trop mécontent de soi est une faiblesse. Être trop content de soi est une sottise.

3 juillet, 20h58, hôtel à Los Angeles

Enfin arrivées à Los Angeles. Las Vegas n'est plus qu'un affreux souvenir pour moi. Je déteste les casinos, les jeux, les paris, tout ça, tout ça, bref, on a fait limite que ça. C'est dommage. Y avait un aquarium en plus...

Voyant AlexeÏ galérer avec les valises (l'hôtel n'a pas d'ascenseur), je vois là la chance que j'attends depuis des jours.

- Attends Alex, je vais t'aider.

Etonné, il se retourne et me regarde, suscpicieux.

- Pourquoi tu veux m'aider ?

- Parce que je suis gentille ? je réponds en souriant.

Je ne veux pas lui faire peur, quand même. Non, plus sérieusement, j'ai besoin de lui. Ou plutôt de son téléphone. Parce que j'ai un plan. Pour réconcilier Luke et Inès. Eh oui, je sais, je suis extraordinaire. Je suis allée voir Inès, à Las Vegas, pour lui demander le numéro de Luke. Voilà comment ça s'est passé :

Moi : - Inès, je peux te parler deux secondes ?

Inès : - Quoi ? Tu fais une tête chelou, t'es sûre que t'as rien mangée de bizarre ?

Moi, en souriant : - Mais non abruti, j'ai juste un truc à te demander.

Inès, méfiante : - Qu'est-ce que tu veux encore ?

Moi, innocentement : - Rien de grave, ne t'inquiète pas. C'est juste que j'aurai bien aimé avoir le numéro de Luke, j'ai laissé un truc auquel je tiens genre de ouf dans son appart, tu vois le problème.

Inès, levant un sourcil, croisant ses bras : - T'y es allée quand, à l'appart de Luke ?

Moi : - Quand on est allé chez lui, quand j'étais à Londres, tu te souviens pas ?

Inès : - Oh si si, je me souviens, très bien même. T'as limite porter plainte contre son voisin parce qu'il fait pas le tri séléctif.

Moi, gênée - C'est hyper important, le tri séléctif!

Inès - Bref. Non, t'auras pas le numéro de Luke. Si t'as oublié quelque chose, tu te démerdes pour le récuperer. Et puis en plus, j'ai plus son numéro.

Voilà. Pour cet échange absolument productif. Pourtant, c'est pas faute d'avoir bataillé comme une malade. Je l'ai harcelée, je l'ai énervée, fatiguée, épuisée, vidée de ses forces même, mais elle m'a soutenue qu'elle avait plus son numéro. Et effectivement, cette immature de la vie l'a effacé. Bien que j'aurai fait la même chose. Passons.

Je me suis donc intéressée à Alexeï, qui est le meilleur ami de Luke! Il a FORCEMENT son numéro. D'où ma gentillesse avec lui. Non pas que je ne l'aime pas, non. Au contraire. Il est con, mais ça lui passera. J'espère.

- Mais non, je cherche rien! Je veux juste t'aider! lui dis-je en prenant une valise. On va par où ?

Alexeï continue de me regarder, soupçonneux, mais me laisse faire. C'est déjà un bon point! Etape 1, terminé! Maintenant, gagner sa confiance, et lui voler son téléphone, pendant qu'il dort! J'ai trois jours devant moi pour appeler Luke. Après, il sera trop tard. Parce que je veux qu'il soit là pour le festival de Coachella. Où on va juste après Los Angeles. Ils vont pouvoir se parler en face à face, pour une fois. Quand Inès l'apprendra, elle va me tuer. Au mieux m'égorger. Au pire, je ne sais pas. Anouck aussi d'ailleurs. Elles vont avoir ma mort sur leur conscience, tant pis pour elles.

- Pourquoi tu souris ?

- J'ai pas le droit de sourire ? C'est interdit par la loi ? je réponds à Alexeï, qui me regarde toujours aussi bizarrement.

Allez Charlotte, calme-toi, dis-toi que t'as besoin de lui, dis-toi que tu le fais pour Inès. Oui, c'est ça, pour Inès. Et pour toi aussi. Pour améliorer le reste du voyage. Parce que là, l'ambiance des fois, elle est carrément macabre. Façon de parler hein.

- C'est là. $Alexeï s'arrête devant une porte, l'ouvre avec une clé, et entre dans la chambre.

- Je pose les valises dans l'entrée, je lui hurle en sortant. Je re descends voir si les autres ont besoin de moi.

- Charlotte, attends !

Je me retourne, sur le pas de la porte. Alexeï me considére un instant.

- Merci, pour les valises.

Je lui souris, sincère, pour la première fois avec lui.

- T'inquiètes, tu me revaudras ça !

Je re descends dans le hall. Il ne reste plus grand monde, ils sont tous partis dans leurs chambres. Clara règle les derniers détails pour le réglement, tout ça, tout ça. Je l'attends, assise sur les valises.

Elle revient, et me dit, mine de rien :

- Y a quelque chose avec AlexeÏ ?

Je la regarde, étonnée.

- Non pourquoi ?

- On t'a vu monter avec lui, c'est pour ça, on a trouvé ça bizarre.

- Ah, ça ! Non, t'inquiètes, je l'aidais juste pour les valises.

- Ah ok.

- T'inquiètes pas va, je vais pas te le prendre ton mec.

- C'est pas mon mec, proteste Clara en se dirigeant vers les escaliers. Notre chambre est au deuxième étage. On a de la chance.

Je lève les yeux au ciel.

- Arrête, c'est peut-être pas "officiel", mais tu pues la jalousie à cinq mètres au moins.

- Ce n'est absolument pas de la jalousie, c'est de l'étonnement. Tu ne lui as jamais parlé jusqu'à maintenant, et là, d'un coup, tu lui parles en mode : "je peux t'aider ?". je dis juste que c'est bizarre, c'est tout.

- Ca s'appelle de la gentillesse, alors arrêter de brailler tu veux. Mais ça, t'es sûrement trop intelligente pour le voir.

Exaspérée, je n'attends même pas qu'elle me réponde. Je rentre dans la chambre sans même lui adresser un regard.

Une part de moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant