Une part de moi-même

PDV Clara : I'll survive

( en multimédia : Clara et Alexeï )

I was born to walk alone. I'm sorry. I wasn't what you wanted.

10 juillet, 13h44

Nous somme en train de regarder le programme. Avec Alexeï. Énorme malaise. Voilà ce qui s'est passé.

- Alexeï, tu m'accompagnes vérifier le programme ?

Tout le monde s'est un peu dispersé. On s'est mis d'accord pour se rejoindre un peu avant pour la bataille de peinture. Je fais le premier pas vers Alexeï, sachant que ma remarque de ce matin l'a renfrogné.

- Alexeï... Tu vas encore me faire la gueule longtemps ? je lui demande en levant les yeux au ciel. Bon, puisque c'est comme ça, j'y vais toute seule, voir le programme, ça ne me dérange pas.

- Non, je viens avec toi, me répond-t-il, en se levant. J'ai envie de te faire chier.

Je ne dis rien. Bon. C'est déjà ça.

Nous marchons, sans rien dire. C'est gênant, les blancs, comme ça.

- Je peux savoir ce que je t'ai fait ?

Je tourne la tête, surprise.

- Pardon?

Il se met à rire jaune.

- Tu me charries, tout le temps. Tu fais des commentaires, tout le temps. T'es jamais contente de ce que tu as, tu te plains sans arrêt. T'en as pas marre de faire ta meuf hautaine des fois ?

Sidérée, je m'arrête.

- Holà, si c'est par rapport à ce que je t'ai dit ce matin -

- C'est par rapport à tout Clara, me coupe-t-il, à tout. T'es chiante.

- Nan mais t'es sérieux là ? T'as le droit de me trouver chieuse, mais si t'es pas content, tu restes pas avec moi. T'es qui pour dire des choses pareilles ?

Je me remets à marcher, furax. Non mais sérieusement, il se prend pour qui là ? Il a cru qu'on a gardé les cochons ensemble ou quoi ? Bon, c'est pas faux, on n'a pas gardé que des cochons, mais là n'est pas là problème. ET NON JE NE SUIS PAS ÉNERVÉE.

- Et en plus, t'acceptes aucune critique, aucune remarque.

- J'accepte les "critiques", comme tu dis, que si elles sont constructives et que si elles m'aident à avancer.

Il se remet à rire.

- A avancer ? Mais tu veux que je fasse quoi pour que tu comprennes que tes réflexions à deux balles font du mal aux gens ? Continue comme ça, Clara, et tu vas finir seule, je te le promets.

- Excusez-moi, vous avez perdu quelque chose ! nous interrompt un mec complètement défoncé. Mais t'es mignonne toi, tu t'appelles comment ? ajoute-t-il en avançant dangereusement vers moi.

- Un conseil mec, si tu veux pas finir écrasé et égorgé, la touche pas, intervient Alexeï en s'avançant.

Le mec le regarde sans le voir, les yeux injectés de sang, et part, en zigzaguant.

- Laisse tomber, je chuchote à Alexeï en le retenant par le bras. Je suis sûre qu'il ne sait même plus comment il s'appelle.

Pendant quelques secondes, un semblant d'ente s'installa entre nous. Ses yeux me transpercent, je ne vois plus rien. Mais il enlève sa main, et son regard reprend sa couleur normale.

Nous arrivons devant le grand panneau officiel. Là, des noms de groupes, de chanteurs, de dj se mélangent. Personnellement, je n'y connais rien. Rock, Métal, tout ça, j'aime pas ça. Mais bon. J'ai beau lire les noms, je n'en connais que deux, trois max. Je risque un regard vers Alexeï. Il s'en contre fout.

- Tu ne lis pas le programme ? je lui demande, mine de rien.

- Je m'en tape du programme. Suis venu pour toi à la base.

A la base. Merci Alexeï, de refroidir l'ambiance. Frustrée, je me détourne du panneau et m'en vais. Alexeï court derrière moi.

- Clara, attends !

Je me retourne, à présent énervée.

- J'essaie de faire les premiers pas, mais toi, tu t'en bats les couilles. C'est ma façon de m'excuser, et toi, tu t'en bats encore les couilles. Ne viens pas me dire que je ne fais pas d'effort s'il te plaît.

- Clara. Regarde-moi.

Je ne l'écoute plus. Mais il me retient par le bras, et me force à le regarder.

- Regarde-moi !

Il plante son regard dans le mien.

- Tu vas m'écouter. Tout ce que je dis, c'est que tu te fermes trop aux gens. Tu n'entends rien, tu ne veux pas faire confiance. Et c'est ça qui est dommage.

Je ne l'écoute toujous plus. Derrière lui, je vois un attroupement, Inès qui sort du rond, accompagné d'un Luke avec le visage en sang. Je ne dis rien, laisse Alexeï parler sur sa "soi-disant confiance", etc... Mais qu'est-ce qui se passe bon sang ?

Inès vient de revenir avec Luke, leur discussion a eu l'air de s'être mal passée, vu la tête qu'ils tirent.

- Ecoute Alex (c'est la première fois que je l'appelle Alex, et je vois sur son visage que ça le touche), je suis désolée de t'interrompre dans ton charmant discours, j'ai compris, foi, confiance et poussière de fée, mais là, on a un problème majeur. Retourne-toi.

- Quoi ?

Je le fais retourner, de force à mon tour. Ca y est, il a vu Luke. Son visage s'éclaircit, puis s'assombrit à la vue du spectacle que la tête de Luke offre aux autres.

- Mais qu'est-ce qu'il a encore foutu, je l'entends marmonner.

Puis, secouant les bras pour se faire voir par son meilleur ami, Alexeï accourt vers Luke.

Alexeï a toujours été imprudent. Ce moment là n'a pas échappé à la règle : peut-être que s'il avait regardé avant de courir, il aurait évité de percuter la Jeep qui fonçait droit devant elle.

Et j'aurai peut-être pu éviter de hurler en voyant son corps retomber lourdement au sol, se mélangeant à la poussière du sol.