Repos

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" Le temps est une invention des gens incapables d'aimer."

7 août, Columbia, 19h12

- Enfin !

Je m'écroule sur le lit de l'hôtel. Fini Atlanta, bonjour Columbia. Ok, "bonjour", c'est un peu excessif, vu que l'on repart demain direction Charlottesville. C'est moi qui ai voulu y aller. Arrêtez, c'est géant d'avoir une ville à son nom! Non ?

- Quoi enfin ? Tu conduis pas depuis le début, c'est nous qui devrions dire "enfin!", et surtout "bravo!" d'avoir écouté ta théorie 100 fois expliquée sur la fourrure, pendant plus d'une heure et demi, me répond Inès en posant ses affaires sur la table basse.

Je me renfrogne.

- Ça devrait être interdit, la fourrure.

- Oui Charlotte, comme le cuire, la viande, la maltraitance sur les animaux, ... On sait tout ça, t'inquiète, ajoute Clara en s'asseyant sur le canapé.

Elle a l'air épuisé. ET NON CE N'EST PAS DE MA FAUTE. Si jamais vous vous posez la question.

Pendant que les filles rangent et se préparent, je m'adosse au balcon. Columbia est une jolie ville. Le soir tombe, et l'air se rafraîchit.

Voilà, on y est, pensé-je. Dans 20 jours piles, on sera dans l'avion, à New-York, direction Paris Charles de Gaule. David prend l'avion trois jours après je crois, et Luke, Will et Alexeï repartent vers Londres. Brittany et toute sa clique sont toujours en Californie, d'après ce qu'ils nous ont dit. Tant mieux, elles sont dans leur élément je pense. Pour ce qui est de Baekhyeon, il part deux jours après nous, direction Séoul. Mathilde commence déjà à déprimer, même si j'ai beau lui répéter qu'il nous reste encore plus de deux semaines. Pour ce qui est de ma relation avec David, je ne sais pas si je vais le revoir. J'aimerai beaucoup, et lui aussi, je pense. J'espère... Il me parle déjà de notre vie à Paris, il me parle de projets, d'avenir. Je ne demande que ça, mais l'ambiance sera-t-elle la même qu'ici ? Je n'en sais rien, sincèrement rien.

- Oui, mais deux semaines, ça passe vraiment vite ! m'a répondu Mathilde.

C'est vrai. Oh que oui, c'est vrai. Je nous revois arriver à l'aéroport de Boston, toutes blanches encore, toutes naïves. Je revois chaque étape de notre parcours mouvementé, Détroit, Luis et ses copains, Denver, Chicago, Seattle, San Francisco, oui, c'est drôle, je revois tout, comme si c'était hier. Mais non, ce n'était pas hier. C'était il y a deux mois, que dis-je, plus de deux mois, vu que nous avons atterri le 2 juin. C'est marrant, nous avons mis des années à programmer ce voyage. Nous n'y croyions pas vraiment, mais on a réussi. C'est passé vite. Monstrueusement vite. Trop vite. C'est comme quand vous préparez un super bon gâteau. Il vous faut parfois des heures pour le préparer. Et seulement quelques minutes pour le manger.

Bon, ne dramatisons pas la situation, il nous reste encore plus de deux semaines. Et même si deux semaines, ça va vite, c'est quand même deux semaines, et je compte bien en profiter jusqu'à la dernière seconde. Il nous reste tant de choses à vivre!

N'est-ce pas ?


Une part de moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant