Violent

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( en multimédia : Charlotte et Anouck )

Can you heart the silence ?

15 juillet, sur la route pour El Paso, 15h38

- Quand est-ce qu'on arrive ? je demande, pour la énième fois en 3h00.

- Charlotte, tu veux pas juste la fermer et dormir ? C'est trop pour toi ? grogne Mathilde en calant un peu plus sa tête contre la vitre.

Nous avons quitté Phoenix, où on a passé... bah, un jour seulement. Avec l'accident d'Alexeï, ça a un peu chamboulé le programme, mais on a réussi à rattraper le coup. De toute façon, j'ai pas aimé Phoenix. C'est nul. C'est moche. Et il a plu. Alors qu'on est en plein mois de juillet. Mais bon. Si ej 'louvre encore une fois, on va encore me traiter de chieuse. Alors je me tais. Mais je n'en pense pas moins, hein.

A la réunion autour du lit d'Alexeï, il a été convenu que nous cinq continuons la route, laissant à Coachella Alexeï (notez l'humour morbide), Luke, les trois pimbêches, les jumeaux Hailey et Conrad, -j'espère que ça va bien se passer d'ailleurs, avec Luke-, et James. Will n'a pas voulu se séparer d'Anouck. C'était mignon à voir. Enfin bref, les "survivants", si je puis dire, sont nous cinq, Baekhyeon, David, et Will.

Les adieux m'ont fait de la peine. Pour être honnête, c'était vraiment touchant. Alexeï s'est réveillé, mais bon, pas la peine de préciser qu'il est dans les vappes total, et qu'il a un peu de mal à reconnaître les gens. Quand Clara a dit au revoir à Alexeï, je l'ai vu se pencher discrétement à son oreille, et d'après le sourire d'Alexeï, j'imagine qu'elle a encore du dire une connerie. Enfin bon.

Mais l'adieu qui m'a le plus marqué, fut celui de Inès et de Luke. Nous étions devant l'entrée de l'hôpital. Tout le monde était dans les voitures, notre van et la voiture de David où les mecs sont, et il ne manquait qu'Inès, allez savoir pourquoi. Clara a klaxonné comme une furie jusqu'à ce que madame La Princesse daigne bouger son postérieur. Et quand elle s'est retournée vers Luke, ce dernier l'a embrassée tendrement sur le front. Pas de paroles, pas de discours inutiles. Juste un baiser. Et Inès est entré dans le van, en lançant un joyeux : "On peut y aller!", devant les yeux hébérlués de ses copines.

Nous nous sommes donc arrêtés à Phoenix. Comme je l'ai dit plus haut, je n'ai pas aimé. Anouck a râlé car "avec tous les musées qu'il y a, c'est complètement stupide de ne même pas en faire un seul".

Je vous ai dit que je détestais les voyages en voiture ? Je suis encore plus insupportable enfermée pendant des heures dans une boîte avec des roues que dans une salle. Ce voyage ne fait pas exception à la règle. Je parle, je parle, mais j'ai trouvé un adversaire à ma hauteur.

- Bon, je veux pas dire, hein, mais ça va pas un peu vite avec ton David, lâche Clara, mine de rien.

Sa réflexion m'arrête net. Mathilde et Inès ricanent comme deux gamines ; seule Anouck lève les yeux au ciel.

- C'est de l'amour Clara, moi, je la comprend très bien.

- Forcément, tu t'es tapée William en deux jours, répond Clara.

Anouck quitte la route des yeux pour fixer Clara, sidérée.

- T'es sérieuse là ?

Un silence refroidit légèrement l'ambiance. Clara nous lance des regards, incertaine.

- Nan mais c'est vrai! Y a personne qui dit rien, mais tout le monde le pense ANouck. Mais c'est aps grave hein! Vous avez l'air heureux et amoureux, donc tu t'en fous du regard des autres. Non ? C'est pas ce que tu dis tout le temps ?

Aïe. Ca part en couille là.

- T'es qui pour juger, comme ça, les gens ? Tu veux qu'on parle, ou pas, de ton italien? Ou d'autres personnes que je ne citerai pas ?

- Tu peux pas les citer parce qe t'as pas de noms, ricane Clara.

- Bon, ça suffit là. On n'a plus trois ans alors on se détend. Tout le monde pète un coup, c'est vrai que ça va un peu vite, mais je sais ce que je fais. Alors, calme, dis-je dans l'espoir de détendre l'atmosphère électrique.

- Ouais, enfin, si tu sais ce que tu fais comme avec Mirko, ça promet, marmonne Inès.

- Inès, ta gueule, martèle Mathilde.

Mais la phrase d'Inès passe en boucle dans ma tête. Aïe. Elle a trouvé ce qu'il fallait pour me faire taire. Ces mots martèlent mon esprit comme il n'en est pas permis. Mirko.

Autant vous dire que le reste du trajet n'est pas des plus... joyeux.


Une part de moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant