Soirée nocturne

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( en multimédia, dans l'ordre, de gauche à droite : Mathilde, Clara, Inès, Charlotte, Anouck  )

Je vis la nuit parce qu'on m'a dit que j'allais mourir un jour.

Bon, et on fait quoi maintenant ?

- On attend.

Cela fait plus d'un quart d'heure que nous sommes enfermés. Génial. Et comme une hystérique, ça fait un quart d'heure que je tape les portes et que je hurle. Re génial. Will n'arrête pas de me dire de me calmer, qu'on allait venir nous chercher, et que s' exciter comme ça n'arrangerait rien. Fatiguée, je me laisse descendre doucement contre la paroi de l'ascenseur. Je ferme mes yeux.

- Comment tu fais pour être aussi calme ?

- Je ne sais pas, je me dis qu'en ce moment, des gens sont dans des situations pires que la nôtre, du coup, je relativise. Du moins, j'essaye...

J'ouvre mes yeux, et lui dis en souriant :

- Oui, tu as raison, c'est la meilleure chose à faire.

Il vient s'asseoir près de moi.

- Ça fait combien de temps que vous vous connaissez, le club des cinq ?

- Bientôt 10 ans.

- Ah ouais, ça remonte à loin quand même ! Et vous vous êtes rencontrées comment ?

Je ris, et referme mes yeux.

- Oula, c'est une longue histoire ça. T'es sûr de vouloir l'entendre maintenant ?

- De toute façon, c'est pas comme si on en avait pas, du temps ! Dis-moi tout ...

Et voilà que je me mets à parler. A parler sans m'arrêter. Comment nous nous sommes rencontrées, quand est-ce qu'on s'est rapprochées, les années qui sont passées sans que l'on s'en rende compte, ... Oui, je lui raconte tout, ou presque. Et de fil en aiguille, je ne sais même pas comment, on en vient à parler de chacune de mes pingouins.

- Et tu t'entends vraiment avec toutes ? Me demande-t-il en faisant rouler un boulon qui se trouve par terre.

- Oui, y a beaucoup de tensions, mais c'est normal je pense. On a toute notre caractère, explosif pour certaines, et calme pour d'autres mais c'est ça qui est magnifique, c'est qu'on se complète.

- Tu parlais d'Anouck là ? Me dit-il en souriant. Elle paraît vachement plus calme que vous, à certains moments.

Je souris d'un air entendu.

- Tu l'aimes bien, hein, Anouck ?

Et le voilà qui rougit, le petit William. Il baisse les yeux, regarde ailleurs.

- Oui, enfin, comme tout le monde dans le groupe quoi.

- Allez, sérieux, tu peux me le dire à moi ! Tu sais comment on m'appelle ??

Will me lance un regard suspicieux.

- Non ...

- Petite tombe ! Parce que, quand on me dit quelque chose, je ne le répète jamais !

- Mais oui bien sûr. Tu vas me faire croire que tu ne diras rien à Anouck peut-être ?

- Ah ah  !! Donc ça veut dire qu'y a bien quelque chose avec Anouck !

Triomphante, je me lève d'un bond, et commence à faire une danse de la joie au milieu de l'ascenseur. J'entends le rire de Will qui me prend par les bras et qui commence à me frotter la tête comme à un gamin de six ans. Eh oui, encore.

Une part de moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant