La joie prolonge la vie

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J'aime ces souvenirs aléatoires qui me font sourire, peu importe ce qui se passe dans ma vie en ce moment


(Mathilde en multimédia)


- Charlotte, faut se lever ...


Seul un grognement sortit de ma bouche. Je me retourne de l'autre côté du lit, et enfouis mon visage dans l'oreiller.


- Charlotte, je plaisante pas là, il est déjà neuf heures .


Brusquement, je me redresse, et vois Inès me secouer. Juste en face de notre lit, Clara et Mathilde sont en train de se lever, assez difficilement d'ailleurs. Anouck, Gabriel et Luis dorment dans l'autre chalet, à quelques mètres du notre. Nous nous sommes donnés rendez-vous à dix heures devant le resto-bar du camping, en face du lac, pour petit-déjeuner. Le programme de la journée ? Visite de Denver, et départ à 14h00 pour arriver vers 22h00 à Salt Lake City. 7 heures 44 exactement de voiture, et 832 km ... Je. Vais. Mourir. Ou dormir, ça rime de toute façon.


- Putain, mais c'est qui qui a fixé ces horaires de merde ? Pourquoi on se lève pas plutôt à midi hein ? Commençai-je à râler en me levant, encore dans les vapes.


- Je te rappelle que c'est toi qui a voulu qu'on se lève à cette heure-là, donc ferme-là ok . Me répond Mathilde, sans me regarder, plutôt occupée à inspecter le mur (elle a du voir un insecte). Mais bonjour quand même ! Ajouta-t-elle en se retournant vers moi et en me faisant un clin d'œil.


Pestant dans ma barbe (que je n'ai pas, rassurez-vous), je prend des affaires au hasard dans ma valise, et me dirige vers la salle de bain, m'en foutant complètement si une de ces idiotes veut y aller.



- Alors, bien dormi ??


Anouck, comme toujours, fraîche et pimpante dès le matin, nous claque deux énormes bises sur chaque joue. En étant encore endormie, je me contente d'un vague « bonjour », Mathilde lui sourit, Clara lui rend ses salutations en la prenant dans ses bras, et Inès lui répond par un sonore « et toi ? t'as une tête affreuse ! ». La cavalerie est au complet, si j'ose dire. Bien évidemment, Luis arrive en retard, lançant un nébuleux « excusez, je dormais encore ».

Pendant que les autres prennent commande, Anouck sort prétextant une envie d'aller aux toilettes. Je vois bien qu'elle est agacée, irritée, et j'en suis d'ailleurs étonnée car il faut en avoir fait beaucoup pour énerver Anouck. Le reste de l'équipage n'arrête pas de parler, semble content et rit comme jamais. Je me lève à mon tour, et lance à la ronde que je pars aux toilettes aussi. Inès, qui semble la seule à l'avoir entendue, lève un sourcil, et m'interroge du regard. Je secoue la tête, lui souris et me mets à lui parler en langage des signes. Je lui dis en gros de ne pas s'inquiéter, que je reviens dans quelques instants.


- Prends moi un cappuccino à la vanille et une chocolatine. Et pour Anouck, prends-lui un bon café noir et un croissant, ça devrait aller. Ajoutai-je en lui tapant sur l'épaule.


- Revenez dans max 20 minutes, ou sinon, j'appelle la police, répond Inès, espiègle, en me souriant et en levant les yeux au ciel bien sûr.

Une part de moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant