Chapitre 10

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Il revient quelques instants plus tard, se secouant les mains pour égoutter le reste d'eau sur ses mains. Il tire la chaise face à moi et s'assied tranquillement, les yeux dans le vide, l'air pensif. C'est étonnant de voir à quel point son humeur à pu changer en quelques instants.

Qu'est-ce qui a pu se passer lorsqu'il était aux toilettes ?

-Qu'y a-t-il ? Demandais-je doucement.

Il secoue sa tête, reportant son attention sur moi et, mimant un sourire très certainement faux.

-Rien qui ne te concerne, dit-il d'un ton qui ne laisse pas place à la discussion.

- Tu es sûr ? N'hésitais-je pas à répliquer.

- Oui, bon et si nous commandions avant que le restaurant ne ferme, hein ?

Au vu de son ton, je comprends qu'il y a vraiment quelque chose et probablement qui me concerne. Mais, connaissant Isaak, je sais qu'il ne me dira rien.

Je porte mon attention sur la carte qui est bien fournie. Il y a tellement de choix que je ne sais même pas où en donner. Ne voulant pas aller dans l'originalité, je décide d'essayer des pâtes mais, qui cette fois-ci, sont ornées de truffes.

- C'est bon, tu as choisi ? Me demande-t-il d'une voix agressive, sûrement due au reste de nerfs que lui a procuré ce qui s'est passé aux toilettes.

Je hoche la tête puis, sans plus attendre, Isaak appelle un serveur. Ce dernier lui demande d'attendre quelques instants le temps de servir les plats à la table n°3. Il ne tarde pas à revenir vers nous. Je lui annonce mon plat tandis qu'Isaak lui demande un boeuf bourguignon. Je réprime une tête de dégoût lorsque le serveur s'en va car, le boeuf bourguignon est un des plats que j'aime le moins.

-Quoi ?

-Non, non, rien, c'est juste que le boeuf bourguignon... Annonçais-Je avec toujours cette même expression.

-c'est hyper bon, le boeuf bourguignon, je ne vois pas de quoi tu parles. Nous n'avons pas le même palais visiblement, s'amusa-t-il

-Bien heureusement, le boeuf bourguignon, franchement ce n'est pas très agréable gustativement parlant, dis-je d'une voix faussement hautaine.

Nous plaisantons comme ça encore pendant quelques instants avant que le serveur arrive avec nos plats.

- Je vais devoir retourner en Italie, me lâche-t-il de but en blanc, Et tu vas devoir venir avec moi.

Je lâche ma fourchette ce qui fait un bruit assourdissant dans ce restaurant qui est presque vide étant donné qu'il commence à se faire tard.

- Je ne viendrais pas avec toi Isaak. Tu Ne peux pas décider de tout ce que je suis censé faire. Je ne retournerai pas en Italie, c'est bien trop dangereux, soufflait afin que personne nous entende dans les alentours.

Isaak souffle face à mes réponses qui sont tout le temps négatives. Il pose soigneusement sa fourchette à côté de son assiette, se passe les tempes et me fixe dans les yeux. Je vois bien qu'il est épuisé, énervé par mon comportement. Je vois bien qu'il aimerait que je sois peut-être plus docile mais, visiblement, sans explications, ça va être compliqué.

- C'est justement si tu restes ici que tu es en danger. Il faut toujours combattre l'ennemi dès sa source, explique-t-il sans trop donner de détails.

-Quel ennemi encore ? Vous avez eu les puces, vous êtes allés récupérer vos bien, maintenant qu'est-ce que j'ai à voir dans l'histoire, moi ? Me plaignais-je.

-Andrea parle moins fort, s'il te plait. On pourrait nous entendre et, ça ne nous rapporterait pas vraiment du bien.
Je m'affale dans ma chaise, soufflant fort, consternée par le fait que ces histoires ne sont toujours pas finies. J'ai réussi à avoir 7 mois de tranquillité. Je pensais avoir trouvé une voix idyllique, une vie dans laquelle je pourrais enfin me reposer, loin de toutes ces histoires de mafias, de gang, de cartels. Visiblement, je crois que je vais y avoir droit durant l'entièreté de ma vie.

Mi tesoro- T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant