Mi tesoro- T2

Chapitre 14

Je me réveille, lentement, la lumière du jour m'aveugle. Mes mains sont posées sur son torse, mes jambes sont sur ces cuisses. Je comprends que nous avions beaucoup bougés cette nuit. J'arrange ma position, je me mets à côté de lui et attend qu'il se réveille. 

Quelques secondes plus tard, il émerge, lui aussi, doucement du sommeil. Il paraît d'abord surpris de ma présence mais, il comprend très vite. Il s'assoit et regarde dans le vide. Je pose ma main sur son dos, comprenant qu'il n'a pas l'air d'être au top de sa forme. Il frissonne à mon contact. Il tourne sa tête vers la mienne puis, il soupire. 

-Ça va ? Demandais-je doucement, surprise de le voir dans ce genre d'état. 

Je ne l'ai jamais autant vu pensif. Certes, j'ai l'habitude de le voir froid, sûr de lui, mais pensif à ce point ? Non. Il hoche simplement la tête. Venant de lui, ce genre de réponse me donne l'impression qu'il me ment. 

-Allez, je vois bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas, insistais-je. 

Il se lève brusquement avant de me lancer d'une froideur :

-C'est bon, laisse-moi tranquille. 

-Non, je ne te laisserai pas tranquille tant que tu ne m'auras rien dit. Enfin, quel est ton problème à la fin ? Pourquoi tout d'un coup, tu es froid et distant ! M'énervais-je.

Il lève la tête et plante ses yeux dans les miens.

-Ah, donc c'est ça, tu veux savoir ce qu'il y a. Je vais te dire ce que j'ai mais, ça ne risque pas forcément de te plaire. Tu ne mérites même pas que j'ai ce genre de comportement avec toi. Il y a 7 mois, tu es partie, tu m'as laissé en plan comme un chien. Durant tout ce temps, j'attendais un putain d'appel, rien qu'un seul appel. Mais, non, tu as agi comme si j'étais le responsable de tes malheurs alors que pendant ces 6 mois que l'on a passé ensemble, je n'ai cessé de t'aider, m'explique-t-il d'un ton sec et tranchant. 

Je me lève pour m'approcher de lui mais, il me plaque violemment contre le mur. Je comprends à ce moment-là qu'il aurait mieux fallu que je me taise et, surtout, que je reste à ma place le temps qu'il termine sa tirade. En tant normal, si ce n'était pas Isaak, j'aurais déjà répliqué depuis longtemps, mais, si je le coupe, je ne pourrais jamais comprendre. Alors, je décide de le laisser parler tant qu'il ne m'insulte pas. 

-Ouais, je n'ai pas arrêté de t'aider, sans moi, tu serais probablement morte sans moi. Après tout ça, comment tu m'as remercié ? Tu es partie, tu m'as laissé seul comme un putain de clown. Tu ne m'as même pas respecté. Pire, tu t'es refait une vie, tu t'es fiancé avec un putain de connard parce que lui, il a su te donner la vie de tes rêves. Tu as tourné le dos à toutes les personnes qui t'appréciaient vraiment juste pour t'offrir une vie ridicule qui en plus, n'étais qu'éphémère, continua-t-il.

Il approche son visage du mien. Je peux sentir son souffle chaud sur mes joues. Je vois qu'il n'a pas fini. Je comprends mieux maintenant. Je comprends mieux pourquoi il a décidé de me tourner le dos. Je ne suis pas fière de ce que j'ai fait. Honnêtement, je n'ai aucunes excuses maintenant que j'y réfléchi. 

-Dis-moi, poursuit-il en chuchotant avec un ton qui se fait encore plus tranchant. Combien de temps tu aurais tenu dans cette vie ridicule ? Combien de temps tu aurais tenu en te faisant baiser par ce mec tout en pensant à moi ? Combien de temps tu aurais tenu dans cette putain de maison avec ce gars alors que tu n'en avais pas vraiment envie ? Hein ? Dis-moi combien de temps tu aurais tenu sans moi ? 

Ses mots me percutent, me tranchent mais, pendant combien de temps va-t-il penser à ça ? Combien de temps ça va lui prendre pour oublier mes agissements débiles ? Néanmoins, au lieu de lui poser toutes ces questions, je décide de me taire, beaucoup trop perturbée par ce qu'il vient de me dire mais aussi par le fait que son visage se fait de plus en plus proche. Il faut vraiment que je me reprenne car, penser à ce genre de choses ne sont pas les bienvenues dans ce genre de moment.