Chapitre 15

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Elle doit donc certainement être avec les Bulgares. Je sens qu'ils vont agir très vite, surtout maintenant qu'ils doivent savoir qu'Andréa est de retour. Il faut qu'on agisse nous aussi. Je suis partagé entre plusieurs moyens, plusieurs plans mais, je ne sais pas trop lequel choisir. D'un côté, il y a le plan raisonnable, que tout bon humain ferait, le plan qui est sûrement le plus intelligent. Mais, de l'autre, nous avons le plan risqué, le plan où l'on devrait directement se jeter dans la gueule du loup. Je suis perplexe. De manière générale, cela fonctionne mais, là, je ne suis pas sûr de vouloir risquer cela. Surtout qu'il est question d'Andréa. Je ne souhaiterais pas la mettre en danger avec ces sanguinaires. Je l'ai déjà fait, je ne le referais plus au vu de ce qu'il s'était passé ensuite. 

Je fais les 100 pas dans le salon. Étant donné que, doucement, je commence à façonner le plan dans ma tête. J'appelle Sami, car, dans ce fameux plan, il va avoir un rôle majeur. Une fois l'appel terminé, il me rejoint dans le salon.

-Viens, on va aller dans un endroit plus tranquille, lui annonçais-je. 

Il me suit jusqu'à ce que nous arrivions dans mon bureau. 

-Quel est le plan, Isaak ? Me demande-t-il, curieux. 

J'expire fortement, avec l'espoir que ce plan que j'ai en tête va fonctionner et, surtout, dans un premier temps, qu'il va adhérer au plan. 

-Bon, écoute, tu vas faire partie du plan. 

Il acquiesce, toujours avec cet air curieux. J'ai réussi à l'intéresser, je crois que c'est bien partie. Il ne me reste plus qu'à le convaincre. 

-Tu vas être un de nos éléments majeurs. Tu vas devoir retourner chez ton père, lui annonçais-je de but en blanc. C'est le plan, je dirais, le plus simple et, en même temps le plus machiavélique. D'abord, j'ai pensé à envoyer des espions, mais, je me suis dit que finalement ça n'allais pas marcher, mais, avec toi. Si c'est toi qui retournes voir ton père, nous avons plus de chances. 

La révélation de mon plan paraît ne plus trop lui faire plaisir. Si au début il paraissait intéressé, là, je crois reconnaître de la peur qu'il essaie de cacher tant bien que mal. Il se masse d'abord les tempes du bout des doigts, puis, il prend ma chaise de bureau et s'affale dessus avant de lâcher un gros soupire. 

-Isaak, chuchote-t-il, d'abord. 

Il se racle la gorge avant de continuer. 

-Écoute, je comprends que tu es pensé à ce plan, mais, tu connais mon père, c'est un sanguinaire. Il est déjà au courant depuis un bon bout de temps que je suis avec vous. Je suis presque sûr à 100 % que quand il me verra, il ne me fera pas un câlin en me disant "Oh, fiston, que c'est bon de te revoir". Il va probablement m'enfermer, me torturer où même me tuer. À partir du moment où je suis parti, je suis devenu l'ennemi. 

-Mais, essayais-je d'intervenir.

-Isaak, je crois que tu ne te souviens pas trop du jour où j'ai décidé de partir. Tu n'étais pas là. 

***

Quelques mois plus tôt 

PDV de Sami

-Cette petite Andréa, cette pute. Je n'ai même pas pu profiter d'elle, grogne mon père encore une fois. 

Il a l'habitude de grogner cette phrase à peu près chaque minute. Visiblement, la fuite d'Andréa lui est resté en travers la gorge. Mais, je suis fier d'y être pour quelque chose. Je n'aurais pas pu supporter l'idée qu'Andréa soit en danger alors que j'aurais pu faire quelque chose. J'observe mon père, dans son bureau qui continue d'être toujours de plus en plus sale en train de toucher des prostitués, ses prostitués qui ont été kidnappées, vendues, droguée à leur insu.  Plus je revois cette image et plus cette vie-là me dégoute. Je n'ai jamais accepté ce genre de pratiques mais, je ne disais jamais ce que je pensais réellement car, je ne cessais de me convaincre du fait que c'est mon père et qu'il mérite que je le respecte puisque, après tout, il ne m'a jamais fait de mal. 

Mi tesoro- T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant