Mi tesoro- T2

Chapitre 13

Je repars donc bredouille dans la chambre qui m'a été attribuée. Même si, visiblement, Isaak ne veut plus de moi, il a pris le soin de me donner une chambre assez confortable. Une énorme lit deux places longe le mur du fond. Une couette ainsi qu'un plaid gris y sont soigneusement posés. Quelques tableaux contemporains sont accrochés aux murs comme il aime tant. Les murs sont blancs, les tables de chevets sont blanches également. Je ne sais pas si c'est Isaak lui-même qui a imaginé la décoration de cette pièce mais, en tout cas, c'est fait avec très bon goût. 

Je me jette sur le lit qui est d'ailleurs extrêmement confortable et soupire. 

Isaak m'évite et je ne sais même pas pourquoi. C'est encore pire que quand on ne se connaissait pas encore. Je ne sais même pas quoi faire pour le faire changer d'avis. Il s'est de nouveau renfermé sur lui-même et est redevenu cette personne exécrable qu'il était. 

Étant donné que je commence à être vraiment fatiguée par tout le trajet que nous avions effectué, je me lève afin de mettre une tenue confortable pour dormir. Je me glisse dans ce lit. La douce chaleur m'envahie et, très vite, mes yeux se ferme, me laissant plonger doucement dans les ténèbres, juste pour cette nuit. 

***

Je me mets à courir vite, très vite, je crois que je n'ai jamais couru aussi vite de toute ma vie. J'ai l'impression que des dizaines, voir des centaines de personnes me courent après comme des zombis et, je ne peux rien faire pour les arrêter, car je n'ai même pas d'armes. 

J'ai froid, j'ai faim, mes jambes, mes bras, mon visage sont en sang, mais, j'avance pour échapper à la mort. 

Soudain, entre mon coeur qui bat fort dans mes tempes, le bruit des branches qui craquent sous nos pieds, la pluie qui s'abat sur nous, j'entends une voix douce, une voix qui m'a tellement manqué, celle de ma mère. 

-Arrête ma chérie, cela ne sert plus à rien, ton temps est venu de me rejoindre. 

À l'entente de ces paroles, je perds tout espoir, je ferme les yeux, mes larmes comment à couler. J'arrête de courir et, m'allonge par terre, sur cette verdure mouillée. 

Les personnes étant probablement droguée depuis leur plus jeune âge afin qu'ils puissent obéir se ruent vers moi, me tirant dans tous les sens, me déchirant la peau comme si elle n'était pas suffisamment en mauvais état. Parmi toutes ces personnes, j'en reconnais une. Sami. Mon ami d'enfance, complètement éteint, en train de me faire subir les pires douleurs possibles. 

La douleur que l'on m'inflige est si forte que je ne sens plus rien. J'essaie d'ignorer afin de pouvoir partir en paix. 

-J'arrive maman. 

***

Je me lève en sursaut, entièrement en sueur. Je remarque que mon lit est sens dessus dessous. Ma respiration est forte, saccadée. Je suis essoufflée comme si je m'étais battue dans la vraie vie. 

Je regarde ma chambre comme si cela allait m'aider. Maintenant qu'il fait complètement nuit, elle est sombre, seul le clair de lune l'éclaire. J'ai la tête qui tourne. Ce cauchemar paraissait si réel que je ne peux me résoudre à me rendormir. Alors, je reste, comme ça, recroquevillée sur moi-même en train de réfléchir à une possible signification à ce cauchemar.

Mon attention se tourne principalement sur ma mère. Comment se fait-il qu'elle a décidé d'épouser mon père. Comment-se fait-il qu'une personne si douce ait épousé cette personne horrible qu'est mon père. 

Cette question ne m'était jamais venue en tête, ce n'est que maintenant que j'y pense. Pourquoi ? 

Au fur et à mesure de mes réflexions, je m'imagine toute sorte de scénarios que ce soit kidnapping, mariage forcé ...  

Commençant à avoir mal à la tête, je me rallonge et essaie de fermer les yeux mais, les images me reviennent en tête faisant en sorte que ce soit impossible pour moi de me rendormir. Alors, certainement à cause de mon énorme fatigue, je me lève. J'enroule mon plaid autour de moi et sort de la chambre. J'avance à l'aveugle dans ce long couloir étant donné qu'il n'est pas éclairé. J'avance sur la pointe des pieds, ne voulant réveiller personne. 

J'arrive, difficilement dans le grand salon que je traverse cette fois-ci le plus rapidement possible, je monte ensuite les escaliers qui sont au bout puis, traverse de nouveau un couloir à la recherche de la bonne porte.

Une fois que j'ai trouvé cette porte, je l'ouvre afin de ne pas le réveiller. Je tombe sur Isaak, en train de dormir sur le dos. Ne comprenant pas forcément mes agissements, je m'assieds lentement sur son lit, comme si l'avoir vu allait m'aider à oublier cet horrible cauchemar. Je l'observe dormir, paisiblement. Il parait si calme, si paisible ce qui est totalement l'opposé de ce qu'il est en temps normal. 

Cependant, il commence à bouger et ouvre les yeux. Il plisse les yeux afin d'essayer de me reconnaitre en pleine nuit. 

-Que fais-tu là, Andréa ? Me demande-t-il sèchement malgré sa voix enrouée.

-Je... J'ai fait un cauchemar, avouais-je, légèrement honteuse. 

-Et donc ? Tu es grande, tu peux dormir toute seule maintenant, me lance-t-il, toujours du même ton. 

Au vu de son ton, je me rends compte que le fait d'être venue ici était complètement ridicule. Non mais sérieusement, qu'est-ce que j'espérais en venant ici ? 

Je soupire, peut être un peu trop bruyamment avant de me lever. J'atteins rapidement la porte mais, sa voix me stoppe immédiatement.

-C'est bon, vient, je commençais à avoir froid de toute façon. 

Alors, lentement, je me glisse près de lui. Il passe son bras derrière mes épaules et me place contre son torse. Je sens son coeur battre contre ma joue ainsi que son torse se soulever lentement. La chaleur de son corps, son contact me fait du bien, m'apaise directement. Je commence à fermer les yeux. Les images ne m'apparaissent plus et, à cet instant, je me dis que finalement, j'ai bien fait de venir. 

Sa main se glisse doucement dans mes cheveux, puis, il m'embrasse lentement le haut de ma tête avant de me chuchoter :

-Dors, mi tesoro.

***

Hello, j'espère que ce chapitre vous a plu. J'espère que vous allez bien. Je sais que ce chapitre est plu court que ceux que je fais d'habitude mais, sinon, ça n'allais pas être en accord avec la suite. 

Je vous poste la suite très vite. Bisouuus