Chapitre XXVIII :

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PRÉCÉDEMMENT :

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PRÉCÉDEMMENT :

X

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"Je vais te tuer.
Sincèrement ton patient".

Cela fait 4 jours que je suis ici. 4 jours que je subis le silence. Je n'ai croisé personne. Je suis seule entre ces quatre murs. Cette homme veut me rendre fou et je vais finir par croire qu'il va y arriver. Je n'arrive plus à dormir, je ne mange que très peu. C'est Willy qui me donne la nourriture. Je n'ai plus le  droit de voir les autres. Il me mets à l'écart délibérément. Si ce n'était que ça... Sauf que je le vois encore. Parfois l'image de cet homme innocent me revient en tête. Il me hante. Son image me parait plus sombre qu'au premier jour. Il me regarde. "C'est ta faute" me souffle-t-il mais je ne l'écoute pas. J'essaie de ne pas l'écouter. Je me raccroche à la caméra et la promesse que je me suis faites.

Ça ne doit pas marcher.
Je suis plus fort que ça.
Ça ne doit pas marcher.
Je suis intelligent.
C'était son plan.
C'est lui qui l'a tué.

À force, j'ai fini par déverser ma colère à la caméra. À chaque fois que je ne pouvais plus tenir cette mascarade je criais toutes les injures et les menaces qui me passaient par la tête.

Je suis conscient que si je me mets à la place du docteur qui me regarde sûrement, je me trouverais faible. Seulement je n'arrive plus à faire comme si de rien était. J'ai beau me répéter que c'est de sa faute à lui si j'ai tué cet homme, je culpabilise. Je reste cloîtré ici tous le temps. Le noir ne m'aide pas à penser à autre chose. Mes pensées tournent sur la même chose inlassablement.

Cette culpabilité me ronge et le docteur le sait très bien. Ça fait 4 jours qu'il m'a isolé du reste du monde pour que je devienne fou.
J'ai fini par lui donner un ultime message. J'ai tapé la porte jusqu'à m'en faire saigné puis avec mon sang j'ai écrit sur le mur : "Je vais te tuer. Sincèrement ton patient".

Et depuis c'est devenu ma motivation. À chaque fois que j'ai peur de rester ici toute ma vie, je regarde cette phrase, ou du moins son ombre, et ma volonté de vivre jaillit.

J'ai promis à Lili que je resterais en vie pour elle. Je me dois de tenir ma promesse. Ça va être dur mais je ne dois pas lâcher.

Au départ j'ai hésité à feindre la folie pour lui donner ce qu'il mérite. C'est ce que j'ai fait au début puis je me suis rendue compte que ça m'affectais plus que je ne l'aurais voulu et du coup j'ai changé de tactique.

Je lui montre que je suis encore capable de raisonner, de garder mon calme. Mais pour combien de temps encore ?

Tout me parait inlassablement long. Je m'efforce de compter les jours par rapport aux nombres de repas que j'ai.

Le Tourment De Deux IdiotsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant