Prologue

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Je sors de ma cellule avec un sentiment bizarre

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Je sors de ma cellule avec un sentiment bizarre. Il referme la porte derrière moi.

Pourquoi est-il venu à ma rencontre ? Il pose la main dans mon dos mais je m'écarte aussitôt.

Il ne relève pas.

Il avance, serein, et je ne peux que le suivre rempli de curiosité. Je suis certain que tenter de m'enfuir maintenant serait vain.

- Je vais te donner les réponses que tu attends. Siffle-t-il bizarrement.

- Pourquoi le feriez-vous ?

Il joint ses mains derrière son dos.

- Vois-tu je suis quelqu'un de particulièrement patient mais je comprends l'idée de ton père. Pour attaquer un nouveau chapitre, il faut le contexte du précédent.

Je le suis dans les couloirs immaculés. On tourne à droite et pourtant le couloir à l'air identique à l'ancien.

Je réfléchis à la question que je peux lui poser.

- En quoi me souvenir changera les choses ?

Il hoche la tête, pensant sûrement à la liste des possibilités que j'ai.

- Te souvenir ne changera pas grand chose à proprement parler. C'est plutôt ton comportement qui va changer. Et c'est ce comportement là qu'on veut pour le prochain chapitre.

Ils veulent un autre comportement. Alors l'hypothèse que les souvenirs vont altérer mon jugement se révèle exacte.

Nous continuons de marcher, et voyant qu'il ne cherche pas à m'en dissuader, je continue de poser des questions.

- En quoi consiste le nouveau chapitre ?

Il me regarde. Ses yeux sont remplis de malice.

- C'est justement tout le suspens.

Je grimace en voyant son expression.

- Pourquoi moi ?

Je regrette de ne pas l'avoir formuler d'une meilleure manière mais il hoche quand même de la tête.

- Tu étais le patient parfait.

Je fronce les sourcils.

- C'est tout ?

- C'est tout.

Il s'arrête devant une porte au fond du couloir.

- Quand vous m'avez dit que vous répondriez à toutes mes questions, je pensais à tort avoir plus de détails. Vous êtes bien évasif pour quelqu'un qui veut que je me souvienne.

Il pose sa main sur la poignée mais n'ouvre pas la porte.

- Je veux que tu te souviennes de ton passé, certes, cependant rien ne m'oblige à te détailler tout mon plan.

Il ouvre ensuite la porte, me laissant rentrer en premier. Je découvre une salle d'opération. La pièce est grande, et des chaînes sont encastrées dans l'un des murs. Deux lits d'opérations se trouvent au centre de la pièce avec le matériel adéquat, des outils et une chaise. Il y a aussi un cardioscope.

Je comprends ce qu'il essaie de faire mais la vue de cette salle ne me rappelle rien.

Il m'observe du coin de l'oeil. J'essaie de rester de marbre. La dernière chose que je veux, c'est qu'il m'analyse.

- Tu ne te souviens donc pas.

Ce n'était pas une question.

Il coche la case d'une liste imaginaire dans sa tête. Du moins, c'est ce que je me dis en le voyant acquiescer.

- Bien. Retournons dans ta chambre.

- C'est tout ?

Il ne prends pas la peine de me regarder quand il se dirige vers la sortie
Je le vois disparaître dans le couloir.

- Alors vous m'emmenez ici pour me faire voir une salle puis on repart comme si de rien était. Vous vous rendez compte de ce que vous faites au moins ? Sur des enfants qui plus est !

Je sors après lui mais il n'est plus là. À la place il y a un jeune garçon au sol. Il doit avoir une dizaine d'années tout au plus.

A mesure que je m'approche de lui, je le vois agoniser. Il s'étrangle avec son propre sang. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il meurt.

Je suis là. Planté là sans avoir rien pu faire. J'aurais fait quoi ? Il était déjà presque mort quand je suis arrivé.
Presque.

Et puis comment le docteur a fait pour disparaître aussi vite ?

- Tous les jours quelqu'un va mourir. Jusqu'à que tu te souviennes.

Je me tourne vers le docteur. Il a les mains jointes dans le dos et regarde le corps sans vie, presque las.

- Vous êtes sérieux ? La vie n'est pas un jeu !

Il lève les yeux vers moi ces yeux pleins de malice et d'excitation.

- La vie est un outil qu'il faut apprendre à manier. En l'occurrence, aujourd'hui, je t'apprends que ta vie m'appartient et que c'est moi qui décide comment je la manie.

Je le regarde incrédule. Mes poings se ferment.

- J'essaie toujours la manière facile mais je remarque que c'est par la force qu'on obtient de bon résultats.

Je me rapproche de lui, bien décidé à lui montrer toute l'ampleur de ces propos.

- Vous ne connaissez même pas la valeur de la vie. Si cet homme était votre fils ou votre petit-fils, vous auriez compris que la vie a de la valeur.

Le docteur semble amusé par mon discours. Il fait signe à quelqu'un derrière moi d'approcher, ce qui m'empêche de le toucher.

...

Un avant-goût du drame
Paix à vos âmes MOUAHAHA

Le Tourment De Deux IdiotsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant