Chapitre 4

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Point de vue de Judy : 

Je profite de la minute juste après le réveil où je ne me rappelle pas encore de tout ce qui se passe dans ma vie, de la minute où je me rappelle pas que j'ai mal, pourquoi j'ai mal, et comment j'en suis arrivée là. 

Hélas, ça ne dure qu'une minute, et la réalité me revient en pleine face en même temps que la douleur. 

"Bouge pas gamine, t'as quand même des côtes fêlées. J'entend dire."

Et c'est là que je commence à paniquer parce que je ne sais pas où je suis. 

"T'es à l'infirmerie du club. Tu t'es évanouie juste après être arrivée.

- Je me suis pris un coup de batte dans le dos. 

- Rien de grave, juste quelques côtes fêlées. 

- C'est bon à savoir. J'ai des médocs à prendre ? 

- Quelques anti-douleurs, c'est tout. Tes points de suture ont tenus bon."

Oh, je les avais complètement oubliés ceux-là. Une détenue m'a agressé une semaine avant ma libération, rien de grave, mais j'aurais une belle cicatrice. 

"Pourquoi t'en as pas parlé à Crazy ? Demande le médecin. 

- Pourquoi il aurait besoin de le savoir ? 

- Parce que c'est ton oncle et que c'est son rôle de prendre soin de toi ? 

- Je me suis toujours débrouillée toute seule par rapport à ma santé. C'est comme ça depuis que j'ai dix ans. 

- Tes parents t'ont jamais emmené chez le médecin quand t'étais malade ? 

- Ils travaillaient, et Mathew était à l'école avant de partir faire ses études. Avant c'était tonton qui m'emmenait mais quand papa l'a foutu dehors, il y avait plus personne pour veiller sur nous quand on allait mal. 

- Tes parents sont des enfoirés. 

- Je sais. Mais ce sont mes parents. 

- Tu leurs doit rien, c'est le rôle des parents de prendre soin de leurs gosses. S'ils sont pas foutu de savoir ça c'est que ce sont des abrutis. J'ai assez d'années de métier pour avoir vu pelleté de type comme eux et crois-moi, t'es bien mieux sans eux. 

- T'es un type sympa. Je suis sûre que t'es le genre à engueuler tes frères quand ils reviennent blessés à cause d'une histoire à la con. 

- T'es douée pour lire les gens pour une gamine. Je comprend pas comment tu t'es retrouvée avec une connasse comme la meuf qui t'a vendue au flics.

- C'est l'histoire de ma vie. Je n'ai pas vraiment eu le choix."

Clarisse est moi nous sommes rencontrées à l'université. En fait, ses parents sont les patrons des miens. Ils sont plein aux as et c'est un peu une gamine pourrie gâtée. Mes parents m'ont bien fait comprendre que si je ne lui obéissait pas, ils ne me paieraient pas mes études alors j'ai obéis. 

Ils ne voulaient pas que je fasse d'étude à la base mais Mathew a insisté en disant que plus personne ne voulais épouser de femme au foyer qui n'a pas fait d'étude. 

Et ouais, ils prévoyaient déjà mon marriage avec le fils d'un riche collègue de travail. Ils m'ont laissé faire l'école que je voulais à condition que je ne sorte pas faire la fête et que j'ai les meilleures notes de ma classe. 

Et c'est ce que j'ai fait. Jusqu'à il y a deux mois quand les flics sont arrivés à ma porte de dortoir. 

Clarisse m'emmenait dans ses groupes d'amis et me ridiculisait. Au final, le titre de meilleure-amie ne lui est revenu que parce qu'elle était la seule avec qui j'avais l'autorisation de parler, qu'elle paraissait gentille. 

Destroyers : sortie de tauleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant